Une invitation à découvrir le Danemark à travers ses écrivains… De Karen Blixen à Knud Romer, Jens Christian Grondahl et Jorn Riel, rencontre avec des écrivains danois aux parcours passionnants…
Le temps est venu de prendre la direction du nord avant que la neige envahisse les paysages et que le froid paralyse l’activité. Nous effectuerons une première étape au Danemark pour rencontrer la grande Karen Blixen qui a laissé une belle empreinte dans la littérature mondiale dans la première moitié du siècle dernier mais aussi un auteur plus actuel dont la réputation déborde largement les frontières danoises, Jens Christian Grondahl, et nous terminerons notre périple danois par une visite à Jorn Riel qui vit maintenant au soleil, mais est l’auteur d’une vaste production de romans venus du froid.
Le Danemark à travers ses écrivains…
Nous accomplirons ce séjour danois en compagnie d’un auteur encore peu connu, Knud Romer, que j’ai découvert il n’y a que quelques mois seulement et que j’ai bien aimé. Son livre dénonce une certaine forme de xénophobie vis-à-vis des anciens ennemis allemands mais toujours avec le sourire et une bonne dose d’autodérision. Une xénophobie tout de même un peu inquiétante au sein de l’Union européenne même.
Cochon d’Allemand de Knud Romer
On ne choisit pas sa famille et le petit Knud, habitant de la ville danoise de Nyköping sur l’île de Falser qui disparaît presque à marée montante, a tiré le gros lot à loterie de la vie. Il nous entraîne, à travers un livre patchwork, dans la visite de son arbre généalogique qui comporte un grand père paternel qui exerça trente-six métiers pour trente-six misères, un grand père paternel trop vite décédé, suppléé par un hobereau prussien rigide comme la pointe de son casque en guise de parâtre. Mais le personnage central de ce livre, celui qui devrait en avoir le rôle titre, à mon sens, c’est la mère qui connut une destinée extraordinaire et dont le chemin emprunta tous les méandres de l’histoire germanique pendant la période hitlérienne.
Arrivée à Berlin pour faire des études en 1939, elle en fut vite chassée par la répression à l’opposition au Führer et navigua ensuite entre l’Autriche et la Prusse au gré des aléas de la guerre pour terminer celle-ci comme réfugiée de ce qui deviendra l’Allemagne de l’Est après avoir connu les hôpitaux militaires et les camps américains.
Dans une Allemagne vidée de ses hommes, la mère, Hildegard, s’exile pour trouver un emploi au Danemark où elle fonde une famille et donne naissance au petit Knud. Mais cette nouvelle patrie n’acceptera jamais «l’Allemande» qui sera rejetée et humiliée comme son fils qui sera la bête noire de toutes les écoles qu’il fréquenta, le «Cochon d’Allemand» qui subissait toutes les brimades de la part de ses petits camarades sous l’œil innocent du corps enseignant. «Mère avait été une femme du monde, et la fin de ce monde fut aussi la sienne.»
Même si partout en France après la guerre, le sentiment antigermanique prévalut pendant un certain temps, rares sont les endroits où une telle haine perdura si longtemps avec une telle violence. Et cette intolérance se manifeste à l’écart de tous les «différents», ainsi la fille d’un handicapé subit elle aussi des brimades: «… son père souffrait d’une sclérose en plaque et se déplaçait dans un fauteuil roulant. On se moquait d’elle à cause de cela, et … ils se jetaient sur elle et la tabassaient: son père était un débile». Et si le Danemark n’était pas l’Eldorado que l’on croit?
Ce livre traitant du rejet des enfants différents et notamment des enfants nés d’un parent étranger, et qui plus est Allemand, vient peu après Sang impur d’Hugo Hamilton, serait-ce symptomatique d’une plaie mal cicatrisée qui se rouvrirait?
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La ferme africaine de Karen Blixen
« Out of Africa», tout le monde connaît maintenant le film mais ne sait pas forcément que celui-ci est tiré d’un roman écrit par cette baronne danoise Karen Blixen ( 1885 – 1962 ) qui vécut effectivement plus de quinze ans dans une ferme au Kenya où elle fut conquise par la magie de l’Afrique et par la gentillesse et la loyauté des Kenyans qui n’étaient encore que des Massaïs et des Kikuyus à cette époque.
A son retour en Europe, après avoir été ruinée en Afrique, elle a écrit son histoire, son aventure africaine, dans un roman luxuriant, attachant et émouvant qui donnerait envie de s’installer là-bas, vers la côte est sous le mont Ngong.
Ceux qui n’ont vu que le film seront peut-être surpris car le roman n’est pas une banale histoire d’amour à l’eau de rose mais avant tout un grand message d’amitié, et d’amour aussi, pour ce pays et ses habitants et le récit d’une formidable émotion devant ces paysages de rêve. Une image de l’Afrique chantée par Sardou, une image de l’Afrique d’un autre temps quand les Blancs n’étaient pas forcément tous des négriers mais étaient tout de tout même un peu paternalistes et condescendants.
Un livre plein de couleurs, d’odeurs, de saveurs et … d’amour et de nostalgie.
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Eté indien de Jean Christian Grondahl
August vient de perdre son meilleur ami et, lors de l’inhumation, il retrouve Alma la femme qui l’a quitté pour rejoindre cet ami aujourd’hui décédé.
Cette rencontre fait remonter des vagues de souvenirs à la surface de sa mémoire qui constituent la teneur de ce roman très policé, très écrit mais qui manque peut-être un peu d’une certaine flamme pour que cette histoire d’amour avortée ait une réelle consistance.
Le jour avant le lendemain de Jorn Riel
Ninioq, une vieille femme esquimaude, sait que le moment de partir seule sur la glace est bientôt venu pour elle mais, en attendant, elle doit surveiller la viande qui sèche en transmettant à son petit-fils tous les us et coutumes qu’elle pourra lui enseigner. Mais, le bateau qui doit venir les chercher sur leur îlot isolé se fait attendre et Ninioq doit tromper l’impatience de son petit-fils en déployant tout son talent et de multiples artifices.
Un livre poignant, émouvant qui devrait arracher des larmes aux plus insensibles mais on ne peut pas pleurer devant une telle dignité, une telle grandeur d’âme et une telle sérénité devant le destin. La seule évocation de ce roman à travers ces quelques lignes me donne encore le frisson.
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En réalité, ça m’arrangerait vraiment! Tu peux publier tous les articles de ton choix et même éditer les articles d’EL pour les transférer ici…
Il faut éditer pour éviter d’importer le cadre qui ensuite crée des problèmes d’affichage, mais dans l’ensemble, ce n’est pas trop compliqué. Parfois fastidieux quand il y a trop d’articles à publier…
Quand j’aurai un peu de temps, je mets ça en place !
Puis-je aussi publier mes articles d’El que j’ai encore sur word ?
Super alors! Je ne demande pas mieux… Je ne devrais pas être la seule, même si l’activité du site est très fragile…
J’ai justement créé « voyages littéraires » pour ce type d’articles…
Je dois encore copier 10 000 articles manuellement d’EL… imagine le boulot; je ne parle même pas de ceux qui n’y sont pas encore…
Oui mais je pourrais faire un article par étape pour faire comme un grand feuilleton prévu en près de cent étapes !
Oui si tu veux… Cependant, l’espace est limité en terme de taille, je ne suis pas persuadée que les 20 chapitres rentrent dans le même article…?
Sandrine, si tu veux on pourrait reprendre ce voyage à son début pour qu’il ait du sens car j’ai déjà publié une vingtaine d’étapes. Et, il me semble intéressant de publier dans l’ordre.