La question n’est plus de savoir si nous allons nous asiatiser ou si les chinois vont continuer de s’occidentaliser, la réponse se dévoile déjà dans les news « people » d’aujourd’hui. CCTV la télévision d’état chinoise vient d’interdire l’émission « Happy girls » (l’équivalent de Star Ac’) programmée par « Hunan Satellite TV » une chaîne privée, en dépit d’une popularité ou « cause de cette popularité » qui fait perdre la face à la télé d’état… A la place, la chaîne diffusera des programmes promouvant l’éthique chinoise, la morale et la sécurité publique et donnera des informations pratiques sur les travaux ménagers » (« Aujourd’hui la Chine ») La Chine se « recadre » dans sa culture….
Devant la maison de Mao
Donc le temps n’est plus au questionnement. Si nous ne voulons pas mourir – nous l’Europe – nous avons besoin de la Chine. L’Europe est le plus gros marché d’acheteurs de produits « made in china », si nous nous cassons la figure, nous, consommateurs, nous ne pourrons plus acheter ces produits fabriqués dans les ateliers géants de la Chine et alors des centaines de millions de chinois auront faim… Imaginez le scenario… Alors est-ce que la Chine sauvera l’Europe ?
« L’Europe est face à un grave problème de dette » a dit le Premier Ministre Chinois Wen Jiabao dans un forum mondial sur l’économie « et nous avons dit souvent que la Chine continuerait d’investir en Europe, mais sous certaines conditions ».
« Les européens n’ont pas été assez sensibles sur la nécessité d’accorder à la Chine un statut de « market economy status »… question de « face » donc, si importante dans l’Empire du Milieu. (Etienne Reuter, business consultant à Hong Kong). « C’est donc l’intérêt de la Chine d’avoir un euro stable avec la créations d’euro obligations » Mais la Chine a-t-elle une influence sur les décisions des pays européens ?
« Dans la mentalité chinoise, une crise est toujours une « opportunité » dit Bei Xu une économiste chinoise. Le mot est fait de deux caractères : 危机的 le premier « danger », le second « opportunité ». CQFD. Et pour nous, la crise, c’est quoi, la dépression ?….
J’ai critiqué l’ouverture de boutiques chinoises dans mon quartier : ils vendent des fringues tous les jours de la semaine jusqu’à 9 ou 10 heures du soir. Ils ouvrent des salons de relaxation douteux pour messieurs, ils ont le goût du travail, que ce soit pour la frivolité ou la trivialité ou même le nécessaire. Pour eux le travail n’est pas une corvée, c’est la vie.
En ce qui me concerne, nul doute que je suis déjà asiatisée (parler une langue asiatique est un bon début), et j’ai un pied là-bas et un pied ici à Paris avec une habitude, celle de me plier aux délices culinaires asiatiques en Thaïlande et à la cuisine européenne à Paris. Le steak est dans mes gènes après tout. Eh bien c’est terminé, je finis par trouver le steak barbare, oui j’ai bien écrit : non pas tartare, mais barbare, comparé à une certaine cuisine « fusion » (thaïe, japonaise chinoise) Une cuisine intelligente, fraîche, pleine de saveurs qui se découvre au fil des répétitions. Oui je choisis presque toujours la même chose : le « Gui fei ji » au restaurant MIAN FAN (Boulevard Montparnasse) devenu ma cantine. J’ai aussi découvert un autre endroit au décor futuriste et lumières intersidérales bleues, où l’on sert des jus de fruits gonflés de perles de mangues, des thés dont les seuls noms évoquent les steppes mongoles ou le zen d’un temple de Kyoto…et une cuisine ultra sophistiquée « fusion » (VITA-IN rue d’Odessa)…
Les chinois ? le pire et le meilleur…
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