Les clochers franc comtois méritent à eux seuls un voyage dans cette belle région. Le clocher à l’impériale voilà bien un symbole de la Franche-Comté. Plus qu’un symbole, une icône, on les remarque immédiatement, au fil des villes et villages traversés, se détachant fièrement dans le bleu du ciel. Il en existe plus de 700, tous différents, mais tous à découvrir.
Les clochers de Franche Comté ; plus de de l’architecture, un symbole régional
Les clochers à l’impériale sont liés à la guerre de 10 ans de 1635 à 1644. La Franche-Comté d’alors est une possession espagnole mais l’objet de la convoitise de la France . En 1635, Richelieu envoie le prince de Condé attaquer Dole capitale de la province, c’est le début de la guerre. Pendant 10 années, la Franche-Comté sera sillonnée par différentes armées massacrant, brûlant, pillant, semant la terreur sur leur passage. Les troupes de mercenaires suédois du duc Bernard de Saxe-Weimar étaient particulièrement redoutées faisant preuve d’une cruauté terrible, j’en parle déjà sur cet article dédié à l’abbaye de Montbenoît en république de Saugeais et sur cet article concernant le Cirque de la consolation.
Au sortir de la guerre de 10 ans, la Franche-Comté est quasiment vidée de sa population, ceux qui n’ont pas été tués ou brûlés vifs sont morts de la peste. Les villes et les villages sont dévastés.
Aux XVII et XVIIIème siècles, tout est à reconstruire. Tout, y compris les clochers. Le modèle du clocher à l’impériale provoque alors l’enthousiasme, on dirait aujourd’hui « il faisait fureur »!
Les plus jolis clochers franc comtois sont faits de tuiles vernissées avec différents motifs. Les plus courants :
Les chevrons horizontaux comme on peut les admirer sur le clocher du Palais de Granvelle à Besançon.
Les trames losangées comme on en trouve sur les clochers franc comtois d’Arçon, Les Fournets, Saint Vit et Noël Cerneux
Les losanges sans trame
Les bandes horizontales ou verticales très présentes sur les clochers franc comtois de Besançon à commencer par la Cathédrale Saint Jean
Les fleurettes comme le clocher de l’église de Vercel
D’autres se rencontrent au fil des villages.
Les croix de La Planée et Oye et Pallet
Les clochers mouchetés de Franche comté
Certains sont complètement unis.
On rencontre aussi en montagne des clochers comtois en métal : fer blanc, écailles de zinc, voir même plomb.
Il existe aussi quelques clochers superbes recouverts de tavaillons, petites planchettes de bois fendues faites pour résister aux hivers les plus rigoureux dans la haute montagne.
Certains portent la date de leur restauration.
D’autres auraient besoin d’une restauration !
Et puis, il y a ce petit bijou le clocher de Rochejean…
Quelque soit les motifs, tous ou presque sont terminés d’une sphère symbolisant la Terre, d’une croix et d’un coq servant de girouette.
Quand vous passerez en Franche-Comté, levez les yeux et admirez ces clochers issus de la renaissance de toute une région.
Merci aux amis qui ont répondu à mon appel et m’ont envoyé des photos.
Mention spéciale à celui-ci, envoyé depuis la Guadeloupe par mon ami Fred qui a photographié le clocher de Malpas près de Pontarlier.
Pour la petite histoire, la Franche-Comté est restée dans le giron de l’Espagne à la fin de la guerre de 10 ans. Mais elle en est sortie tellement meurtrie qu’elle ne résista pas bien longtemps aux assauts suivants. C’est en 1678 au traité de Nimègue que Louis XIV prend possession de la Franche-Comté, on raconte alors, que les vieux Comtois se faisaient enterrer face contre terre, faisant ainsi affront pour l’éternité au roi soleil…
Bravo pour votre site de qualité c’est jolie bien que nous avons mon mari Cédric et moi-même une passion pour les santons,bien qu’il soit difficile d’en choper certains même en brocante.
Murielle 39