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Voyage dans le Fujian : des Tulou à Ile Gulang Yu ; l’envers du décor

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Je rentre de 4 jours merveilleux passés dans le Fujian. Mes parents sont venus me rendre visite en Chine, et je ne voulais pas que leur séjour se limite aux grandes villes chinoises, aussi exceptionnelles qu’elles soient… Ils sont bien sûr passés à Changzhou, mais aussi à Suzhou, Pékin et Xi’an. Ils terminent leur périple ce week-end à Shanghai. Entre temps, donc, étape familiale de 4 jours dans le Fujian.

 

Atterris à Xiamen, nous avons passé 2 jours à parcourir les tulou. Il s’agit d’une forme de maison construite par les Hakka que l’on trouve dans les montagnes du sud du Fujian; fait de terre, de forme circulaire ou carrée, le tulou peut accueillir plusieurs dizaines de familles. Nous avons ensuite passé 2 jours à Gulang Yu, au large de Xiamen, une magnifique île aux mille vestiges coloniaux. Le tout ponctué de magnifiques végétaux subtropicaux et d’un ciel azur…

 

En ce jeudi matin de la fin du mois d’octobre, après un réveil trop matinal et un vol direct de Changzhou à Xiamen, nous voilà arrivés dans le Fujian. Dès l’aéroport, l’ambiance change: fleurs magnifiques, ciel bleu et température très agréable nous attendent.

Notre chauffeur – organisé par l’hôtel où nous dormirons le soir-même – nous attend également et nous embarque pour 3 heures de route au cœur du Fujian. Après une assez longue traversée de villes, les bananiers se font de plus en plus nombreux sur les montagnes environnantes. On passe un très long tunnel et le paysage change: plus aucun bananier mais des théiers et des rizières. Les premiers tulou se donnent à voir le long de la route…

On arrive alors dans une sorte de parc, un premier groupement de tulou remarquables près le la ville de Zhangzhou. Le droit d’entrée nous surprend mais cela vaut vraiment le coût. Le tourisme permet la sauvegarde de ces habitats traditionnels. Le plus beau des tulou de ce site est Tian Luo Keng. Construit en 1662, il a abrité jusqu’à 600 personnes ! Je vous laisse l’apprécier en images.

Nous déjeunons dans ce tulou, il est déjà 15h, et les hôtes sont plus qu’aimables. Ils n’ont pas du tout l’air blasés des groupes de touristes qui passent par là. Peut-être car les groupes de touristes chinois, les plus nombreux, se contentent de faire des photos de loin et ne se donnent pas la peine de marcher jusqu’au centre de ces tulou!

On continue notre visite dans cette sorte de parc. Le village suivant est aussi magnifique: malgré les nombreux touristes qui débarquent tous dans le village cette fois-ci, la vie paysanne suit son cours et les lumières du soir sont de toutes beautés…

Un matin dans les tulous

Notre jeudi se poursuit avec un coucher de soleil sur les rizières… Nous arrivons ensuite dans notre hôtel. Il est situé dans le groupement de Hongkeng, parc payant également, à notre grande surprise car le manager de l’hôtel ne m’en avait rien dit! Le tulou abritant notre auberge est magnifique: il s’agit du Fuyu Lou, de forme carrée, construit il y a 129 ans et pouvant regrouper jusqu’à 200 personnes.

Le lendemain matin, je me réveille avec le coq à 5h15… Je décide d’en profiter pour visiter le village avant l’arrivée des touristes. Je ne le regrette pas. Beaucoup des habitants sont déjà debout et en pleine activité. Les lumières sont à nouveau magnifiques…

Vendeur de porc ambulant – on appréciera cette vue à 6h du matin !

Une paire d’heures plus tard, on s’attaque à la visite de tulou dans une ambiance plus touristique, ils n’en restent pas moins magnifiques!

Ci-dessous, Zhencheng Lou.

 

 

Les Hakka des tulou

Nous partons de Hong Keng en milieu de matinée et notre aimable chauffeur nous amène dans une vallée à quelques dizaines de kilomètres de là.

Nous voilà donc à Langjiang. Ici, aucun droit d’entrée et les tulou ne sont pas aménagés pour le tourisme. Ils ne sont pas non plus entretenus.

La grande question de la protection du patrimoine se pose: faut-il créer des parcs payants où l’argent des touristes servira la restauration du patrimoine mais où l’authenticité ne sera pas toujours au rendez-vous; ou faut-il laisser ce patrimoine suivre sa propre évolution au risque de sa dégradation?

