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Voyage au pays du jazz et du blues : Sony Rollins, Bessie Smith, Martial Solal

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Invitation à un voyager musical au pays du jazz et du blues  pour découvrir quelques uns des plus grands noms : Sony Rollins, Bessie Smith, Martial Solal entre autres.

sonnyrollingsLe saxo ténor Sonny Rollins est un enfant de New York, ville où il pourchassa Coleman Hawkins en quête d’autographe. Mais c’est surtout Charlie Parker qui influença son style. Son style ? Sonny Rollins n’a pas un style mais des styles. C’est lui-même qui le dit.

 

Agé de bientôt 79 ans, le jazzman se produit encore. Il aurait pu prendre sa retraite avec les cachets colossaux qu’il reçoit mais non, il continue.

Sonny Rollins n’est pas l’homme d’un seul style parce que sa recherche de sonorités, sa curiosité, le poussent toujours plus loin. Bien sûr, c’est la collaboration avec Thelonius Monk (dès l’âge de 13 ans) qui lui fit trouver un style personnel (Il adapte au saxophone la méthode de Monk de développement des thèmes). Mais son style prit ensuite des chemins variés.

Bien que changeant parce que curieux des divers mouvements, il prendra un temps, en 1956, la tête d’un mouvement : le Hard-Bop (1). Très vite, il redevient l’homme de plusieurs styles en signant des calypsos débridés : « Don’t Stop the Carnaval, St. Thomas.

[ (1) Le Hard-Bop est un jazz qui se posera en réaction au Cool jugé fade. Marqué par un tempo plus lent que le Be-Bop, la part du rythme y est nettement plus marquée. Il a ses représentants célèbres : le trompettiste Miles Davis, le saxophoniste soprano John Coltrane (influence de Dexter Gordon), Thelonius Monk , et donc le saxophoniste ténor Sonny Rollins ]

Sonny Rollins Stone :

Le Figaro rappelle qu’il « fut le premier à se produire uniquement accompagné d’une contrebasse et d’une batterie » et qu’il a « prêté un magnifique chorus aux Rolling Stones le temps de la ballade Waiting on a Friend« . Le Figaro oublie de mentionner « Slave » du même album (« Tatoo You »), morceau auquel Rollins collabora aussi.

Car Sonny a influencé et accompagné beaucoup de musiciens. On le voit sur la vidéo ci-dessous accompagnant Leonard Cohen qui chante « Who by fire ».

Sonny Rollins & Leonard Cohen (Live)

 

Michel Contat de Télérama a assisté au concert de Sonny Rollins à Nice où le jazzman venait pour la première fois. C’était le 25 juillet dernier et le journaliste a pu échanger avec l’homme épris de liberté qui n’hésita pas à prendre plusieurs retraites dans sa longue carrière, la première fois en 1954 à Chicago. Rollins a commencé son concert de Nice avec « Patan jolie ».

Dans l’oeuvre de Sonny Rollins, on trouve parfois de belles ballades comme :

– Son interprétation solo de « Body and soul » emprunté à Lester Young

– The Night has a Thousand Eyes (devenu le générique de l’émission Bouillon de culture)

Ecoutez d’autres titres de Sonny Rollins :

The Bridge
If ever I would Leave you

 

Bessie Smith ; sirène du Mississippi

bessie smith Bessie Smith ; sirène du MississippiJe vous parle d’un temps que les moins de quatre fois vingt ans ne peuvent pas connaître. Le blues en ce temps-là donnait toute sa voix…Bessie Smith a inspiré Billie Holyday, Nina Simone, Mahalia Jackson, Sarah Vaughan, Janis Joplin, Norah Jones et…Carla Bruni ! Elle a chanté avec de grands jazzmen dont Louis Armstrong avec qui elle grava un « Saint Louis Blues » déchirant. Cette orpheline très pauvre qui devint l’impératrice du blues, mourut tragiquement au moment où elle renouait avec le succès.


 
Quelque chose en elle du Tennessee natal de cette grande dame lui donna cette voix de blues si déchirante, si dramatique qui fait encore référence aujourd’hui.
Bessie Smith était née un 15 avril de l’année 1894. Orpheline de père et de mère, elle devint chanteuse de rue dans les rues de sa ville natale de Chattanooga. Elle chantait avec son frère Andrew auprès d’un couple qui, ironie du sort pour ces orphelins, s’appelait  »Ma and Pa » (maman et papa).
Elle connut l’extrême pauvreté jusqu’au jour où le succès lui tomba dessus. Elle enregistre son premier disque, avec le pianiste Clarence Williams et c’est le jack pot, le titre  »Gulf Coast Blues » se vend à 750.000 exemplaires !
Sa toute première chanson fut enregistrée chez Columbia Records en 1923, « Downhearted Blues » (le Blues abattu). En l’espace de dix ans seulement (1923-1933), elle enregistrera environ 160 chansons pour ce label.
Très vite elle devient l’une des artistes afro-américaines parmi les mieux payées des années 1920. Elle gagna des fortunes qu’elle dépensa aussitôt.
 
