Visiter Cracovie (Krakow) est une expérience unique pour remonter dans le temps et explorer l’histoire passionnante de la Pologne.
Lorsqu’on voyage en Pologne, difficile voire inimaginable de ne pas visiter Cracovie… Krakow est une destination incontournable, en raison de son riche passé de capitale culturelle et historique de Pologne… Située dans la région de Petite Pologne, Cracovie est non seulement une très belle ville, mais elle est aussi à proximité de nombreux sites tout aussi intéressants tels que le camp de concentration d’Auschwitz, les Tatras, le circuit des églises de bois, la station de Zakapone, ou encore la mine de sel de Wieliczka…
Visiter Cracovie (Krakow), capitale de la Petite Pologne
Cracovie est la seule grande et belle ville à avoir été épargnée par les bombardements de la dernière guerre, alors que toutes les autres capitales slaves ont été reconstruites à l’identique avec des pierres sans mémoire. Visiter Cracovie, c’est donc la promesse d’un voyage dans le temps.
Quand j’ai entrepris ce voyage, j’étais, dans un tel état de déliquescence physique et morale que ma vie, oui, était bien prête à craquer. Partir a été un arrachement, puis j »y ai trouvé l’oubli sans doute temporaire de tout ce qui fait mal ou me pourrit la vie, et enfin le plaisir pur et simple de découvrir, et d’aller au-delà de ce que je pensais pouvoir faire. Le meilleur moment d’un voyage, c’est quand on ressort de l’hôtel, après y avoir déposé son bagage.
Celle qui sort les mains libres vient de naître dans une ville étrangère,où elle fait ses premiers pas, curieuse et hésitante comme une enfant.
Le plan est dans sa tête, elle essaie de le poser devant ses yeux, et découvre avec bonheur que telle rue est bien où elle doit être, et pas ailleurs. La connaissance alliée à la surprise stimulent l’intellect.
Sans bagage, elle pourrait n’être pas une touriste, juste une passante, même si à un moment ou un autre, il faudra bien dégainer l’appareil photo!
Pourquoi choisir et visiter Cracovie?
La Pologne manquait à mon palmarès des « pays de l’Est », que j’ai tous visités juste avant la chute du rideau de fer.
A dix ans, je suis tombée en amour pour Michel Strogoff et depuis je suis attirée par tout ce qui est slave – ce mélange de sentimentalité et de « brutalité » me fascine, car très proche de mon propre tempérament, et les couleurs vives, les saveurs, le gout de la nostalgie, le baroque exultant, et le souvenir des violences de l’histoire.
Enfin, le coup de pouce a été donné par un voyage scolaire qui se faisait dans un collège voisin, dont le professeur organisatrice enseignait aussi chez nous. Les enfants et elle même étaient tellement enchantés que j’ai eu envie de faire à mon tour leur parcours. Elle m’a fourni une abondante documentation, car le Guide du Routard Pologne n’était pas encore sorti. En route pour visiter Cracovie.
J’ai essayé de partir par deux fois l’année dernière, mais j’ai du annuler deux fois le voyage pour d’obscures raisons, prétendument familiales.
Et la, c’est fait, je suis têtue quand même – la troisième fois a été la bonne, parcours impeccable et moral proportionnellement remonté à la vue de la difficulté des obstacles franchis!
En effet, partir seule avec de vieux rudiments d’anglais dans un pays au langage abscons, un voyage aérien avec transferts et une canicule menaçante, quoi de plus stressant comme vacances?
Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort!
Visiter Cracovie : visites incontournables à Krakow
Retrouvons cette étrange voyageuse en ce premier soir d’été.
Première bonne surprise, les distances me semblent plus courtes que sur le plan, et je retrouve ces couleurs « de l’Est » qui claquent gaiement à ma mémoire : le rouge avec le jaune, sur les affiches, les trams; la brique contre le vert des arbres, le pistache et le rose audacieusement jumelés sur les façades patriciennes, et pour reposer un peu l’oeil, du gris parisien, vestiges bourgeois un peu lépreux aux macarons rongés de gel.
Comme dans tous les pays soumis aux rigueurs climatiques, les trottoirs sont inégaux, formés de larges plaques un peu effondrées par endroits, et les fenêtres sont doublées.
Je retrouve aussi du vieux Montréal dans cette ambiance colorée, un peu décadente, et même Istanbul, et pas rien qu’à cause des nombreux « kebab » qui ont envahi la ville!
