Nos maisons à colombages ne ressemblent en rien à celle de Bourgogne ou de Normandie. Notre culture n’est pas le berceau de la langue française, quand je vois ces châteaux en traversant les vieux villages du pays de ” l’intérieur ”je mesure à quel point la souffrance de ce peuple alsacien fut grande.
Ballotée entre deux cultures, deux langues, deux mondes si différents.
Souvenirs de classe pour beaucoup de nos anciens où l’on pouvait lire sur un slogan ” C’est chic de parler français ”, notre dialecte était interdit. La frontière sur le Rhin qui n’existe fort heureusement plus, était la concrète réalité de ce déchirement.
Ces quelques mots en hommage à mes ancêtres, je pense tout particulièrement à ma grand-mère qui n’a su écrire que dans la langue de Goethe, ses mots de tendresse pour moi , furent des mots dans une langue que je ne comprenais pas.
L’été nous offre plus de temps, l’été est un espace pour oser la langue de l’autre , seul l’amour permet d’approcher et d’apprivoiser ce qui fait de l’autre un autre, parler la langue du coeur, celle qui dépasse toutes les frontières devrait nous aider à voir ce qui échappe souvent à notre regard.
Plaisirs minuscules… une bière et un bretzel? Santé!
La première gorgée de bière, un délice, surtout quand on a très soif. Je viens de passer plus de deux heures dans les cabines d’essayage, quelle idée. J’avoue je vais la savourer avec plaisir cette première gorgée, il fait une belle journée presque estivale, le soleil est au zénith.
En Alsace, pays de la gourmandise, oui, oui, elle est souvent accompagnée d’un bretzel, je vais vous conter sa légende qui date du moyen âge.
Un boulanger fort jovial avait un défaut, celui d’avoir la langue bien pendue.
Pour avoir critiqué son seigneur, celui-ci le condamna au gibet.
On lui promit la grâce à condition qu’il inventa un gâteau au travers duquel on pouvait voir trois fois le soleil.
De sa geôle, il tordit un barreau de soupirail et trouva ainsi la forme qui le sauva.
Il se consacra dès lors à la fabrication des bretzels.
Symbole solaire, image en rapport avec l’art du feu, le bretzel est synonyme de chance.
Au bon coin ; escapade culinaire dans un village d’Alsace au charme fou
La journée ne pouvait pas mieux débuter,
la perspective d’une balade dans les Vosges à la recherche d’un peu de fraîcheur.
Mon cousin, celui des souvenirs d’enfance m’a gentiment invitée,
il est un tout petit peu gourmand, et nous nous sommes arrêtés
“Au bon coin”
dans un de ces villages alsaciens au charme fou .
Le reste de la balade en images,
entre lacs et forêts,
pâturages
et ferme auberge…
rencontre de jolies fleurs
dont une “Marguerite”déguisée en peau de vache
impossible de ne pas déguster avant la descente
une part de tarte aux myrtilles
en regardant la plaine d’Alsace au loin .
Sur la route des vins d’Alsace
Les vignes du seigneur ne sont pas impénétrables…
Après une matinée brumeuse, un soleil radieux me donne
l’envie de balade dans les vignes du seigneur, qui je vous assure ne sont pas impénétrables.
Habitant à une vingtaine de kilomètres de la route des grands crus des vins d’Alsace qui mène de Guebwiller à Colmar, je me suis laissée prendre au jeu de regarder ces paysages avec des yeux neufs, comme si j’étais une touriste à la découverte de nouvelles sensations.
Je dois avouer que ces villages parcourus, au pied des Vosges, les vignes s’étageant en coteaux, les églises romanes les ponctuant, les châteaux moyenâgeux menant la garde, sont d’une beauté saisissante sous ce soleil doux et automnal.
Les maisons sont à colombages, oriels, balcons de bois aux moulures torsadées ou à la croix de Saint Jean, portes et fenêtres ceinturées de grès rose.
Mais le but inavoué de la balade était l’acquisition de quelques bonnes bouteilles de ce vin doré.
Visite des caves de mes viticulteurs préférés, aux foudres très anciens ornés du blason du propriétaire des lieux, dégustation dans une ambiance de « winstub », murs recouverts de bois blond, mobilier alsacien, armoires peintes, chaises bretzel…
Je me suis laissée tenter par un Gewürztraminer grand cru “Goldert”,
un riesling « Pfingstberg » un tokay pinot gris, un muscat de toute beauté et puis un divin “vendanges tardives” tokay pinot gris qui accompagnera à merveille le foie gras du réveillon.
Et pour vraiment vous mettre l’eau à la bouche un ” grains nobles ” sublime.
Je vous donne mes deux adresses favorites
Orschwihr 68500 Lucien Albrecht
Gueberschwihr 68420 Annick et Michel Scherb
Mulhouse, une ville en pleine mutation
Un Samedi après-midi mes pas m’ont guidée vers le quartier d’une partie de mon enfance.
Une multitude de souvenirs en foulant les rues maintenant pavées de ma ville.
Peu de choses ont changé au cœur de la vieille ville de Mulhouse.
Avec une émotion non feinte j’ai refait les trajets qui me conduisaient de la maison à l’école, à l’église, à la bibliothèque, dans cette cour où je jouais des scénettes de théâtre.
J’ai eu la surprise de lire encore le nom de mes parents sur la sonnette de la maison que nous habitions.
Même si ma ville est en pleine mutation, chantiers énormes pour la réalisation du tram, moi qui ne la trouvais pas belle j’ai eu un regard emprunt de tendresse, d’apaisement au pays des ombres du passé en refaisant ces itinéraires.
l’enseigne du “Coq d’Alsace”
L’Hôtel de ville place de la Réunion
Pourquoi ce besoin de la regarder autrement, en revisitant il y a quelques jours
” Port Grimaud “réalisé par l’architecte mulhousien François Spoerry,
en allant dans cette église oecuménique aux beaux vitraux de Vasarely, devant cette architecture douce, j’ai eu envie de « voir » ma ville.
“la tour de l’Europe “1970 Spoerry
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