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Craiova, capitale historique de l’Olténie

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Craiova est la capitale historique de l’Olténie. Elle fait partie des villes incontournables de Roumanie mais reste peu connue. L’évocation de mes déplacements dans cette ville ont souvent suscité des moues septiques juste parce qu’elles est méconnue. Chef-lieu du judet de Dolj, Craiova est située au sud du pays, près de la berge gauche du Jiu (rivière). La capitale de l’Olténie occupe le site du castrum romain de Pelendava (IVe siècle).

 

Au Moyen-Age, les anciens bans, le titre (mot d’origine slave) le plus élevé de boyard de Valachie, étaient à l’origine issus de la famille Craiovesti. C’est d’ailleurs en 1475 qu’apparaît pour la première fois dans un écrit le nom de Craiova. La ville est appelée la cité des « bans », dont le plus fameux est Michel le Brave (en roumain Mihai Viteazul) qui fut ensuite voïvode de Valachie. Les bans avaient droit de battre monnaie portant leur propre effigie. Le mot est à l’origine du mot roumain emprunté aux langues slaves – ban, subdivision du Leu roumain et qui provient de ces pièces.

Fréquemment désigné sous le nom de « cité » après la première moitié du XVIe siècle, la région de Craiova a été toujours considérée comme une région économique importante de Valachie et de la Roumanie dans son ensemble. Pendant l’occupation par les Habsbourgs de l’Olténie (1718-1739), le statut de Craiova déclina en raison des pressions économiques et de l’augmentation du centralisme, parallèlement aux protestations des boyards de Craiova. En 1761, sous le règne du prince Constantin Mavrocordat, les bans se déplacèrent à Bucarest, laissant des kaymakams- gouverneurs provinciaux – pour les représenter à Craiova.
A l’époque du Prince Emanuel Giani Ruset, la capitale de la Valachie fut provisoirement établie à Craiova (1770-1771), regardé comme un lieu de refuge pendant la guerre russo-turque de 1768-1774. Une grande partie de la ville fut incendiée par le pasha rebelle Osman Pazvantoglu en 1800.
La période suivant la guerre de l’indépendance fut une période de progrès économique et culturel. En conséquence, à la fin du XIXe siècle, la ville de Craiova, avec ses 40 000 habitants, avait développé de petites usines (chimie, transformations des produits agricoles, matériaux de construction) et des manufactures textiles.
Comme toute la Roumanie, Craiova fut soumise aux régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989. Après la Seconde Guerre mondiale,
l’industrie continua à se développer, mais surtout dans le domaine des industries lourdes.
 

L’hôtel de ville de Craiova

Aujourd’hui, Craiova est le plus important centre urbain et administratif du district. La ville est un des plus grands et vieux centres universitaires et un important centre culturel du pays. Plusieurs édifices en atteste.
La place centrale est située devant la Préfecture. Sur cette place, on peut admirer la statue de Michel le Brave et une fontaine lumineuse.
Le Musée d’Art de Craiova possède plusieurs sculptures de Constantin Brâncusi dont le Baiser et de nombreuses toiles de Theodor Pallady, peintre ami de Matisse.
Il existe aussi un intéressant musée d’Ethnographie et un Musée historique.

La place de la préfecture, point central de Craiova

Le Museé de l’Oltenie, qui fournit une monographie complète de la région, avec trois sections (histoire-archéologie, sciences de la nature, ethnographie).
Le Théatre National de Craiova, fondé en 1850, a eu tout le temps pendant les années une cote d’exprimation artistique très élevé.
L’église princière a été construite entre 1651 et 1652 par Mathieu Basarab. Détruite suite à du tremblement de terre de 1838, elle a été reconstruite selon les plans de l’architecte français Lecomte du Noüy. Elle abrite aujourd’hui le siège de la cathédrale métropolitaine d’Olténie. L’église dédiée à St Ilie (1720) a été décorée par Gheorghe Tatterescu, l’un des plus grands artistes peintres roumins du XIXe siècle.
Plusieurs édifices de Craiova sont inscrits sur la liste du patrimoine national : Casa Glogoveanu, Casa Jianu, l’ancien palais de Justice (aujourd’hui siège de l’université), le palais administratif. Le musée d’art, aménagé à l’intérieur d’un palais construit en 1896 selon les plans de l’architecte français français Paul Gottereau, abrite six sculptures de Constantin Brâncusi. A l’intérieur de la Maison des Bans (riches boyards olténiens), érigée en 1699 par Constantin Brâncoveanu, a été aménagé le musée d’ethnologie et d’art populaire.



Depuis la disparition de son mur d’enceinte, la superbe église saint Nicodem est à la vue de tous.

Séverine Mizera

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