La ressemblance avec Budapest est plus attendue, surtout dans les faubourgs, tandis que le centre ville (Stare Misto) évoque irrésistiblement Salzbourg ou le Mala Strana de Prague, avec ce côté coquettement baroque.
Vous voyez, pour l’instant je ne vous sers pas le Guide du Routard, mais ça va venir, forcément, un peu de patience!
Un mot de la Pologne maintenant : arrivant de l’aéroport, on traverse une banlieue semblable à toutes les banlieues « occidentales », avec magasins de meubles, jardineries, ronds points ; la circulation est assez dense mais fluide, et l’on ne croise plus de Trabant puantes et poussives, juste de vieilles Fiat! (et pan pour l’Italie!).
La Pologne a fait d’immenses efforts depuis sa libéralisation, et on ressent son envie de se montrer à la hauteur de la situation, c’est un pays dynamique et courageux, alors qu’il y a quinze ans, elle devait ressembler à la sinistre Tchécoslovaquie de l’ère communiste (routes défoncées, maisons en ruine et magasins vides).
Par contre, sa modernité reste à visage humain, si j’ose dire, car ici les embouteillages ne sont pas de mise, et l’on ne traverse pas de tristes banlieues surpeuplées. Certes, il existe des quartiers populaires, mais les bouleaux envahissent les petites barres d’immeubles et l’ensemble est plutôt riant.
On se dirige par la longue rue Dluga, mon repère, vers Stare Misto, en traversant un modeste boulevard extérieur.
On dit souvent que les Polonais conduisent comme des fous, ce n’est pas vrai : en tout cas, ils laissent toujours la priorité piéton sur les passages protégés, ce qui est loin d’être le cas en France (ici, je fais piteusement mon « mea culpa! »).
Au-delà du boulevard, on tombe sur le « Planty » qui suit le plan de l’ancienne enceinte fortifiée de la ville et la remplace par une pacifique ceinture de verdure. Elle fait totalement le tour de la vieille ville, proposant au promeneur fatigué l’ombre fraîche de grands arbres, des jets d’eau et de nombreux bancs publics : très agréable évidemment, par le temps qu’il fait, touristes et cracoviens s’y retrouvent sans jamais se gêner, il y a énormément de bancs et la rotation est rapide.
En face l’église des Franciscains, sous les platanes, une série de photos du Pape Jean Paul s’aligne sur une centaine de mètres, allant de la vigueur des premières années jusqu’à la déchéance finale, on ne peut s’empêcher d’être ému devant ce que dégagent ces images ..
Évidemment, mes premiers pas dans le Cracovie historique me mènent vers le « Rynek ». C’est la plus grande place d’Europe, avec ses 200 mètres au carré. Visiter Cracovie commence en quelque sorte par la découverte de cette place centrale d’où partent de nombreuses rues.
Son centre est occupé par l’immense bâtisse de la Halle aux Draps, conçue au 14 e siècle et, incendiée, reconstruite au milieu du 16e siècle dans un style Renaissance. Les façades sont jaune d’or, et surmontées d’une « attique » ornée de masques de théâtres et décors floraux.
Au coucher du soleil, le spectacle est grandiose, évidemment, dans la douceur de l’air, avec les échos de musique, le froufroutement des pigeons, et le cri des hirondelles qui tournent autour du beffroi.
» Visite guidée de Cracovie en Français
- Tour de Cracovie en Trabant ; un classique
- Visiter Cracovie à bord d’un Nowa Huta communique authentique
- Visiter Cracovie à pied : vieille ville historique (en anglais)
- Visiter Cracovie à vélo
- Visites guidées à Cracovie et excursions
Cracovie, l’atmosphère de la MittelEuropa
Comment ne pas se sentir heureux dans une telle atmosphère ? Cracovie représente tout l’art de vivre « Mitelleuropa », romantique et menacé, mais toujours insouciant et un rien frivole. Inutile de dire combien j’aime. Visiter Cracovie me comble …
A l’angle opposé du beffroi, la Basilique Sainte Marie élève en regard ses flèches gothiques et ses parois de brique rouge.
Ne vous attendez pas à une de ces immenses nefs auxquelles nous ont habitué Chartres et Notre Dame de Paris, elle est à peine plus grande qu’une église paroissiale, mais richement décorée, peinte de couleurs vives du plus mauvais goût et abondamment dorée.
