Vaste province historique située dans le sud-ouest de la Roumanie, le Banat s’étend sur 3 départements: Caras Severin, Timis et Arad. La plus grande ville du Banat est Timisoara, qui compte 330 mille habitants. Une ville ancienne et très connu pour le rôle qu’il a joué dans l’histoire. Sa première attestation documentaire remonte à 1211. Au 15-e siècle, la ville allait être entourée de murailles. Suite à l’expansion de l’Empire Ottoman en Europe, Timisoara allait être transformée en pachalik turc.
Pendant les deux siècles qui suivirent, Timisoara et tout le Banat se trouvèrent sous la domination de l’Autriche-Hongrie. Durant cette période, la ville fut reconstruite, la rivière Bega, qui la traverse, fut assainie et canalisée; les bâtiments érigés à l’époque figurent de nos jours sur la liste des monuments historiques de Roumanie.
Timisoara compte parmi les premières villes du monde à avoir introduit le transport en commun: en 1869, des trams tirés par des chevaux circulaient déjà dans la ville. Elle fut aussi la première ville de Roumanie à bénéficier d’éclairage public, introduit en 1884. Timisoara est également très connue en tant que ville où a éclaté la Révolution anticommuniste de décembre ’89.
Nous allons traverser la ville, en passant tout près de la Cathédrale métropolitaine et de l’Opéra. C’est du balcon de celui-ci que les révolutionnaires s’étaient adressés à la foule. Nous allons laisser derrière nous la Place de la Liberté et la Place de l’Union, avec leurs monuments historiques, pour nous diriger vers le Centre d’information touristique de la mairie. Selon Mme Lavinia Petruţ, inspecteur spécialisé de ce centre, la ville de Timisoara est attrayante aussi en raison des événements culturels qu’elle accueille:
« Côté attractions, il faut dire qu’un très, très grand nombre d’événements culturels sont prévus entre mai et décembre. Le 9 mai a débuté le Festival “La Petite Vienne”, qui se déroule tous les week-ends, place de l’Union. Ce festival comporte des concerts, des spectacles de théâtre et des expositions. En juillet, nous aurons le Festival international des coeurs – qui est un festival folklorique. Puis, en août, le festival d’opéra et d’opérette, en septembre, deux autres festivals de folklore, un Festival de Jazz et le festival “Musiques du monde”. En octobre nous organisons un festival de la dramaturgie roumaine et le Festival du Vin. Puis, en décembre, la deuxième édition du Festival de Jazz et les Journées de la musique sacrée.”
Timisoara accueille ses visiteurs avec l’hospitalité propre du Banat et l’hébergement ne pose aucun problème. Lavinia Petrut :
« L’offre est même très riche. Timisoara dispose de plus de 80 hôtels et pensions – de 2 à 4 étoiles. Nous avons aussi un camping et une pension de 5 marguerites (correspondant roumain des épis), fraîchement ouverte. Côté cuisine – pas de problèmes non plus: dans les restaurants de Timisoara vous pouvez goûter aux plats traditionnels, mais vous trouverez aussi une cuisine internationale. Nous avons aussi des restaurants chinois et italiens ainsi qu’un restaurant grec ».
Timisoara n’est pas la seule attraction touristique du Banat. C’est notre collègue, Marius Pentelescu, de Radio Timisoara, qui nous va nous aider à découvrir d’autres richesses de la zone. Depuis plus de 10 ans, il anime l’émission “Trajets touristiques” censée promouvoir le tourisme culturel, rural et écologique dans le Banat et convaincre les auditeurs de choisir de vacances inédites. Ecoutons donc Marius Pentelescu:
“Je commencerais par Herculane les Bains, une station ancienne de 2000 ans qui se trouve se le territoire d’un des plus beaux parcs nationaux de Roumanie – le Parc Domogled – Valea Cernei. Cette région abrite quelques espèces de plantes et d’animaux rares, dont le pin noir du Banat, la vipère à corne ou le scorpion. Mais revenons à Herculane les Bains, qui est une station monument historique. On y trouve le premier pont en courbe construit en Europe – celui sur la rivière de Cerna – mais il ne faut pas oublier non plus les bains impériaux ou le casino. Et cela, parce que la station était souvent visitée par l’empereur Franz Joseph ou l’impératrice Sissi, à l’époque où le Banat et la Transylvanie faisaient partie de l’Autriche – Hongrie”.
Hormis Herculane les Bains, la région du Banat s’enorgueillit également de destinations ayant un riche potentiel touristique, mais qui n’a pas encore été mis en valeur. Marius Pentelescu nous en parle:
“Je voudrais vous parler d’une région plutôt oubliée du département de Caras Severin. Elle s’appelle Anina et s’étend sur une trentaine de kilomètres, soit un des trajets de voie ferrée les plus pittoresques de Roumanie. Il fut surnommé “le Semmering du Banat” d’après une région autrichienne, parce que les premiers colons qui s’y sont installées étaient Autrichiens. Ce parcours compte une vingtaine de viaducs et environ 14 tunnels, le paysage est splendide. Et je peux vous dire que l’administration de la zone à l’intention de mettre à profit ses atouts touristiques. Les mines d’Anina ne sont plus exploitées mais sont en revanche devenues un trajet touristique intéressant. Parmi elles on trouve même une des mines les plus profondes en Europe, soit d’environ 1200 m. C’est là que l’on veut créer un musée minier”.
Voici maintenant un autre endroit qui vaut la peine d’être visité si vous vous trouvez au Banat. Marius Pentelescu, notre collègue de Radio Timisoara, nous en parle:
“Il s’agit d’une zone comprise entre les villes de Orsova et Bazias, là où le fleuve entre en Roumanie. Là, on a un climat méditerranéen et des plantes méditerranéennes. On y trouve des vergers de figuiers, chose rare en Roumanie. Le paysage est magnifique, car la montagne est juste à quelques centaines de mètres de distance du Danube. De plus, à Bazias, à l’entrée du fleuve en Roumanie, on peut voir encore les vestiges d’un casino ancien et de la gare de Bazias. Sachez aussi que la voie ferrée la plus ancienne du pays passait justement par Bazias”.
Et il ne faut pas oublier non plus les musées du Banat, comme, par exemple, celui des locomotives à vapeur de Resita, ville à tradition industrielle. C’est un musée en plein air, où se trouvent 16 locomotives à vapeur dont la plus ancienne remonte à 1872.