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Le vampire de Ropraz de Jacques Chessex : une parabole (Littérature suisse)

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Dans la Littérature suisse découvrons Le vampire de Ropraz de Jacques Chessex ; une histoire inspirée d’un fait réel aux airs de parabole, qui rappelle que la justice n’est pas toujours à la portée des hommes…

Dans le Haut-Jorat,sur la montagne boisée entre Lausanne et Fribourg, les villages sont dispersés, un peu isolés, peu accessibles,« les idées ne circulent pas, la tradition pèse » dans ces villages repliés sur eux-mêmes règnent la méfiance, la xénophobie, la suspicion, la peur. Et, en février 1903, Rosa, la jolie fille du juge, décède d’une méningite. Trop belle, elle attisait la convoitise de toute la jeunesse de la région. Deux jours plus tard, un bûcheron découvre sa tombe profanée, ouverte et on constate rapidement que le cadavre a été violé, mutilé saccagé, amputé, des actes de cannibalisme ont été commis. La stupeur tombe sur le village, La peur, la panique, s’emparent des populations. « On se barricade dans son crâne, son sommeil, son cœur, ses sens, on se verrouille dans sa ferme, le fusil prêt, l’âme hantées et affamée. »

Il faut rapidement désigner un coupable et sévir sévèrement pour que cet acte ne puisse pas se renouveler mais la police et la justice piétinent, les coupables désignés ont tous des alibis ou des bons arguments pour ne pas être mis en cause. Les actes se renouvellement dans des villages voisins et la vindicte populaire s’exacerbe, il faut un coupable pour rassurer tout le monde, expier la faute et gagner la rédemption. La police en trouve finalement un qui peut-être mis en cause, il est arrêté et lourdement condamné.

A partir d’un fait divers réel, Jacques Chessex construit une petite parabole qui voudrait nous rappeler que la justice n’est pas toujours à la portée des hommes même si la bestialité la plus sauvage est, elle, toujours bien possible pour les hommes. Il stigmatise tout ce qui conduit vers les extrémités, l’ignorance, l’obscurantisme religieux ou autre, la peur, la xénophobie, le besoin de toujours trouver un coupable pour s’exonérer soi-même. C’est le petit monde de Charles Ferdinand Ramuz que Chessex met en scène dans ce fait divers d’une cruelle sauvagerie où la nécrophagie, côtoie la pédophilie, la zoophilie et d’autres abus sexuels dont sont victimes les plus faibles. Et, cette petite parabole montre, en saluant Blaise Cendrars au passage, que nous avons parfois les héros que nous méritons et qu’il ne faut pas forcément toujours se fier aux apparences

Denis Billamboz

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