Si vous habitez dans un appartement en France et que vous avez l’occasion de râler contre le syndic qui gère votre immeuble, alors lisez ce qui suit… Cela devrait aller mieux après ! Ici le syndic s’appelle la « society ». La chef de la society habite notre immeuble. A dire vrai les quelques fois où on a eu affaire à elle, cela s’est plutôt mal passé. Nous avions sonné chez elle pour lui demander des précisions sur un avis de coupure d’eau et elle nous a répondu qu’elle avait autre chose à faire, qu’elle était écrivain et a refermé la porte. Ce fut le début de nos « bonnes » relations de bon voisinage. On a mis la photo ci-contre pour donner une idée du capital d’empathie qui émane de la chef de la society quand on la rencontre.
Bref cette society a le chic pour prendre hâtivement des décisions débiles ! Il y a un an nous recevions un avis nous signifiant que nous allions être mis à la porte de l’immeuble (la society dispose d’un droit de non objection pour les locataires, droit qu’elle peut révoquer à tout moment, sans motif!) au motif que notre propriétaire ne payait pas une surtaxe de 10% de notre loyer à la society, ce qui bien sûr ne repose sur aucune base juridique ! Il a fallu un mois d’échanges de courriers entre deux cabinets d’avocats pour régler ce problème.
Puis il y a 6 mois, la society décrète qu’il faut refaire la tuyauterie centrale (et donc éventrer deux murs de notre salle à manger) et qu’il faut, en outre, refaire le surfaçage de la cour de l’immeuble en mettant une couche supplémentaire de goudron de 5 cm pour que ce soit plus beau, après avoir cassé la chape de béton existante ! Finalement, les travaux de tuyauterie ne sont plus apparus comme nécessaires et le surfaçage impossible à réaliser car la chape de béton impossible à enlever ; ils ont néanmoins posé des pavés auto-bloquants partout et par-dessus le béton. A quelle fin, on ne saura jamais ! Tout ceci ayant donné lieu à une bataille acharnée entre propriétaires.
Il y trois semaines lors des premières pluies abondantes de la mousson, l’eau s’est mise à pénétrer dans l’entrée de l’immeuble, pourtant protégée par une grille d’évacuation de l’eau. La raison en est que la rue (en pente) de notre immeuble n’a plus de rigoles latérales d’écoulement ; la ville, ayant décidé qu’il fallait laisser de la place aux piétons, a simplement bouché ces rigoles d’écoulement ! Bref l’évacuation de l’eau s’est bouchée et la society n’a pas réussi à la déboucher. Pourquoi, on ne sait pas très bien…
Alors la society a eu une idée géniale ! Et quand on dit que les indiens ne sont pas créatifs, on se trompe lourdement. Du reste, avant de venir en Inde, je pensais avoir pas mal d’imagination mais depuis que je suis confronté à tant de situations inattendues, je fais profil bas.
Et donc, que fait-on quand l’eau s’obstine à rentrer dans l’entrée de l’immeuble. On prend des premières mesures assez simples : on met des sacs de sable empilés les uns sur les autres. Voilà l’entrée ressemblante à un début de bunker ou à un nid de mitrailleuse. Mais la mousson redouble de vigueur. Alors que fait-on ?
On construit un mur de 50 cm qui barre l’entrée de l’immeuble ! Un mur ! En fait, pour rester en ligne avec la précision imposée par le vocabulaire, un muret. Et comme les occupants de l’immeuble doivent bien comprendre qu’il leur faut passer par le parking pour entrer dorénavant dans l’immeuble, on ferme les grilles…
C’est ce qu’on appelle un immeuble accueillant !
Le plus drôle est que depuis l’érection de ce muret, les pluies sont moins violentes et l’évacuation semble remarcher. Donc, on suppose que dans quelques semaines, on va démolir le muret. Bref la society est, comme vous le voyez, fort occupée à sa besogne !
Voilà ce que cela donne en photo, avec l’un des gardiens en prime. On se demande si nous habitons dans une prison…
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