Le Cordonnier de la rue triste de Robert Sabatier est un roman publié chez Albin Michel. Dans une rue de Paris, aux heures sombres de la 2ème guerre mondiale. Un cordonnier, aux airs de monsieur toutlemonde, se retrouve paralysé suite à un accident, qui va bouleverser sa vie et lui permettre de faire des rencontres précieuses… De l’émotion, de la mélancolie, de la nostalgie, de l’amour et des gens simples…
Le cordonnier de la rue triste est un bouquin typique de Robert Sabatier. Bien écrit, facile à lire, bourré de bon sentiments et de clichés – on y croise une putain au grand cœur, une bonne sœur dont l’amour pour le cordonnier est bien sûr impossible, et tout un petit peuple de brave gens un peu caricatural. – mais finalement bien sympathique à lire malgré la légèreté du propos. Ce livre manque un peu de souffle pour qu’il soit réellement passionnant. L’auteur insère parfois ses propres réflexions ou commentaires dans le récit – un peu à la façon d’Hervé Bazin ou de Gilbert Cesbron – ce qui n’est pas franchement indispensable et ralentit même un peu le déroulement de l’histoire.
Le récit se déroule sous l’occupation et l’on y croise une petite fille juive et sa grand mère, quelques résistants (dont le héros du livre) mais on ne tremble jamais pour eux tellement il paraît évident que Robert Sabatier ne veut pas, dans ce livre, faire du mal à ses personnages.
Avec le ronronnement du ventilateur en bruit de fond et un Perrier menthe ou une bonne bière (pas trop forte, le livre ne demande pas d’excitations extérieures), ce bouquin, un peu léger quand même, est une parfaite lecture d’été sans prise de tête.
De cet écrivain, j’avais lu et beaucoup aimé, il y a fort longtemps, LES ENFANTS DE L’ÉTÉ.
« J’ai désiré écrire un roman simple, économe de mots, se référant en priorité aux sentiments et aux personnes.Une rue étroite dans Paris aux moments sombres de son histoire. Là, une petite boutique : celle de marc le cordonnier. Il est jeune, beau, libre. Son plaisir : courir dans la ville. Survient un accident qui bouleverse sa vie entière.Une religieuse en est témoin. Elle l’assiste, le soigne, l’accompagne dans sa convalescence, puis s’éloigne. Reste l’ami de Marc, Paulo, le bizarre énergumène, moqué de tous, chiffonnier mais surtout donneur de coups de main, toujours prêt à rendre service. Et d’autres : Mme Gustave qui tient un bistrot, Lucien l’imprimeur, M. marchand au service de la police, Rosa la fille des rues…Enfin, la petite fille. Elle représente la fragilité, la douceur, la grâce, un peu de la beauté du monde.Je ne raconte pas plus. Marc le cordonnier va tenter de reconstruire sa vie, partagé entre la fierté de l’artisan, le désir du savoir, le goût de la musique. Au lecteur, à la lectrice de découvrir. Peut-être se retrouveront-ils dans ces pages. Après onze chapitres, le douzième va basculer dans notre temps, un aujourd’hui qui métamorphose la rue, transforme les êtres.
Si vous qui me lisez ressentez le bonheur et la mélancolie, l’émotion et l’amour qui m’ont envahi, nous sommes les mêmes.”Robert Sabatier
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