Vivre en Espagne, un rêve pour certains? Loin des images d’Epinal d’un pays ensoleillé où se pressent les touristes du monde entier, l’Espagne est un pays où l’on ressent de plus en plus la fatalité du No future…
La situation économique est pire que ce que je pouvais imaginer. En témoigne cette réponse à mon anodine question:
« Et toi, comment vois-tu ton avenir? »
« No future… »
Ce No future résonne et va résonner encore longtemps en moi. Je connais bien mon amie, son énergie de vie, sa bonne humeur et son esprit positif. Ce No future est loin d’être anodin, facile ou tombé par hasard dans la conversation. Il est le résultat d’années de galères, de projets avortés, d’espoirs déçus, de lendemains qui déchantent les uns après les autres.
Je reste bien sûr sans réponse. Avec seulement des picotements dans les yeux, tant je suis émue pour mon amie.
Elle me raconte ses années d’études, ses différentes reconversions et l’époque où elle avait encore l’espoir que cela serve à quelque chose. Les deux petits boulots qu’elle cumule à ce jour, les 100€ d’essence mensuelle pour parcourir les kilomètres de l’un à l’autre, alors que son salaire cumulé est loin d’atteindre notre SMIC national. Sa nouvelle formation, commencée alors qu’elle sait qu’il y a peu de chances qu’elle lui ouvre un quelconque avenir radieux. Et la vie chez ses parents, du haut de ses 30 ans. Bien sûr que ça l’énerve et qu’elle a eu envie d’en partir, elle a alors regardé les petites annonces et s’est estimée contente de pouvoir vivre chez eux.
Et puis, la vie qui reprend, toujours. Les chouettes petits moments, entre amis et famille. Tant qu’ils n’ont pas eu ça, les c*** d’en haut, ceux qui tirent les ficelles, qui jouent avec les économies de nos vies comme avec les fins fils de marionnettistes, tant qu’ils n’auront pas ça, tout ne sera pas perdu…
Car le pouls espagnol c’est aussi et surtout cela: une convivialité inégalée en Europe, de longues heures passées en terrasse à papoter de ce qui ne va pas donc, mais aussi des mille et uns petits riens qui font que la vie va toujours. De longues heures à échanger, moins légèrement qu’il y a quelques années certes, mais avec une fougue et une énergie de vivre inébranlées.
Et même s’il n’y a plus de demain, les petits présents sont bien là et comptent plus que jamais.
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Le meilleur de mon long week-end espagnol en trois photos souvenirs !
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Petits plaisirs à la sauce espagnole à Alicante
Pendant ces quatre jours à Alicante, j’ai aimé :
– me promener dans la vieille ville, El Casco Antiguo
– y voir des poèmes que je ne comprenais pas sur des murs
– faire une pause le samedi midi à Mercado Central, où régnait une belle ambiance
– manger – hmmm le Fidena, sorte de paella avec des nouilles, hmmm les patates Ail y Oli
– boire des verres en plein après-midi sur la Calle de Castanos et entrer dans un club à 17h comme si on était en plein milieu de la nuit – la mode depuis deux ans pour les trentenaires d’Alicante!
– regarder la mer encore et encore sur la plage de la petite ville de El Campello, près d’Alicante
– prendre le temps dans la petite ville de Vila Joiosa, très charmante, et qui bénéficie de la comparaison avec l’horrible Benidorm. Y déjeuner quand la ville entière sembler faire la sieste
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En sons, ça donnerait ceci – c’est mon premier montage de sons, et je n’en suis pas peu fière, même si la marge de progression en ce domaine est immense !
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Et en images, ça donnerait cela: