Craiova est la capitale historique de l’Olténie. Elle fait partie des villes incontournables de Roumanie mais reste peu connue. L’évocation de mes déplacements dans cette ville ont souvent suscité des moues septiques juste parce qu’elles est méconnue. Chef-lieu du judet de Dolj, Craiova est située au sud du pays, près de la berge gauche du Jiu (rivière). La capitale de l’Olténie occupe le site du castrum romain de Pelendava (IVe siècle).
Au Moyen-Age, les anciens bans, le titre (mot d’origine slave) le plus élevé de boyard de Valachie, étaient à l’origine issus de la famille Craiovesti. C’est d’ailleurs en 1475 qu’apparaît pour la première fois dans un écrit le nom de Craiova. La ville est appelée la cité des « bans », dont le plus fameux est Michel le Brave (en roumain Mihai Viteazul) qui fut ensuite voïvode de Valachie. Les bans avaient droit de battre monnaie portant leur propre effigie. Le mot est à l’origine du mot roumain emprunté aux langues slaves – ban, subdivision du Leu roumain et qui provient de ces pièces.
A l’époque du Prince Emanuel Giani Ruset, la capitale de la Valachie fut provisoirement établie à Craiova (1770-1771), regardé comme un lieu de refuge pendant la guerre russo-turque de 1768-1774. Une grande partie de la ville fut incendiée par le pasha rebelle Osman Pazvantoglu en 1800.
Comme toute la Roumanie, Craiova fut soumise aux régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989. Après la Seconde Guerre mondiale,
l’industrie continua à se développer, mais surtout dans le domaine des industries lourdes.
Le Musée d’Art de Craiova possède plusieurs sculptures de Constantin Brâncusi dont le Baiser et de nombreuses toiles de Theodor Pallady, peintre ami de Matisse.
Il existe aussi un intéressant musée d’Ethnographie et un Musée historique.
Le Théatre National de Craiova, fondé en 1850, a eu tout le temps pendant les années une cote d’exprimation artistique très élevé.
L’église princière a été construite entre 1651 et 1652 par Mathieu Basarab. Détruite suite à du tremblement de terre de 1838, elle a été reconstruite selon les plans de l’architecte français Lecomte du Noüy. Elle abrite aujourd’hui le siège de la cathédrale métropolitaine d’Olténie. L’église dédiée à St Ilie (1720) a été décorée par Gheorghe Tatterescu, l’un des plus grands artistes peintres roumins du XIXe siècle.
Plusieurs édifices de Craiova sont inscrits sur la liste du patrimoine national : Casa Glogoveanu, Casa Jianu, l’ancien palais de Justice (aujourd’hui siège de l’université), le palais administratif. Le musée d’art, aménagé à l’intérieur d’un palais construit en 1896 selon les plans de l’architecte français français Paul Gottereau, abrite six sculptures de Constantin Brâncusi. A l’intérieur de la Maison des Bans (riches boyards olténiens), érigée en 1699 par Constantin Brâncoveanu, a été aménagé le musée d’ethnologie et d’art populaire.
Depuis la disparition de son mur d’enceinte, la superbe église saint Nicodem est à la vue de tous.
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