Par contre, au fond du choeur, trône le célèbre retable de Veit Stoss (16e siècle) en bois de tilleul peint. Parvenir à le photographier et même à s’en approcher représente un défi, car en Pologne on ne plaisante pas avec la religion et on ne peut pas visiter pendant les offices, qui sont terriblement nombreux et bien suivis. Mais vous me connaissez ? En matière de photos volées, je ne suis pas mauvaise .. Les statues sont hautes de 3 mètres et très impressionnantes. La scène principale représente la Vierge et les 11 apôtres (moins Judas). Et tout autour, de nombreuses scènes évangéliques qui se lisent comme un livre. D’ailleurs on ouvre et on referme le retable selon un horaire précis.
Partout, des polonais agenouillés sur le sol en d’ostensibles oraisons, des cierges et des veilleuses et de solides vigiles attentifs à juguler le flot des païens ..
Dehors, le grand soleil, les cochers assoupis sur leur calèche et les chevaux patients, harnachés aux couleurs du pays, rouge et blanc. Des enfants, nombreux, donnent du pain au pigeons, qui ont ici, et c’est tant mieux, droit de cité.
Comme partout, la place est ceinturée de cafés luxueux qui défigurent un peu les anciennes façades avec leur parasols pimpants. C’est la rançon du succès .. Inutile de vous dire qu’ils n’ont pas eu ma clientèle. D’autant plus que le Rynek dispose de bancs de pierre mis gracieusement à la disposition des promeneurs, chose rare dans les lieux très touristiques, tellement on y craint les zonards!
Le soir, il s’y passe toujours quelque chose sur le Rynek : théâtre de rue, concerts, orchestres tziganes, comme c’est bon de profiter de la vie! On a soudain envie de danser, de chanter, on peut espérer que le bonheur existe quelque part.
Les petites rues avoisinantes en comparaison, sont toujours calmes, mystérieuses, les cafés se cachent au fond des cours, la vie semble y être secrète et trépidante, des bouffées de jazz s’en échappent et c’est le seul moment où je regrette d’être seule, car je n’oserais jamais entrer dans ces adresses prestigieuses citées dans tous les guides et récits (Camelot, Jama Michalika, Magnolie), tous endroits conçus pour les amoureux ou les bandes d’amis, plus que pour les routardes solitaires ..
Alors je me contente de lever le nez – à défaut du coude!- , et d’admirer les façades encore plus belles à la lumière rasante diaprée par les feuillages, les statuettes au dessus des porches, les plantes vertes qui se pressent derrière les bow windows.
Le plan de la ville est limpide et il est assez facile de visiter Cracovie à pied: la Florianska, l’artère élégante où il faut se montrer, mène à la Porte St Florian et à la « Barbacane » (Bastowa), vestiges de l’époque gothique, doublée et quadrillée par d’autres jolies rues ombreuses, plus calmes ; face au Rynek, d’autres rues conduisent au quartier romantique de l’ancienne Université (où Copernic enseigna l’astronomie en son temps) et enfin Grodska mène tout droit vers le Chateau (Wawel) qui domine la Vistule de toute sa hauteur, doublée par l’adorable Kanoniscza où l’on entend que le pas des attelages sur les pavés.
Une fois qu’on a compris ça, il ne reste qu’à flâner au gré de ces itinéraires, ponctués de belles églises baroques, de théâtres classiques et de couvents. On s’offre une glace, on monte dans un cyber café à l’étage d’une vieille maison grise aux planchers fatigués, on se laisse vivre, enfin.
Le samedi soir et le dimanche ont été consacrés à découvrir cette géographie essentielle, à repérer les arrêts de trams, la gare routière (pour aller à Auschwitz le mercredi) et à me mettre en situation de vacances.
Visiter Cracovie c’est aussi partir à la découverte de la culture juive ashkénaze de Pologne. Le lundi matin, je suis partie à la découverte d’un quartier qui me tenait particulièrement à coeur : l’ancien quartier juif de Kazimierz.
C’est là que Spielberg tourna certaines scènes de sa « Liste de Schindler », dont l’action se situe en grande partie, d’ailleurs, dans ce même quartier transformé en ghetto pendant l’occupation nazie.
Pendant des années, les années de silence, ce quartier vidé de presque tous ses occupants est resté en l’état, peu à peu dégradé. On aurait pu penser que les polonais auraient eu envie d’oublier leur rôle resté ambigu, et que l’état socialiste ferait table rase de ces pitoyables lieux, il n’en a rien été, comme si la mémoire était plus forte que l’oubli, comme si on n’avait pas osé détruire ce monde disparu une deuxième fois.
