A la recherche d’une escapade un peu insolite à Budapest? Que diriez-vous de partir à la découverte des vieilles enseignes publicitaires de Budapest qui reflètent à la fois un certain passé et mettent en lumière les évolutions du paysage urbain dans la capitale hongroise.
Le décor des villes a quelque chose de figé, d’immuable. Contrairement aux paysages de la campagne que le rythme des saisons viens inlassablement modifier, l’espace urbain lui ne change pas d’apparence au gré du climat, cette constatation peut paraître naïve, simpliste mais personnellement le fait de ne pouvoir sentir de changements significatifs du paysage urbain en fonction des périodes de l’année est une des choses qui a le plus marqué le campagnard que je suis lors de ma première installation en ville.
Ce que révèlent les vieilles enseignes publicitaires de Budapest des évolutions de la capitale hongroise
Après un premier temps de découverte la ville de Budapest se transforme rapidement en un espace figé, connu, dans lequel on a pris ses marques. Une fois après s’être familiarisé avec la forme architecturale de ses bâtiments et s’être imprégné de son ambiance le paysage assimilé de la ville devient vite un cadre stable rassurant, cadre, dans lequel, paradoxalement, toutes les composantes qui y évoluent sont, elles, en mouvement perpétuel.
Une survivance dans une métropole de plus en plus européenne
La ville de Budapest a beau connaître de nombreux travaux elle n’échappe pas au phénomène. En réalité ces modifications viennent même selon moi renforcer cette notion de banalité dans la perception quotidienne du décor urbain en effaçant les traces singulières de cette ville et en la transformant en une métropole européenne commune. De nouveaux bâtiments fleurissent ici et là dans la ville, mais ce sont bien souvent des centres commerciaux insipides, dont la structure et la forme ne se distinguent en rien de ceux que l’on construit partout ailleurs dans le monde.
Les rues du centre sont réaménagées et les bâtiments restaurés pour offrir aux visiteurs étrangers le décor d’une ville culturelle contemporaine, mais ses travaux de restauration sont lentement en train de muséifier un centre ville ou la vie citadine laisse la place à la consommation, un centre identique dans l’organisation et la fonction à tout les autres centres villes européens avec ses Mc donald, H&M et Zara.
Si j’ai jusqu’à présent dressé un tableau volontairement terne de la ville c’est uniquement pour mieux mettre en évidence l’apport et l’importance de tout ces petits rien urbains devant lesquels on passe chaque jour sans véritablement y prêter attention et qui, lorsque notre regard décide un jour de s’y arrêter, viens rompre la banalité du quotidien urbain et donner à un espace que l’on croyait familier une dimension et une valeur nouvelle. La ville recèle de ces trésors anodins mais incommensurables.
Cette Budapestcapade se veut tout à la fois être une mise en lumière, un plaidoyer pour l’un de ces trésors simples des rues de la capitale hongroise ; les vieilles enseignes publicitaires. Ces enseignes sont un détail mineur de la ville il n’y a pas de doute là dessus, mais à bien y regarder il y a quelque chose d’étonnant, de remarquable, d’original dans chacune de ces traces insignifiantes. Vraisemblablement amenées a disparaître et à être remplacées par d’autre je souhaitais réaliser un petit travail d’inventaire non exhaustif de ces anciennes marques, témoignages esthétiques et sociaux originaux d’une période révolue.
Benoit Charrue