Parmi les visites à ne pas manquer à Bucarest : l’église Stavropoleos est peut-être la plus incontournable, en plein coeur du centre historique de la capitale roumaine. L’église orthodoxe Stavropoleos, véritable joyau d’architecture, est située derrière le Musée d’Histoire dans la rue éponyme. Malgré sa petite taille, les dégâts causés par le temps et notamment un tremblement de terre, cette église du XVIII ème est dotée d’une riche histoire...
C’est une église orthodoxe, construite en style brancovan et ayant pour patrons les archanges Michel et Gabriel. Le nom de « Stavropoleos » est la variante roumaine du mot grec «stauropolis», qui signifie «la ville de la croix». L’église Stavropoleos a été bâtie en 1724, pendant le règne du prince valaque Nicolae Mavrocordat. Elle appartenait au patron d’une auberge, comme c’était le cas de la plupart des églises de l’époque. En fait, elle faisait partie d’un monastère, qui fut démoli à la fin du 19e siècle, tout comme l’auberge d’ailleurs.
Au fil du temps, cette petite église a été touchée par les tremblements de terre, se détériorant peu à peu. Son clocher s’est même écroulé. Ses peintures ont été refaites au début du 20e siècle, dans le cadre d’un ample projet de restauration démarré en 1897, selon les plans du Roumain Ion Mincu, un architecte de grande renommée. De nos jours, tout ce qui reste du monastère, c’est la petite église et ses annexes : une bibliothèque, une salle de conférences et un musée.
Du point de vue architectural, l’église Stavropoleos est l’expression fidèle du style brancovan. En témoignent ses décorations en pierre, son mobilier, ses peintures murales intérieures et extérieures. Bien qu’elle ne soit pas impressionnante pas ses dimensions, car c’est un édifice tout petit, l’église est un véritable joyau de l’architecture roumaine et byzantine. Ses décorations sculptées en pierre rappellent le style baroque, mais ont aussi un parfum oriental.
En 1995, la Commission européenne a récompensé le projet de restauration de l’église Stavropoleos du prix pour la conservation du patrimoine architectural européen. Une valeur ajoutée à l’importance historique et architecturale de ce lieu de culte, qui l’a également aidé à attirer davantage de fidèles, de sorte que cette petite église ne peut plus contenir toutes les personnes qui s’y rendent pour assister aux messes de dimanche, à Noël ou à Pâques.
En 2008, l’église Stavropoleos redevient monastère, comme elle l’était au début de son existence. Actuellement les 7 nonnes et le prêtre qui l’habitent ont pour principale occupation la restauration de livres anciens, d’icônes et de vêtements religieux.
Stavropoleos est non seulement un important lieu de culte de la capitale roumaine, mais aussi un centre culturel extrêmement riche. Sa collection d’art réunit icônes sur bois et verre et objets de culte datant du 18e siècle, objets d’art décoratif et même quelques fragments des fresques récupérés dans les églises démolies par le régime communiste.
La bibliothèque du monastère Stavrolopoleos compte plus de 10.000 livres de théologie, d’art et d’histoire ainsi qu’un nombre important de livres anciens et manuscrits en langue roumaine, grecque et en slavon. On y trouve également des centaines de manuscrits et de livres de musique byzantine des 17e et 18e siècles – une des collections les plus importantes de Roumanie. En plus, tous ces documents sont en train d’être transférés dans une base de données numérique, qui deviendra plus tard une riche bibliothèque virtuelle.
Et puisqu’on parlait musique, sachez aussi que à l’église Stavropoleos on ne chante pas comme dans les autres lieux de culte de Roumanie. Il s’agit de la même musique religieuse, mais interprétée différemment. A Stavropoleos on chante notamment de la musique néo-byzantine : une seule voix est accompagnée d’un son de fond censé la mettre en évidence.
Situation :
La restauration est très réussie…et en sortant allez prendre une pâtisserie chez Chocolat : http://fr-fr.facebook.com/ChocolatRO