Alors ce quartier, tout petit, livre au promeneur ses secrets, sa misère, les traces d’une culture ancienne à jamais perdue.
» Visiter Cracovie et son quartier juif de Kazimierz (en anglais)
» Visiter Cracovie sur les traces de la culture juive polonaise
Franchissant la Vistule par le pont Grundwalski, j’arrive sur l’autre rive par une jolie promenade piétonne qui m’amène au couvent des Pauliens, immense et tout blanc dans un écrin de verdure. Pourtant, c’est là -mais bien sur dans l’ancien édifice roman – que le roi Bolewslaw le Hardi décapita de ses mains l’évêque Stanislas, qui s’était opposé à lui. Ce dernier devint ensuite le patron de la Pologne et ses cendres reposent avec celles des rois, dans la cathédrale du Château.
Un étroit passage bordé de jardins et d’un vieux mur mène à la rue Joséfa, où commence le quartier juif.
C’est la fin de matinée, les touristes prennent encore leur petit déjeuner à l’hôtel, et je commence une longue déambulation dans ces ruelles fantômes, le long de façades grises qui en ont vu, et sur la place Seroska, j’entends jouer les enfants d’avant l ‘holocauste, et là, ils manquent. Curieusement quand j’y repense, je n’ai rencontré aucun enfant dans ce quartier.
Au 12 rue Josefa, on peut entrer dans la plus belle cour du ghetto, d’ailleurs utilisée par Spielberg pour la scène de la liquidation dudit ghetto. Le long des maisons blanches à un étage, largement chapeautées d’un toit sombre, court une passerelle en bois. Un joli café s’est installé sous les arbres, et chacune de ses tables et de ses chaises est différente, toutes chinées dans les brocantes.
Rues vides, mal pavées, murs qui longent de futurs hypothétiques chantiers, petites affiches culturelles collées un peu partout, parfois des fenêtres à vitraux, et des synagogues, très nombreuses pour un si petit quartier, souvent converties en musées ou en librairies. Poésie déambulatoire.
Sur la place Séroska les cafés Ariel et Alef sont déserts, peu accueillants, encore des adresses du Routard qui vont m’échapper!
En face, la synagogue Remuh, ouverte par miracle (les horaires sont souvent contradictoires sur les guides et les récits de voyage) : je me faufile dans le cimetière avec un groupe d’italiens. Je sais qu’il n’y a rien à voir dans les synagogues, la religion juive étant fâchée avec l’image, humaine ou divine ..
Ce cimetière remonte à 1533, et il est fermé depuis 1800, car trop proche des habitations. Les pierres tombales sont toutes pareilles, grises et chapeautées de zinc et souvent des cailloux sont posés sur la stèle, selon la tradition biblique : ces cailloux signalaient les sépultures aux passants. L’ombre y est profonde et le lieu vallonné, une grande sérénité triste s’en dégage.
Un autre cimetière non loin de la, vaut le détour: situé au bout de la rue Miodowa, au-delà du pont de chemin de fer, il couvre plusieurs hectares et je m’y suis trouvée absolument seule pendant plusieurs minutes, seule parmi ces tombes qui couvrent les deux derniers siècles, sous le couvert d’arbres immenses et bruissants.
Aucune fleur bien sur, seulement des veilleuses parfois, et des cailloux. La taille de ce cimetière prouve que de nombreux juifs vivaient à Cracovie jusqu’à la dernière guerre, et même ensuite, car certaines tombes sont récentes.
Les tourterelles et bien d’autres choses hantent ces lieux, je dois partir car d’étranges impressions commencent à m’envahir.
Il est temps de songer à me sustenter. Les restaurants du Routard étant toujours aussi déserts et peu sympathiques, je me dirige vers le petit marché de la place Wolny. Là une sorte de kiosque circulaire abrite plusieurs gargotes destinées aux gens du marché. On en parle aussi sur le Routard et je m’approche, aussi affamée que curieuse.
Impossible de savoir de quoi il s’agit en lisant la carte, et à mon grand dam, ils ne font pas de « pierogi« . Pas question de prendre la « bigos » (choucroute) avec le temps qu’il fait, alors je désigne la première ligne venue, au prix de 5 zloty (1,25 euros). Le patron me sort d’une grosse marmite une énorme saucisse pâle et rebondie comme on en voit en Auvergne! j’approuve de la tête, car j’adore ces saucisses! Il la pose sur une assiette et me jette avec une bonne platée de chou! A coté, madame fait la vaisselle, après avoir récupéré les assiettes vides sur le comptoir de son guichet.
