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« Délit de vagabondage »

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Est-ce qu’on
pense à dire merci à la vie lorsqu’on échappe de justesse à la mort ? Ça m’est
arrivé une fois lors d’un accident de moto en Thaïlande, sur une route que  les « bikers » chevronnés connaissent
bien ou évitent. Direction Doï Intanon et bifurcation à gauche vers Mae Jaem. Un
ami est aux commandes de la « phantom », pâle copie de Harley Davidson
made in Thaïland. Soudain les freins ne répondent plus ! C’est la descente
vertigineuse en lacets serrés. La moto part en vrille : précipice à
droite, rocher à gauche. Quelle que soit l’option, c’est la mort :
fracassés sur la roche ou écrasés au fond du ravin 2000 mètres plus bas. La
mort est là. Lorsqu’on la sait inévitable, se produit une drôle de réaction :
lâcher prise et acceptation. Une pensée fulgurante me traverse l’esprit. Si c’est
le ravin qui gagne, mes enfants ne pourront pas hériter car on ne retrouvera
jamais mon corps dans le fouillis de végétation. C’est dire que j’ai vraiment « accepté »
l’inévitable. Pas mon conducteur thaï qui, à la vitesse où nous déboulons, a
remarqué un terre-plein artificiel sur le côté de la route. Il s’y jette et la
moto s’arrête sur un mamelon de terre au-dessus du vide. La « Phantom »
tombe sur moi. Blessure mais pas encore douleur.  J’éclate de rire et mon ami me croit devenue
folle. « Nous sommes vivants ! Merci la vie, merci Bouddha, Jésus,
mon ange gardien, le ciel ! ». Ça a été ma façon de crier « merci à
la vie »

En
discutant comme je le fais presque chaque jour avec une amie psychanalyste,
momentanément mobilisée, nous évoquons psychogénéalogie, champs kashiques,
inconscient collectif, morphogénétique, mémoire psychique… et la conversation
vient à tourner autour de Marcel Jullian que j’ai toujours appelé Jullian. Engagé
dans l’aviation, jeune pilote de 18 ans, enrôlé dans le réseau du colonel
Passy, il est fait prisonnier au Luxembourg, à Esch-sur-Alzette, pour espionnage
et condamné à mort. « Le
Volksgericht, le tribunal du peuple m’a condamné. Dans le land de Trèves dont
nous dépendions, la formalité s’exécutait – si j’ose dire – à la hache
 ».
Il connaît donc la sentence et attend la mort comme ses autres compagnons
luxembourgeois, belges ou serbes. « L’idée qu’on va s’obstiner, savamment et sans colère à dérégler ce mécanisme
d’os, de chair, de sang et de nerfs est, au sens propre du terme, inacceptable
 »
écrit-il. Car avant la mort il y a la torture. Mais les allemands sont
traditionnalistes et quelques jours avant l’exécution, la hache est
introuvable. Donc décapitation retardée. Eté 44. Armistice. Les allemands
dégagent. Libération des prisonniers.

Jullian a
toujours gardé des liens particuliers avec le Luxembourg dont il a reçu la médaille
d’honneur des mains du grand-duc. En 2004, il est invité à nouveau par le même
grand-duc ou son fils, pour inaugurer une place qui porte son nom. A cette
époque, je suis loin, j’enseigne le français à Udon Thani en Thaïlande. Jullian
arrive au Luxembourg le soir, il marche sur la place, entouré d’une foule de
journalistes. Dans son enthousiasme habituel, il ne voit pas un plot, bute
dessus et tombe directement sur la tête. Plus tard, défiguré, il donne quand même
sa conférence de presse. Rentre à Paris. Ne se soigne pas. Il meurt quelques
semaines plus tard. Caillot de sang au cerveau. Suite évidente de l’accident du
Luxembourg.

Alors ?
Mon amie dit : « la boucle a été bouclée » Inconsciemment il s’est
fracassé la tête là où il aurait dû être décapité. Sorte de dette vis-à-vis de ses
compagnons résistants morts avant lui alors qu’il a été épargné par le hasard
ou la chance. Dette payée envers le destin qui l’a épargné à 18 ans ?

On a trop
souvent l’habitude de ne considérer que certaines séquences de notre vie, et
non son entité. On oublie aussi celle de notre famille et celle de nos ancêtres,
notre généalogie et ce que les psys appellent  « psychogénéalogie ».
Certains faits tendant à se renouveler bizarrement au-delà des générations.

Bon, avec
la GPA, plus de généalogie ni de psychogénéalogie… Mais c’est une autre histoire !
à laquelle une météorite baladeuse mettra peut être fin avant que nous nous
prenions pour plus forts que Dieu, le créateur, Bouddha ou le Grand Ingénieur
du cosmos… parce qu’enfin on vient bien de quelque part, pour retourner peut-être
– poussière d’étoiles – vers d’autres étoiles  !


Blog SAPA - LAO CAI13

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{slide=En savoir plus sur Michele Jullian (cliquez ici)}
Qui est Michele Jullian?

michele jullian maleeJe m’appelle Michèle Jullian. J’aime les voyages, la photographie, l’écriture.

Voyager ce n’est pas seulement prendre l’avion ou parcourir la planète, c’est aussi voyager dans les livres, les deux étant l’idéal. Chaque voyage comporte sa part de découvertes et de déconvenues, lesquelles deviennent expériences, à partager ou pas. Voyager est une aventure de chaque instant. Mes repères sont en France et en Thaïlande où je réside « on and off ». J’ai écrit un roman « théâtre d’ombres » qui a pour décor la Malaisie et la Thaïlande …

Découvrez le blog de Michèle, une femme à la croisée des cultures …

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