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Vivre à Berlin ; les aléas d’avril

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Les mois passent, et je partage avec vous, toujours avec le même entrain, mes petites anecdotes et mes sautes d’humeur. Je continue à arpenter les rues de Berlin, l’appareil photo en bandoulière, toujours aux aguets, je m’étonne d’un rien et mitraille la douce folie de mon quotidien avec un gai abandon. Et c’est précisément là que le bas blesse, oui, le bas en laine de verre, planté de clous vers l’intérieur, il fait bobo : des photos, j’en prends des dizaines, les dizaines deviennent des centaines, et je n’ai pas jamais le temps de leur consacrer un billet. Puis elles restent là, oubliées dans un dossier intitulé «Photos Friedrichshain 23 mars 2011» ou encore «Scènes de rue rigolotes», abandonnées, négligées, à ramasser tristement de la poussière virtuelle. Pour corriger cet état de fait, voici la série «Un mois à Berlin». J’ai publié certaines de ces photos sur la page Facebook des Chroniques Berliniquaises, mais elles sont pour la plupart inédites !
1er avril – Le «massochisme», c’était mieux avant ! En ce jour de semi-marathon en la capitale teutonne, la température dépasse «bien malement» (comme on dit si joliment en Martinique) les 0°C dans les rues de Berlin. Cela ne décourage pas ce forcené, champion du monde du massochisme, de courir sans chaussures, car vous comprenez, bonnes gens, avaler 21 kilomètres de bitume tout en bataillant contre la brise glacée, pour certains c’est encore trop peu, alors il fallait bien corser les choses…

Friedrichstraße, près de Checkpoint Charlie.
En fait il porte des chaussures, mais à la ceinture! So what?

8 avril    Le débourrement a débuté discrètement, mais mon balcon ressemble à une vaste savane de pétrifications, un cimetière minéral brun et gris, un champ de bataille et de mort.

23 avril  J’ai bien travaillé ! Quel contraste… et tout ceci, bien sûr, sans abîmer les plantes qui sont revenues à la vie cette saison.

9 avril – Un bar du Boxhagener Platz, je ne sais plus lequel, vous souhaite de joyeuses Pâques en mode rébus! Sehr lustig.

Donc la solution du rébus est « Frohe Ostern » (Joyeuses Pâques)
« Stern » en allemand veut dire « étoile », CQFD. 
14 avril L’anglais à toutes les sauces, y’en a ras le bol! Je proteste énergiquement contre cette invasion pernicieuse des anglicismes dans notre quotidien! Ici, en Allemagne, on dit Bitte, pas Please! Un peu de respect pour la langue locale, quoi. En plus, écrire Bitte à cet endroit, ça aurait vraiment de la gueule.

Landsberger Allee, à Friedrichshain
Cette inconnue a choisi de s’exprimer en anglais là où un Bitte aurait suffi… Dommage!

17 avril – Notre belle anonyme à roulettes, qui orne son boule son postérieur sculptural de supplications suggestives dans la langue de Shakespeare, se fournit peut-être dans ce magasin de fringues de la Wühlischstraße, à Friedrichshain, qui se distingue pour son enseigne, disons, intéressante?

En fait, en allemand, Ass veut dire « as », mais bon quand même…

28 avril –  Et elle est sûrement complice des auteurs du graffiti géant qui orne les façades de ces quatre immeubles à Gesundbrunnen… J’espère que vous arrivez à lire ce qui est écrit noir sur blanc, en grandes lettres.

Ce n’est pas très facile à lire, et encore moins à comprendre…
15 avril  Mais qui sont ces cinglés bonnes âmes qui ont eu l’idée d’offrir des fleurs au buste de Monsieur Marx à Strausberger Platz? Et pour quelle raison? Le mystère reste entier, camarades. Quant au vieux Karl, la délicate attention lui ferait une belle jambe, pour peu qu’il en eût.

Des roses pour le vieux Karl, à Strausberger Platz
22 avril  Sur Auguststraße, à Mitte, non seulement il y a encore des mammouths, mais en plus ils grimpent aux arbres. Et pour redescendre, ces derniers s’asseyent sur une feuille de bouleau et attendent l’automne…

20 avril  Et vous, êtes-vous plutôt Cadillac ou plutôt Trabi? Un face-à-face est-ouest nostalgique, sur la Schönhauser Allee. Mr Gorbatchev, tear down this Wall!

Remarquez, les deux modèles ont le même nombre de portes.
2 avril – Les travaux sur la Karl-Marx-Allee durent depuis fin 2010 et n’en finissent plus. J’ai failli proposer ce cliché pour ma Photo du Mois, mais après de longues hésitations, je me suis ravisé.