On ne me propose ni boisson ni dessert, les polonais n’ont pas du tout le sens du commerce!
Je m’installe courageusement sur une table le long du kiosque, sors ma bouteille d’eau et j’attaque ce rustique repas avec appétit : c’est absolument délicieux, la saucisse sans colorant, je connais, mais ce chou …. il est relevé d’épices délicates, peut être du cumin, mais aussi autre chose. Il est coupé en tous petits morceaux et bien cuit, allongé sans doute de crème. J’adore et je vais m’en faire à la maison, si je trouve les épices adéquates!
Légèrement alourdie par la saucisse et le bon pain bis offert avec, j’attaque maintenant la rampe qui mène au château tout proche. Le soleil tape bien fort et se reflète sur la Vistule en contrebas. Heureusement la rampe n »est pas trop longue ni ardue, et j’arrive très vite sur l’esplanade royale.
La visite nécessite une grande organisation, car tout est séparé et ouvert à des heures différentes, parfois gratuit, parfois non!
Je renonce et me contente de visiter la cathédrale St Stanislas (martyr suscité) qui est aussi la nécropole des premiers rois de Pologne.
Elle n’est pas grande, et les trésors qu’elle renferme semblent se télescoper, c’est dommage, mais finalement convient fort bien à l’esprit baroque de cette cathédrale.
Il y a foule de rois en effet, beaux gisants de porphyre rouge ou de marbre blanc sous leurs palanquins à colonnades, les rois avec des lions couchés à leurs pieds, en grande tenue guerrière, et la reine Edwige, au contraire, simplement vêtue d »une robe immaculée, un lévrier endormi à ses pieds, les mains jointes. Son visage est d’une grande et pure beauté.
Au centre de la nef, veillant sur tout ce grand monde, les cendres de Saint Stanislas déjà cité, dans un énorme mausolée de marbre noir incrusté d’or. Le sarcophage est en argent ciselé, une merveille! placé très haut pour faire l’admiration de tous.
Plusieurs chapelles très belles, consacrées chacune à une dynastie des premiers rois de Pologne ou à des familles de notables. Dans celle des Sigismond, les gisants semblent bien réveillés et se présentent chacun dans leur niche en prenant des poses alanguies, limite aguichantes!
En sortant de la cathédrale, on remarque, pendus sous le porche, des os d’animaux préhistoriques censés être ceux du Dragon du Wawel. (voir légende dans votre guide préféré). Ces os sont vraiment énormes et je ne suis pas loin de croire en cette histoire de dragon!
Celui ci niche dans une grotte en contrebas, c’est une sculpture qui crache du feu à heure fixe, mais il faisait déjà trop chaud pour aller encore en rajouter .. et je n’ai plus six ans!
Je préfère aller boire une bière (piwo) à la terrasse dans les jardins, sous un parasol bienveillant, écrire mes 3 cartes postales et fumer une « Next » à la menthe (3 fois moins chères qu’en France, les cigarettes!)
Un petit tour dans la cour du Château, qui fut roman, puis gothique, et dans sa forme actuelle, plutôt Renaissance italienne. Les murs blancs sont peints de fresques colorées dans les parties hautes et d’énormes lierres y montent à l’assaut, gros comme des arbres!
Je n’ai pas pu visiter les appartements royaux, car ils ferment scandaleusement tôt, à 15 h!
Ici se termine la partie « guide touristique », le programme des deux jours suivants sera composé d’une visite du site du camp de concentration nazi d’Auschwitz et Birkenau et de la mine de sel de Wieliczka.
REGRETS : vous en connaissez, une Michèle qui n’ait pas de regrets ?
Avoir visité le musée des Beaux Arts car à part un beau Rembrandt (le bon Samaritain) et un portrait « la Dame à l’Hermine », de Léonard de Vinci, tous deux magnifiques, il ne présente rien de bien intéressant et il y fait très chaud.
J’aurais du plutôt découvrir les peintres polonais post romantiques voire « balthusiens », à l’exposition « Fin de Siècle », dont je n’ai vu les affiches qu’en sortant de la ville, l’avant dernier jour!
Mais le Palais des Arts où cette expo avait lieu n’est indiquée dans aucun guide et se trouve à la sortie de la ville, vers l’université moderne.
Et les affiches de Mucha, où les voir ?