Sa vie ne sera pas celle d’une nonne. Nuits blanches, bagarres, violentes disputes conjugales, ivresses et consommation de joints étaient son lot quotidien mais aussi sa source d’inspiration. Que l’on juge plutôt : lors de la Prohibition, Bessie chantait « Any bootlegger is a pal of mine » – (« N’importe quel fabricant d’alcool clandestin est mon copain« ) ou encore  »Faites gaffe à vos rasoirs et à vos flingues, On va se faire arrêter quand le panier à salade va arriver » ou « Voilà trente jours que je suis en tôle, le dos au mur, geôlier, mets une autre fille dans ma cellule« .
Bessie Smith va surtout devenir l’une des grandes voix de la musique noire américaine. Sa puissance dramatique incomparable faisant de ses interprétations de véritables chefs-d’oeuvre artistiques.La plupart de ses titres sont aujourd’hui considérés comme des classiques de la musique noire-américaine.
Ou encore à écouter sur Jiwa : la quintesscence.
Sa carrière fut freinée par le début de la Grande Dépression des années 1930. Oubliée, démodée, elle s’efface puis commence à remonter, à renouer avec le succès, ayant évolué. Mais elle meurt subitement le soir du 26 septembre 1937, dans un accident de voiture avec son ami Richard Morgan (qui se trouve être l’oncle du musicien de jazz Lionel Hampton).
Pas de chance, elle venait de refaire sa vie sentimentale, plus calme, plus sereine. Mais elle était entrée dans la légende du jazz !
 

Martial Solal : Sol la si Solal

martial solal

… la si do do si si… « J’ai du bon Solal dans ma jazzatière, j’ai du bon Solal… » Le pianiste Martial Solal continue de collaborer avec Eric Le Lann. Ils seront en concert à Quimper le jeudi 22 avril. Le jazzman que le trompettiste Le Lann admire le plus, c’est Solal et ce dernier dit de son compère : « Quant à Eric Le Lann, c’est le seul musicien qui figure dans mon big band depuis sa création. C’est un musicien rare, avec des idées qui me surprennent toujours. » On le voit, l’alchimie opère toujours entre les deux musiciens.

Martial Solal, qui à ses débuts composa la bande sonore du fil de Godard « A bout de souffle », et Eric Le Lann font un duo qui n’est pas « à bout de souffle » !
Martial Solal ne se résout pas à avoir un site Internet. Pour suivre son actualité, il faut donc rechercher dans les moteurs de recherche et faire preuve de patience. Cela n’aide pas à actualiser ses références et l’on garde en tête la musique d’ »A bout de souffle » (un morceau peut s’écouter sur Deezer) et dont voici ci-dessous un court passage romantique :
 
Né à Alger en 1927, Martial Solal est un pianiste, chef d’orchestre et compositeur français dont l’importance dépasse largement les frontières du jazz et de L’Europe. Arrivé à Paris en 1950, il joue avec Chet Baker lors d’une tournée en Italie. Puis, il compose beaucoup de musiques de films de 1955 à 1965 : « Deux hommes dans Manhattan » de Jean-Pierre Melville, « A bout de souffle » de Godard. Tandis que Godard ne refera plus appel à lui, Melville le reprendra pour « Léon Morin prêtre » dont le rôle était tenu par Belmondo comme dans « A bout de souffle ».
Quant à Eric Le Lann, j’ai eu l’occasion d’en parler abondamment dans cet article. Né en 1957 dans les Côtes-d’Armor, il a fait une soixantaine de concerts avec Henri Salvador en 1980. En 1985, il joue dans le film « Autour de Minuit » de Bertrand Tavernier, qui raconte l’histoire d’un jazzman américain à Paris. Il apparaît en compagnie du saxophoniste Dexter Gordon (qui tient le rôle principal), du pianiste Herbie Hancock et du batteur Billy Higgins. Pour cette raison, Le Lann sera ainsi présent à la soirée de projection du film « Autour de minuit » à Quimper dans le cadre du festival de jazz 2010. Le Lann a aussi fait des tournées en Afrique du nord avec Archie Shepp.
Solal en solo :
 
Quant aux lecteurs qui m’en voudront d’avoir fait un jeu de mots dans le titre, ils s’aviseront que Martial Solal est un amateur de calembours. Quelques titres de morceaux en exemple :
« L’allée Thiers et le poteau laid » (en duo avec Didier Lockwood), « Averty c’est moi », « Gavotte à Gaveau »…

 

 

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