28 avril – Quatre semaines plus tard, le changement est radical. Ah, Berlin, capitale über-verte où la brise printanière transporte de fraîches fragrances florales… Ici, le printemps se respire à plein poumons. Berlin, du bist so wunderbar! À Mauerpark, c’est encore le printemps dans les arbres, et c’est déjà l’été sur les pelouses.

On a eu 30°C à la fin avril à Berlin !
28 avril – Euh, petit rectificatif : à Berlin, au printemps, l’air est suave, parfumé de délicates senteurs de lilas… sauf, bien sûr, dans les parcs, où ça pue le graillon !

Barbecue géant à Mauerpark… et c’est parti pour 5 mois de saucisses grillées non stop!
28 avril – Dans un sous-bois de Schönholz, au nord du quartier de Pankow, pousse le muguet. On ne dirait pas comme ca, mais vous êtes à 7 kilomètres seulement du centre de la capitale de la République Fédérale d’Allemagne, métropole de 3 millions et demi d’habitants… Dommage tout de même, j’aurais dû voir ce parterre deux ou trois jours plus tard.

28 avril  Il y a 23 ans, à cet endroit, près de Bornholmer Straße à Pankow, se tenait un double mur de béton qui a divisé la capitale allemande pendant plus d’un quart de siècle. Aujourd’hui, c’est une double rangée de cerisiers en fleurs, offerts par le Japon. Euh, évidemment, ils sont en fleurs en ce moment seulement, pas à l’année, les cerisiers…

28 avril – L’autre miracle du printemps, outre la nature et qui revient à la vie après six mois d’hibernation et de dépérissement, c’est que les Allemands arrivent à délaisser quelque peu leurs sacro-saintes saucisses! Quelques semaines durant, ils se goinfrent avidement d’un bidule vert (ou plus souvent blanc, d’ailleurs) et même pas gras, garanti sans Schwein : la folie des Spargel s’empare alors de la nation avec une rage peu commune. En avril et mai, les Teutons deviennent des fétichistes de l’asperge. Plus elles sont longues, grosses et fermes, plus on se les arrache. Tout restaurant qui se respecte se doit d’ajouter une page (ou cinq) de Spargelmenü à sa carte. Et partout dans la ville, et même sur les petites routes les moins fréquentées, des étals de fruits et légumes poussent comme des champignons et vantent, avec force écriteaux aux couleurs voyantes, leurs fabuleux bâtons de plaisir, les célébrissimes asperges de Beelitz.

29 avril – Au Görlitzer Park de Kreuzberg, la température reste élevée. Étrangement, les barbecues brillent par leur absence. En revanche, on compte, à vue de nez, au moins deux vélos par par personne sur la pelouse rabougrie qui tapisse tant bien que mal la dépression centrale.

30 avril  L’Allemagne célèbre bruyamment la Walpurgisnacht, la nuit de Sainte-Walburge, une sorte de Halloween teutonne qui a lieu exactement six mois avant (ou six mois après, si vous préférez) la célèbre fête anglo-américaine d’origine celtique. Cette «nuit des sorcières» germanique donne lieu à des festivités populaires en Scandinavie et dans les pays baltes, d’ailleurs. À Berlin, le mot d’ordre est «Tanzt in den Mai!» (une traduction exacte et concise de cette phrase serait «Fêtez l’arrivée du mois de mai en dansant», de quoi nous faire presque regretter l’absence de distinction entre accusatif et datif en français, mais finalement non, sans façon Messieurs les Teutons, vous pouvez les garder, vos atroces déclinaisons). Discipliné, soucieux de m’intégrer, j’ai sacrifié à la tradition et accueilli le joli mois de mai avec quelques pas de foxtrot endiablé au «Stattbad Wedding», une boîte électro à la mode aménagée dans une piscine municipale désaffectée. On ne barbote plus dans des bassins d’eau chlorée du Stadtbad (avec un d comme Théodule), au lieu de cela, on se noie dans un déluge de basses au Stattbad (avec un t comme Démosthène).

La soirée commence à peine, aux petites heures du 1er mai, dans le grand bain du Stattbad Wedding

C’était le mois d’avril à Berlin, comme si vous y étiez !

Découvrir le blog Les Chroniques Berliniquaises Les aventures palpitantes et véridiques d’un Martiniquais à Berlin…
 
Voir l’article original – http://chronique-berliniquaise.blogspot.com/2012/05/un-mois-berlin-avril-2012.html

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