Autres regrets : ne pas avoir eu le temps et la possibilité de tout gouter, d’habitude j’ai meilleur appétit, mais le stress, la chaleur, et aussi le fait d’avoir tant de choses à voir et à faire me le coupait quelque peu!
Pas eu le temps non plus de visiter le Collegius Maius, ni l’intérieur du Wawel ..
Mais je suis philosophe, et ce que j’ai fait toute seule, peu d’autres que moi l’auraient réussi à plusieurs (fleurs lancées à brassées!) et je n’ai pas perdu mon appareil photo ni mon billet de retour.
Il est possible de visiter Cracovie avec un guide francophone de manière personnalisée. Si vous voulez découvrir Cracovie un peu différemment, pensez à cette option.
Et vous pouvez aussi retrouver le top des activités et des excursions depuis Cracovie…
Loger à Cracovie ; privilégiez un appartement!
Je l’ai trouvé au premier clic sur internet, en tapant « Cracovie ».
Le concept m’a plu tout de suite : dans une grande maison bourgeoise des faubourgs proches, SODISPAR propose des studios entièrement équipés pour la somme modique de 25 à 40 euros la nuit, selon la taille du studio.
Sur le site, on peut en voir les photos et le descriptif complet, ainsi que des précieux renseignements pratiques. C’est simple, efficace, et l’une des hôtesses, Elisabeta, parle français.
Ils répondent à chaque mail en temps et en heure, et ne demandent aucun paiement d’avance.
En arrivant, j’ai été séduite par cette grosse maison qui fait l’angle de la rue Lubelska avec la rue Slavska, de style années 30. A l’entrée, une étoile de David en mosaïque, à moitié dissimulée derrière le paillasson, ce qui en dit long sur l’histoire possible de cette demeure. Une porte ouvre sur une courette ombragée, et l’escalier en pierres usées, sombre, monte dans les studios protégés par une première porte palière.
Le mien est assez grand, et donne sur la cour, donc très calme, les plafonds sont très hauts, la salle de bains profonde, et une cuisinette complète pourrait me permettre de confectionner mes repas. Mais elle ne servira que pour le petit déjeuner!
La télévision est censée recevoir les chaines françaises, mais je n’ai pu avoir qu’Arte et Euronews, ce qui est un peu lassant à la longue ..
Un mot du couchage, ça peut vous servir un jour : la bas, le matelas est solidaire du sommier, c’est très ferme et on y dort bien, mais impossible évidemment de mettre un drap housse et de coincer le bas de la couette! Il faut se coucher sur un drap simplement .. drapé, avec la couette mince juste posée sur soi.
Plus important : le travailleur polonais se lève tôt sans doute, et il n’y a jamais de volets ou de stores aux fenêtres! J’avais juste un store intérieur de couleur blanche, et bien sur l’aube me réveillait dès 5 heures .. Pensez à emporter un masque d’avion, moi j’ai fini par me nouer une serviette de table autour des yeux avant de m’endormir!
Dans ces studios, on est très libres d ‘aller et venir, car munis d’un code d’entrée, mais on peut causer au bureau en bas, si l’on veut, et utiliser un ordinateur.
Autre idée d’hébergement : l’hôtel Batory est à moins de 10 min à pied du centre historique. Cet hôtel de qualité à prix raisonnable est situé dans un quartier paisible et dispose d’un parking privé.
Manger à Cracovie
Comme je l’ai déjà dit, j’ai renoncé à regret aux jolies adresses romantiques données par le routard, non qu’elles soient hors de prix, mais elles ne semblaient pas du tout faites pour moi.
es terrasses sont petites, et l’intérieur plonge dans l’obscurité, le service semble assez guindé et avec mon anglais déplorable et mes cheveux décoiffés, mes pieds emmaillotés de pansements pas très propres et mon sac à dos, j’ai eu peur de faire tache ..
Alors je me suis rabattue sur deux adresses incontournables :
LE MAC DO DU RYNEK : on a du mal à le trouver, car l’enseigne est discrète et l’entrée dans une rue adjacente. Il propose les mêmes nourritures qu’ailleurs, avec toutefois des variantes locales, par exemple la chantilly sur le café ou une escalope panée. Deux fois moins cher qu’en France, il faut le redire. Le charme de cet endroit, c’est sa cour intérieure agrémentée d’une fontaine, on se croirait dans un vrai restaurant ..
POD TEMIDA : un vrai « bar à lait » situé au bout de la rue Grodska, une très bonne adresse à ne pas manquer, et pourtant il n’y a jamais foule, comme quoi les gens sont snobs!
