Soirée chez une amie dans un immeuble duquel la bulină roşie (littéralement, la « petite boule rouge ») a été, apparemment, décrochée. Et là, stupeur et tremblement : risque-t-on sa vie à pénétrer dans un immeuble frappé non pas du sceau de l’infamie mais du signe fatidique selon lequel il ne résisterait pas à un tremblement de terre d’une certaine échelle ?
A Bucarest, il y a les immeubles avec et sans. La plupart n’y font pas attention, d’autres oui, se disant que passés certaines limites, il vaut mieux être dans un immeuble sans bulină roşie, au cas où, plus de 30 ans après le tremblement de terre de 1977, Bucarest serait de nouveaux frappée.
Tout le monde sais que certains immeubles s’effondreront alors comme des châteaux de carte ou se fissureront un peu plus. Mais il vaut mieux ne pas regarder, car pour bien vivre à Bucarest, il ne faut pas se poser trop de questions : pousser les portes, traverser les rues, aller voir ce qui se passe dans les arrière-cours, c’est déjà prendre des risques. Mais sans risques, la vie n’a aucune saveur…
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