Violer en Chine : « Selon que vous serez riche et puissant…. », la loi ne vous concerne pas…
Aurons-nous jamais autant entendu parler de sexe, de viol, de rapports consentis ou non, tarifés ou non que depuis l’affaire DSK… « Le procureur a dit que je n’étais pas coupable, c’est ce compte-rendu qui l’affirme ». Vous les femmes, si vous avez menti ou si vous avez eu une vie… disons de « joyeuse célibataire » avant un viol présumé, il y a de fortes chances pour que vous ne soyez pas « entendue », surtout si votre présumé violeur est riche, puissant, ou homme politique. Finalement il n’y aurait que les bonnes sœurs qui pourraient porter plainte car on les suppose encore vierges, mais il n’y a plus de bonnes sœurs et la virginité dans la société « occidentale » (je n’ai pas dit « française ») n’a plus vraiment d’importance.
Il y a pourtant un adage chinois qui résonne encore dans la culture contemporaine : « mourir de faim ce n’est pas grave, perdre sa virginité, oui » (du moins dans la société traditionnelle ou dans celle que le Parti Communiste cherche à promouvoir) MAIS…
Petite ville près de Anshui dans le Guizhou
En mai dernier, des officiels du gouvernement ont réuni 700 étudiants dans une petite ville de la province du Guizhou, pour un débat sur l’importance du respect de la loi. « Si vous violez la loi, vous serez puni ». MAIS ce qui s’est passé après ce cours magistral est loin d’être conforme à la loi. Car la loi en Chine ne s’applique pas aux membres du gouvernement ou aux riches et puissants (tiens tiens !). Apres ce speech édifiant une enseignante porta plainte pour viol contre le chef du bureau de la ville de Ashi au Guizhou. Un policier lui répondit : « S’il portait un préservatif, ce n’était pas un viol » !
Nous n’avons pas de leçon à donner à la Chine, car en France, c’est plutôt la loi du silence qui prévaut dans ce genre d’affaire. Pas de leçon non plus à recevoir des Etats-Unis (qui ont ‘exécuté’ deux personnes cette semaine : un blanc et un noir, enfin pardon… deux êtres humains, quel que soit leur degré – prouvé ou non – de culpabilité). Pas de leçon des Etats-Unis donc, car si la plaignante a menti par le passé, sa plainte ne sera pas recevable. « En Chine on ne porte pas plainte contre les hommes puissants » dit Guo Jiamnei responsable d’un centre d’accueil pour les femmes violées, le seul groupe privé en Chine. (International Herald Tribune)
« Le procès du violeur de l’enseignante doit commencer ce mois-ci. L’enseignante s’est coupée de tout contact avec la presse, car a-t-elle dit « des officiels ont menacé ma sécurité et celle de ma famille si je continue de parler aux médias ».
J’ai relevé également dans « The Global Time » (un tabloïd chinois), qu’en Chine, le viol sur un homme n’était pas reconnu !
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