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Stalinisme – Déportations en Bessarabie : il y a 61 ans

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Première à Kichinev! Ce mardi dernier, pour la première fois ces 61 ans derniers, les principaux responsables politiques de la République de Moldova (ex-soviétique, majoritairement roumanophone) ont participé aux cérémonies de commémoration de plus grande vague de déportations de l’époque stalinienne à partir du 6 juillet 1949.


Côté politique, la présence du président intérimaire Mihai Ghimpu, du premier ministre Vlad Filat et du maire de la capitale, Dorin Chirtoaca, montre, une fois de plus, leur volonté d’être, non seulement un autre pouvoir, mais un autre type de pouvoir, complètement différent des gouvernements tributaires au passé soviétique.

Côté historique et moral, comme le souligne Chirtoaca, lui même, c’est un tournant, car « l’Etat reconnaît, finalement, les crimes perpétrés par le régime totalitaire communiste ».
Les déportations par lesquelles Kremlin voulait éliminer les élites autochtones sont caractéristiques pour ce régime, dictatorial et, en égale mesure, d’occupation.
L’actuelle République de Moldova a été crée sur une partie des territoires roumains annexés par Moscou le 28 juin 1940, à la suite d’un ultimatum : la Bessarabie, le nord de la Bucovine et la Contrée de Herta.

Rien qu’en juillet 1949, quelques 35 milliers de personnes ont été déportées en Sibérie et au Kazakhstan. Deux tiers en étaient des femmes et des enfants car les familles des intellectuels ont été déportées intégralement tout comme celles des ex-fonctionnaires de l’administration roumaine, des prêtres et des paysans nantis qui étaient vus comme des adversaires, réels ou potentiels, des soviets.
Une partie des déportés ont pu regagner leurs localités d’origine vers, seulement, les années ’50, sur la toile de fond des ainsi dites « déstalinisations »
La plupart, pourtant, ont trouvé leur fin dans les steppes sibériennes ou casaques.
Même aujourd’hui, il n’y a pas, à Kichinev, des statistiques officielles des personnes décédées à la suite des déportations ni d’évaluation des biens qu’ils ont été obligés de laisser derrière.

Déportations en Bessarabie

Les chiffres concernant les centaines de milliers d’habitants de Bessarabie et de Bucovine qui, après l’annexion soviétique, se sont réfugiés dans la Roumanie amputée ne sont disponibles, non plus.
Ce qui est certain, c’est que, à leur place, les soviétiques ont fait venir des colons allogènes, recrutés, surtout, de Russie et d’Ukraine, ce qui a modifié sérieusement la structure démographique de la région. C’est la raison pour laquelle les historiens, les politologues et les sociologues estiment la capacité des Roumains de la République de Moldova de reconstituer, après un demi siècle d’occupation, leurs propres élites intellectuelles et morales comme un véritable miracle.
Ces élites ont été à la tête, tant du mouvement de renaissance nationale qui allait culminer, en août 1991, par la proclamation de l’indépendance de Kichinev vis-à-vis de Moscou, que des protestations de grande ampleur d’avril 2009, à la suite desquelles l’ancien gouvernement communiste philo-russe a été remplacé par l’actuelle administration, roumanophyle et pro-occidentale.

Bogdan Matei ; trad.: Costin Grigore

Radio Romania International

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