Vivre en Thailande…
Si on me demandait « quelle est la chanson qui a laissé la trace la plus indélébile en toi ? » je répondrais sans hésiter « baan » de Pongsit Kampee, chanteur thaïlandais – isan (région du nord-est de la Thailande). Sans réfléchir ? Sauf que cette réponse m’a fait réfléchir… parce que : pourquoi ?
« Baan » c’est « maison » en thaï, mais dans son sens large, collectif, conceptuel. Sa meilleure traduction pourrait être tout à la fois : « racines », « identité », « rites »,« échanges » « la terre », « le pays d’où l’on vient », « le pays où l’on retourne toujours », « famille » « ancêtres », « coutumes », « cérémonies », « être ensemble » et je peux même rajouter « délires dans l’alcool » sans me moquer. Un mot « choral » donc comme ceux caractérisant certains films d’aujourd’hui dont ceux de Danièle Thomson, la fille de Gérard Oury.
Donc il s’agit bien d’un concept qui prend tout son sens pour peu qu’on s’en éloigne, parce que le « manque » cisèle ce sentiment, cette absence.
A partir de ce mot, d’une complexité simplissime – j’adore les paradoxes – j’en ai mieux compris l’essence, et donc le sens, à travers un article lu dans un magazine scientifique dont j’ai oublié le nom mais dont voici l’essentiel : « Tout complexe se développe à partir d’une cellule » Là, tout est dit ou presque. Les conditions premières de notre existence ont un impact sur toute notre vie future. Notre pays de naissance – comme la famille – on ne les choisit pas, mais ils nous forment de manière indélébile. L’exemple soutenant cette hypothèse était le suivant : « dans les cas d’Alzheimer, on peut oublier le nom de son mari, ou de sa femme, mais rarement les souvenirs qui remontent à la première enfance ».
Pas nécessaire de se perdre dans des considérations scientifiques, suffit de faire écouter aux thaïs-isans cette chanson de Pongsit et puis une autre aussi « Maee » (mère), parce que « baan » – maison – et «maee » – mère – c’est bien la même chose, la même cellule à partir de laquelle tout commence et tout se termine… « Ah retourner là d’où l’on vient»
Je m’appelle Michèle Jullian. J’aime les voyages, la photographie, l’écriture.
Voyager ce n’est pas seulement prendre l’avion ou parcourir la planète, c’est aussi voyager dans les livres, les deux étant l’idéal. Chaque voyage comporte sa part de découvertes et de déconvenues, lesquelles deviennent expériences, à partager ou pas. Voyager est une aventure de chaque instant. Mes repères sont en France et en Thaïlande où je réside « on and off ». J’ai écrit un roman « théâtre d’ombres » qui a pour décor la Malaisie et la Thaïlande …
Découvrez le blog de Michèle, une femme à la croisée des cultures …
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