Vacances indiennes de William Sutcliffe ou l’occasion drôle et touchante de découvrir l’Inde en livre… Il y a quelques temps, j’ai tout plaqué (en tout confort bien entendu, je ne me vanterais pas d’être kamikaze alors que je ne suis que touriste de salon) pour m’en aller faire un petit tour dans le monde. A peu près tout le monde en rêve, de façon plus ou moins avouée et dissimulée sous des névroses.
Aujourd’hui, ceux qui se lancent sont de plus en plus nombreux, la baisse des tarifs aériens, la mondialisation culturelle et l’allègre exploitation d’une main d’œuvre bon marché permettant de s’offrir du rêve à bas prix. Quant à savoir précisément comment chacun anticipe vit et se souvient de son voyage ce serait bien trop long à décortiquer. Pour ma part, je ne vous parlerai pas d’illumination, ni de découverte de moi-même, je dois vous avouer que je me connaissais déjà bien avant d’y aller et qu’au retour je n’ai pas fondamentalement changé, car je ne crois pas qu’on puisse changer, on « fait avec », au mieux ou au pire, ce que l’on est. Je peux vous dire en revanche que je me sens extrêmement chanceuse d’avoir pu admiré des paysages que beaucoup verront à peine à la télévision, de m’être baignée dans des eaux magique du delta de l’Okavongo à la Mer de Chine, en passant par le détroit du Mozambique. Cette chance, je la souhaite aux autres, mais seulement à ceux qui sauront en profiter avec un immense respect pour notre planète. Voilà, ça c’est dit, le livre maintenant. Une des choses qui m’a intrigué pendant ce voyage c’est la rencontre de nombreux « backpackers » ces jeunes qui voyagent avec rien, se changent une fois par mois et zonent dans des Guest Houses pendant des jours sans en sortir. Je ne comprenais pas l’intérêt de faire des milliers de kilomètres pour zoner comme à la Maison du Quartier, alors à la lecture de ce quatrième de couverture, j’ai eu envie d’en savoir plus…
Le roman est très bien vu. On s’y croirait. Vraiment. On s’y revoit même. Évidemment, on retrouve certains de ses propres travers alors qu’on est persuadée (cf. plus haut) d’avoir respecté le guide éthique du voyage (SIC.). Mais c’est un détail, le principal c’est que ce roman offre une sacrée tranche de rigolade, tranchant dans le vif toutes les idées préconçues sur l’Inde et le voyage initiatique. On est (très) loin de Nicolas BOUVIER (auteur de Chronique Japonaise), ici pas question de se frotter avec l’ « habitant » encore moins d’essayer de gagner sa vie, on est là pour « profiter », « se découvrir » (hum pour ça, on peut s’enfermer dans sa chambre, non ?). Et accessoirement, « tirer un coup » (plusieurs), fumer un joint (plusieurs), et attraper une bonne turista (plusieurs)… Bien sûr, ce n’est pas dans ce livre que vous découvrirez l’Inde, et l’auteur ne s’en cache pas une seconde, il tourne son héros en ridicule, de A à Z. Un régal pour les zygomatiques !
Un roman pour ceux qui partent en vacances demain, achetez-le ! Pour ceux qui ont voyagé et sont prêts à l’auto-dérision, pour ceux qui veulent voyager et s’attendre au pire.
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