A l’entrée, une carte géante exclusivement en polonais, mais on a le temps de la consulter à loisir. Ensuite on se dirige vers la rampe du self après avoir pris sa boisson si on le désire : kéfir, « compot », jus de cerise (délicieux, ça le jus de cerise, comme en Turquie..)
Ensuite on passe à grand peine sa commande auprès des cantinières, maintenant plus aimables qu’à l’époque du communisme. Enfin, on emporte son plateau dans l’une des deux salles voutées, carrelées de noir et blanc, qui donnent sur la rue par les fenêtres ouvertes, garnies de rideaux en dentelles et de potées fleuries.
Une fois j’ai pris des délicieux « pierogi », sortes de gros raviolis fourrés au fromage et surmontés d’une petite sauce à l’oignon, une autre fois une Kotlet garnie (côtelette de porc panée avec choux au cumin et pommes de terre à l’aneth).
Tout a fait revigorant, sain et délicieux!
Un mot de la « kompot » : il s’agit d’une boisson d’accompagnement qui fait en même temps dessert : dans un verre, des fruits au sirop à l’anis étoilé, qui baignent dans un sirop léger de couleur rouge, c’est très rafraîchissant!
Malheureusement, je n’ai pas pu manger plus que nécessaire, et plein de bonnes choses ont du me passer sous le nez, notamment les gâteaux à la crème dont j’attendais beaucoup, en souvenir des inoubliables « kremes » hongrois: il n’y a pas de pâtisseries ni de boulangeries dans le centre, et d’ailleurs les gâteaux ne sont pas vendus à la part, mais au poids, alors pour se faire comprendre ..
J’ai même eu du mal à trouver du pain au début, pour le petit déjeuner, et les vendeuses ambulantes de bagel m’ont bien dépannées, mais attention, ne les achetez pas le soir, ils sont devenus durs comme la pierre exposés à la chaleur du jour ..
Il y eut aussi ce « Frappe », ou café frappé, dégusté à une terrasse coincée entre deux ruelles de Kazimierz, sous les tilleuls. Pour 1 euros 20, un grand verre de café au lait glacé, surmonté de chantilly et de sauce chocolat .. qui dit mieux ?
Vie quotidienne à Cracovie
Vous l’aurez compris, je ne suis pas du genre à me faciliter la vie.
Pour moi, le voyage doit être une aventure un peu difficile, un défi à mon petit confort quotidien, et son but n’est pas seulement le plaisir de la découverte, mais aussi le contentement d’avoir surmonté des épreuves, trouvé des solutions à tous les problèmes.
Certes, il y eut des moments où j’ai regretté de ne pas pouvoir me poser dans un trois étoiles, avec le minibus climatisé qui m’attends à la porte pour les excursions!
L’âge venant, j’en arriverai certainement à cette solution, pour l’instant, je préfère souffrir, chercher, et trouver!
Transports à Cracovie
Un moment tentée par le bus, qui ne vole pas, je lui ai quand même préféré l’avion. Pas d’aéroport proche pour les compagnies low coast, donc je me suis rabattue sur ALITALIA, qui proposait le billet aller retour pour 318 euros, le moins cher du marché « régulier ».
Pas de charter pour Cracovie, qui n’est pas une destination assez populaire et puis je n’aime pas les charters car ils ont des horaires peu catholiques.
J’ai du transiter par Milan, ce qui fait en tout, quatre décollages, quatre atterrissages, et .. quatre « gelati », dans de tout petits avions (des Express) où l’on sent bien tous les virages ..
- Y aller en bus: Eurolines, Flixbus
- Pass interrail
Coût de la vie à Cracovie
Bien plus bas qu’en France, et facilement vérifiable, car il suffit de diviser le zlotys par quatre pour avoir le prix en euros.
Ce qui donne : les repas au Mac Do deux fois moins chers, et tout le reste (épicerie courante, cigarettes, bus et tramways), 3 à 4 fois moins chers. Par contre l’essence est à peine moins chère qu’ici (4 zlotys et quelques le litres).
Pourtant, je n’ai payé que 10 zlotys le transport en car jusqu’aux Camps, distants de 75 kilomètres de Cracovie.
Le taxi d’arrivée m’a couté 60 zlotys, six fois plus pour six fois moins loin! c’est comme partout ailleurs, ruineux, alors pour le retour, j’ai repéré un bus qui a fait le même trajet pour 2,50 zl.
