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« Une famille, un restaurant… et le rire des Chinois »

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Après
six heures de route sans histoire, les embouteillages sont au rendez-vous de
Kunming, mais vite oubliés par l’accueil 
chaleureux des parents de Yangyang. On grimpe  les cinq étages d’un bâtiment gris et délabré
d’un quartier populaire situé à quelques centaines de mètres de l’avenue qui
mène au  « Camellia Hôtel » et nous sommes reçus  mains tendues et sourire affectueux dans
l’appartement coquet de ses parents. La mère s’affaire tout de suite autour du
thé. Yangyang me pèle un fruit étrange, 
au goût légèrement fruité sous la dent mais dont la consistance
croquante rappelle la poire pas mûre.  Le
père, la cinquantaine sereine, prend place, silencieux,  en face de moi, près d’une verrière qui
laisse entrer une lumière généreuse. Avec ses grandes lunettes d’écaille, son
nez droit, ses traits plein de douceur, sa force tranquille  et ses petits chaussons d’appartement, il
m’évoque les Chinois d’une autre époque. Il laisse parler sa femme sous le
prétexte qu’il ne parle pas anglais. Mais elle non plus ; Peut-être
comprend-elle tout juste quelques mots. Vêtue d’une veste traditionnelle aux
couleurs de pivoine, elle sourit en permanence et m’observe avec admiration. Ma
peau est si claire, mes cheveux si blonds !  Ses yeux pétillent de malice. Mon oreille saisit
les mots « pioling, pioling », « jolie ». Yangyang me dit
que sa mère  aime mes joues toute rouges
piquées depuis le début du voyage par l’air vif des montagnes, les cigarettes
(exceptionnelles) et le soleil.  Les deux garçons sont
assis sur le bord de leur fauteuil,  intimidés, silencieux, déférents. Ils ne
parlent que lorsqu’on leur pose directement une question.  De vrais 
petits écoliers en visite chez une tante lointaine….

Blog - IMG_1580

On se
quitte après que j’ai fait la promesse solennelle de venir habiter chez les
parents de Yangyang à ma prochaine visite au Yunnan.  La mère me montre une petite chambre près du
salon. Ce sera pour moi quand je voudrai, autant de temps que je voudrai… 





Mon
amie veut sceller ce voyage par un dîner d’adieu près du stade olympique. On se
retrouve donc à quatre, plus Didi, une amie de Yangyang, autour d’une
table,  dans un restaurant gigantesque,
avec nappes en tissu, une armée de serveuses en uniforme et un éclairage de
salle de bal.  Ce n’est plus à Petit Miao
de décider des plats du banquet cette fois, mais à Yangyang. Un restaurant
traditionnel chinois, c’est ça : un rideau de fumée de cigarettes, une
cacophonie de sons et de cliquetis, des appels téléphoniques qui n’en finissent
pas… c’est une usine en perpétuel mouvement, une ruche de petites abeilles qui
vont et viennent au pas de course, portant des soupes fumantes, versant des
pots de thé, hurlant des ordres d’un bout à l’autre de la salle. Et c’est
surtout ce rire qui gronde, éclate et revient par vagues. Ce rire qui plisse
les visages mélancoliques des Chinois, ces éclats de vie qui pètent et  permettent aux moins favorisés de supporter
le pire des fardeaux, les plus dures tâches, les coups injustes du sort. Moins
joyeux que celui des Thaïlandais qui se réjouissent de tout dans la plus grande
insouciance, ce rire chinois restera pour moi la marque indélébile de ce voyage
au Guizhou.

….
Rires d’hommes et de femmes croisés sur mon chemin,  rires offerts, généreux, sans calcul, rires
doux ou tragiques de femmes ridées et pourtant si belles,  rires moqueurs d’hommes, ou rire d’hommes
moqueurs, rires timides de jeunes filles parées de leur costume
traditionnel…..Rires fixés définitivement et pour toujours sur le papier glacé
de mes photos. ou dans mon ordinateur. Pour me les rappeler encore. Et longtemps.



                                                                          Fin….




 

Le mot fin de ce récit a été écrit sur les
sons déchaînés de la musique Tibéto-Sichuanaise de deux CD offerts par Xiao
Chen…

Dans ma poche, un
portefeuille  de style Baï, cadeau de
Xiao Miao : «  Pour que je sois riche toujours et vienne le voir au
Sichuan… » (c’est bien chinois ca!)

  Et en sirotant un thé vert exceptionnel, glissé
discrètement dans mon sac par mon amie Yangyang au moment des adieux….
« Le meilleur, celui réservé exclusivement aux membres du Parti »,
et,  avec un clin d’œil : « un vieil
oncle à moi … »

 

Entre
temps, il y a eu le tremblement de terre au Sichuan et les parents de Xiao Chen
ont eu leur maison complètement détruite. Toute sa famille est sortie indemne de
la catastrophe. Comme les aides tardaient à  arriver, j’ai fait parvenir à Xiao Chen de quoi
acheter le matériel pour reconstruire une nouvelle maison (modeste). Je sais maintenant
que quelque part au Sichuan, dans un village tibétain, un petit frère et sa famille
m’accueilleront un jour…si je le désire. Quant à Didi, elle est à Paris en ce moment et après quelques
mois seulement, elle parle déjà bien français  lit mon blog. (je l’embrasse) et Yangyang continue de peindre entre
Pékin et Kunming…. et moi je vais m’atteler sérieusement a l’écriture de « BORDERLINE, ÉTATS LIMITES ». Pas vraiment une suite a « THÉÂTRE D’OMBRES »*….
www.lafremillerie.fr   ( mais un volet d’une histoire thaïlandaise qui ne finira jamais) même si je vole vers d’autres cieux.

*Dans toutes les librairies sur commande et : Fnac.com – Amazon.fr


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