J’adore les vaches. Je les adore à l’étable mais c’est de plus en plus rare, sans doute moins, cornes rognées , dans la grande stabulation un peu concentrationnaire, mieux dans les champs avec les petits. Marchant derrière une trace on perçoit le souffle puissant et rassurant. La vache c’est le calme, la chaleur, la nourriture, il paraît également le trou dans la couche d’ozone, rien n’est parfait! Mais sur une toile … C’est aussi un vrai “Bonheur” et toute une littérature .
Marie Rosalie Bonheur naît Bordelaise mais ce n’est pas la vigne qui l’inspire, ce sont les animaux et souvent les vaches. J’aime beaucoup cette grande artiste peintre.
Son succès fut grand, dépassant son pays : l’Angleterre, les États-Unis … pays dans lequel elle demeure très prisée. A l’image de Georges Sand et Sarah Bernhardt, Bonheur est une des grandes figures des débuts du féminisme.
Elle passera une grande partie de sa vie à Thomery, proche de Fontainebleau. Un musée existe dans cette localité, au Château de By . Il montre les lieux dans lesquels elle a travaillé pendant plus de quarante ans; l’ambiance qu’elle avait créée autour d’elle et l’atmosphère qui s’en dégage encore au travers de ses objets quotidiens. Ce musée évoque celui de Saint Sauveur en Puisaye sur Colette : point d’oeuvres visibles, mais une ambiance palpable.
Vous y sentirez le XIXème siècle et l’atelier d’un peintre de grand renom, tel que l’Impératrice Eugénie l’y décora de la Légion d’ Honneur. Ce fut la première femme peintre honorée de cette distinction.
“Je vois encore l’empressement avec lequel je courais au pré où l’on menait paître les boeufs . Ils ont failli me corner bien des fois, ne se doutant pas que la petite fille qu’ils poursuivaient devait passer sa vie à faire admirer la beauté de leur pelage .[…] J’avais pour les étables un goût plus irrésistible que jamais courtisan pour les antichambres royales ou impériales. Vous ne sauriez vous douter du plaisir que j’éprouvais de me sentir lécher la tête par quelque excellente vache que l’on était en train de traire.”
“Un hymne au travail des champs dont la grandeur est d’autant plus magnifiée qu’il est aisé de l’opposer, en ces lendemains de révolution, aux turpitudes de la ville. Mais aussi, une reconnaissance de la province, ici le Nivernais, de ses traditions agricoles et de ses paysages.”
Labourage en Nièvre
Le sevrage des veaux.
[Photos DR]
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