On trouve partout bureaux de change et distributeurs de cash, pas de souci.
Souvenirs à ramener de Cracovie?
Eh bien, les souvenirs ce n’est pas mon truc, pas d’ambre ni de boites en bois peint, je préfère les photos et les nourritures terrestres transportables : j’ai acheté un tas d’amusantes soupes en sachets instantanées, aux saveurs improbables : betterave, concombre, curry, choux fleur, et mes épices préférées, cumin et paprika, ainsi que des gelées instantanées très kitsch, et des crèmes en poudre – c’est moins lourd que la vodka (je n’aime d’ailleurs pas ça).
J’ai cherché en vain des posters, j’en avais rapporté de très beaux de Hongrie, mais bon, il fallait sans doute mieux chercher, et puis c’est encombrant, en Hongrie, c’est mes filles qui les portaient!
Un objet pourtant me faisait bien envie : une lampe en cristaux de sel, diffusant une lueur rosée, lampe parait il génératrice d’ions négatifs favorables, mais la plus petite pesait au moins deux kilos!
Conseils et équipements à Cracovie
Se faire comprendre : quand j’essaie de parler anglais, je ne sais pourquoi je le mêle avec des mots allemands et c’est déplorable!
Il est loin le temps où tout Polonais qui se respecte était francophone, j’ai eu le temps de m’en apercevoir! Même écrite, cette langue est totalement illisible et ne ressemble à rien de connu, donc ridicule assuré si j’essaie de la prononcer, et ce n’est guère mieux pour l’anglais ..
Se chausser : je n’ai pas le sens de la mesure et les deux premiers jours je marche sans précaution particulière, d’où naissance d’ampoules, frottement insupportable contre les tennis portés follement sans chaussettes, et tendinites subséquentes.
Je regarde avec envie toutes les autres femmes, avec leurs pieds bien blancs et parfait dans leurs petites chaussures d’été, poussant le vice à marcher avec des talons hauts! Je ne suis décidément pas faite comme les autres, et j’ai du dès le 3e jour, porter mes « pantoufles » Décathlon en nubuck, bien larges et pataudes, assorties de bouts de pansements sales un peu partout pour protéger les points de contact! Une vraie routarde pure et dure!
Bien sur, dans ma valise, pas de Compeed, et juste 10 cm carré de Tricostéril, précieusement rationné ..
J’ai le pied mince et osseux, ce qui explique sans doute cette fragilité pénible en voyage. Je crois que la tong serait pour moi une solution acceptable ?
Le voyage à Cracovie éloigne de l’âme les vils soucis, il propose un « divertissement » au sens pascalien du terme, en remplaçant les pensées obsédantes par d’autres objectifs plus immédiats, plus nécessaires : survivre, trouver, apprendre.
A qui s’adresse Cracovie? Cracovie est une ville pour les amoureux principalement, et aussi pour ceux qui ont la nostalgie de l’amour.
Ils en contempleront le spectacle sans acrimonie, dans un cadre enchanté et bienfaisant pour l’âme.
Un rien de frivolité viennoise, un zeste de mystère praguois, pas mal de ferveur polonaise, beaucoup de mélancolie et de gravité yiddish – monde disparu à jamais dans les horreurs de l’Histoire- Cracovie c’est tout cela, exprimé dans la langueur des arbres, la vie simple et tranquille, les pierres en folie ..
Préparez votre séjour à Cracovie en consultant nos articles dédiés à Cracovie et le guide voyage Pologne réalisé par les voyageurs d’IDEOZ…
Envie de visiter Cracovie ou de partir en vacances en Pologne?
- Voyage sur mesure en Pologne » Créer votre voyage pas à pas
- Voyage Pologne ; explorations en terres polonaises
- Acheter un guide voyage Pologne
- Ma Cracovie ; récit de voyage
- Visiter Istanbul en 3 jours : Week end inoubliable - Jan 10, 2020
- Visiter Cracovie: Krakow, capitale historique de Petite Pologne - Août 18, 2018
- Istanbul et la rencontre avec la mythique Byzance : le rêve devient réalité - Juil 5, 2014
j’adore! que de bons souvenirs ….
Cracovie est magnifique, le mieux est de faire Cracovie et Varsovie car malheureusement Varsovie est parfois délaissé par sa voisine! Personnellement ce qui m’a charmé c’est que la ville est totalement piétonne, les visites se font totalement à pied.
Une ville magnifique.
Auschwitz, hélas