La vallée est magnifique avec ses très nombreux tulou. La vue d’ensemble est très belle pour la carte postale, mais l’intérieur est très précaire, peu entretenu et habité par de rares personnes âgées…

En continuant notre route, nous voyons un tulou avec une drôle d’animation à l’entrée. On demande à notre chauffeur ce dont il s’agit. « Un repas avec des invités » me dit-il. « On descend ?! » lance mon père. Nous ne le regretterons pas…

 

Après un petit tour du tulou, nous sommes invités à rejoindre le banquet amico-familial. La curiosité est plus que réciproque, et nos hôtes nous reçoivent comme des princes. Jugez-vous même de notre table;

Seul un brave a rejoint notre table et communique avec nous de gaieté de cœur. Nous partagerons le meilleur repas et le meilleur moment de notre séjour.

Après une paire d’heures passées ici et après s’être battu – sans exagérer – pour payer notre nourriture d’une poignée de Yuans, nous quittons nos hôtes en ayant très très bien compris la signification du terme Hakka. Les tulou sont en effet les habitations traditionnelles des Hakkas, ces Chinois Han vivant aujourd’hui dans le Sud de la Chine après avoir beaucoup migré. Hakka se dit  客家人 ke jia ren en chinois, mot à mot famille invitée, ce jour-là nous avons été traités en invités intimes de la famille…

 

Ile de Gulang Yu ; cette inconnue surprenante

Nous quittons la région des tulou les vendredi soir – ci-dessous notre pause-bananes! Nous décidons alors un peu par hasard de la suite de notre programme: je n’ai pas cherché trop d’informations sur la ville de Xiamen d’où nous repartirons en avion dimanche. N’ayant pas trouvé d’hôtel à notre goût à Xiamen, nous atterrissons sur l’île de Gulang Yu dont je n’ai jamais entendu parlé… A tort!

C’est une ancienne île coloniale de moins de 2km2 à quelques minutes de ferry de Xiamen. Elle est devenue une enclave étrangère avec le traité de Nankin en 1842. Beaucoup de bâtiments étaient des consulats et des résidences d’étrangers. Entre 1920 et 1930, 1000 villas ont été construites pour les étrangers, et il y avait 13 nationalités présentes sur cette île.

 

Les villas coloniales et les consulats sont donc l’intérêt principal de Gulang Yu. Mais ce qui rend cette île aussi très agréable est qu’il n’y a ni voiture ni 2 roues. Seules des petites voitures électriques appartenant aux hôtels et aux collectivités sont autorisées. Quand on connaît le volume sonore des villes chinoises, on ne peut que s’en réjouir! De même, aucune construction moderne, immeuble ou autres, ne vient défigurer le paysage. Les villas sont au milieu de la végétation subtropicale, un régal!

Le seul problème de l’île est qu’elle est victime de son succès: beaucoup, beaucoup de touristes débarquent à toute heure de la journée du ferry. On peut quand même les éviter en sortant des artères principales. Mais j’ai continué à me lever aux aurores, pour apprécier justement l’aurore dans le calme…

 

Dernier point pour aujourd’hui: nous avons séjourné dans un superbe hôtel, le Consulate Inn, situé à quelques mètres du débarcadère du ferry. Un ancien consulat transformé en petit hôtel, avec seulement quelques chambres très bien meublées et à prix abordable. En plus l’équipe du restaurant est adorable. Je vous conseille !

La plage des mariés…

Grosse, grosse surprise au détour d’une balade en ce samedi après-midi: on tombe sur une plage où des dizaines de jeunes couples se font photographier dans les lumières du soleil couchant en bord de mer…

Il faut savoir que les Chinois affectionnent particulièrement les photos de mariage, qui en général sont prises avant le mariage, avec de belles mises en scène. On en croise régulièrement dans les sites historiques, devant les vieilles pierres ou dans les parcs. Mais c’est la première fois que j’assistais à une telle concentration de preuves d’amour !

L’envers du décor de Gulang Yu

Comme je vous disais, l’île de Gulang Yu est interdite aux moyens de transport autres que quelques voitures électriques. Au-delà de l’agrément évident pour les touristes, cela implique que les travaux de rénovation, fort nombreux, sont tous réalisés à la main, transport des marchandises inclus!

Ci-dessous, sur le port de l’île, déchargement des marchandises servant aux rénovations des villas, marchandises qui seront ensuite transportée à dos d’homme dans toute l’île…

Bateaux faisant la navette entre Xiamen et Gulang Yu pour approvisionner l’île, dans la lumière du couchant.

 

Lumières du Gulang Yu

 

Dernier épisode de mon séjour dans le Fujian. Je termine ce récit de ce superbe voyage avec de nouvelles images de l’île de Gulang Yu, prises dans les lumières matinales…

http://www.vuesdechine.com
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2 commentaires sur “Voyage dans le Fujian : des Tulou à Ile Gulang Yu ; l’envers du décor”

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