La biographie de l’animateur et réalisateur Antoine de Maximy par lui-même ( ?) répond à une certaine curiosité et même à un certain voyeurisme du public. Beaucoup d’éditeurs s’en sont fait une spécialité car c’est un créneau très rentable. Florent Massot n’est pas des moindres avec à son palmarès des bios de Mocky, Sébastien et d’une demoiselle Chaplin entre autres pipoles. Mais foin de purisme, si je me suis intéressé à Maximy, c’est parce que je le trouve infiniment plus sympathique que son homologue le pseudo écolo narcissique de la chaine en béton vibré.
Il travaille sur le même créneau : le reportage animalier, scientifique ou naturaliste. Issu d’une famille assez bohème avec deux parents artistes peintres, Antoine de Maximy commence sa carrière comme ingénieur du son au service cinématographique des armées, puis devient reporter de guerre, puis cinéaste et participe à de nombreux tournages scientifiques comme « Le peuple singe » ou « Le radeau dans les arbres » jusqu’à ce qu’il invente le concept novateur de « J’irai dormir chez vous ». Un voyageur solitaire armé de deux petites caméras (une au bout d’un trépied pour se filmer lui-même et la seconde accrochée à la bretelle de son sac à dos pour capter l’image de son interlocuteur) part à la rencontre de parfaits inconnus dans de lointains pays et essaie de partager leur quotidien. Pas de grosse équipe de tournage, un homme seul, souriant, chaleureux et son hôte plus détendu, plus naturel.
Je ne ferai aucun commentaire sur un style d’une facture totalement standardisée et facile à lire malgré un certain nombre de coquilles et approximations qui donnent l’impression d’un véritable manque de relecture de la part de l’auteur, de son… double ou de son correcteur. L’intérêt de l’ouvrage est surtout de faire pénétrer le lecteur dans les coulisses de la réalisation de cette émission aussi sympathique qu’intéressante. Le téléspectateur a vraiment l’impression d’accompagner Maximy et d’être lui aussi invité chez les Bantous, Papous, Péruviens ou autres habitants du Vuanatu. Ce concept a malheureusement ses limites qui apparaissent à la lecture de ce livre. Bien des fois, l’animateur globe-trotter ne s’est pas senti en sécurité (pour ne pas dire qu’il a frôlé la mort). Il a arrêté le tournage et n’a jamais diffusé les images. Le téléspectateur n’a donc droit qu’au monde des Bisounours où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. De plus, même si l’artefact est le plus léger possible, il n’en demeure pas moins présent. Maximy réserve également une chambre d’hôtel pour y entreposer son matériel technique et ses bagages. Il ne se présente chez les gens qu’avec le minimum vital et ne manque jamais d’offrir des cadeaux, voire de l’argent. Comme quoi avec la télé, on est toujours dans l’apparence, le contrefait même dans les situations les moins truquées. Reality show jamais bien loin… Un œil également sur le making-off de son film de cinéma « J’irai dormir à Hollywood ». La vie chez les Peaux-Rouges alcooliques et drogués des réserves américaines n’est pas triste non plus. Un dernier reproche : on reste sur sa faim, on aurait aimé en savoir plus sur le monde de la télé. Mais Maximy est un gentil, il ne veut gêner personne et cela se sent.
3/5
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Je serai plutôt « bocadillos » et sac à dos pour ma part. Je connais bien l’émission « J’irai dormir chez vous » que je regardais assidûment car le concept me semblait assez intéressant. Seul avec deux micros-caméras, Maximy s’invitait chez des gens rencontrés dans la rue et permettait aux téléspectateurs de pénétrer (un peu) dans l’intimité de familles le plus souvent modeste partout dans le monde. Cela donnait une idée de l’hospitalité selon les pays traversés. (La Chine par exemple…)Bien sûr, il ne faut pas être dupe de l’artificialité de la chose (bien expliquée dans le livre d’ailleurs)… Mais je préfère nettement cette démarche modeste (même partiellement) aux grands spectacles narcissiques de M. Nicolas H. sur Béton-télé ou aux « Echappées belles » qui sentent un peu trop le clip d’agence de voyages. L’émission de Maximy passait sur la 5.
J’avoue avoir un peu de mal avec l’émission télé par laquelle j’ai découvert le film et les autres déclinaisons comme le livre dont tu parles. Je suis plutôt « fourchettes et sac à dos »… Connais-tu cette émission…? Sais-tu si des versions en livres existent?