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Vous aimez la musique tzigane? Voici l’une des reines du « gypsy blues », de la musique Balkanique, notamment de Macédoine : Esma Redzepova (Ecма Реџепова) qui est de par ses origines plurielles, le symbole même de ce que furent les Balkans à travers les siècles ; un carrefour d’influences et de cultures riches et uniques..
Esma Redzepova ; la Reine des Gitans
Dès qu’on entend « musique des Balkans », on pense immédiatement à Emir Kursturica et Goran Bregovic, qui ont contribué à exporter vers l’Europe occidentale quelques sonorités et chansons mémorables, même si cela s’est fait souvent en s’appropriant des musiques ou des chansons de la culture tzigane…
Pourtant, dans les Balkans, ce ne sont pas les noms de grands chanteurs et chanteuses qui manquent. Celui d’Esma Redzepova est probablement peu connu des lecteurs qui ouvriront cet article par hasard. En Macédoine, elle est une star incontestée, à la fois actrice et chanteuse et avant tout artiste … Et quand on l’écoute, on comprend mieux pourquoi…
Que l’on connaisse ou non les Balkans, difficile de rester indifférent à son enthousiasme, sa gaieté mêlée de gravité et son amour de la vie, qu’elle transmet si naturellement à travers ses chansons… Car sa voix porte par de là les frontières réelles pour inventer un imaginaire sans frontière, à l’image de ce qu’elle est par ses origines à la fois musulmane et juive ! Des racines qu’elle n’oublie jamais, elle qui est née dans le quartier tzigane dans la proche banlieue de Skopje, à Suto Orizari (Šutka)…
Voici donc l’une de celles qui incarnent le mieux la musique balkanique en mariant avec subtilité et passion les influences turques, indiennes et celles des Tziganes. Esma chante avec son âme et transporte dans une émotion finalement universelle… De son union avec le compositeur macédonien Stevo Teodosievski mort en 1997 est née aussi une école de musique qui a formé quelques talents du pays dès 1968. Si cette disparition l’a éloignée des scènes pendant un certain temps, Esma participe aujourd’hui à de nombreux concerts caritatifs en faveur de la cause des Roms et de leur meilleure intégration.
Quand la musique a une âme
En ce 11 décembre 2016, au milieu de ce cortège de drames et d’attentats, une grande voix des Balkans s’est tue… Mon coeur est triste tant Esma Redzepova a accompagné certains de mes voyages … et les a prolongés souvent quand ils n’étaient que des souvenirs… Esma sut par la conjugaison des instruments, sa relation aux musiciens, le choix des langues romani, macédonien, serbo croate mais pas seulement, sa présence sur scène d’une grande théâtralité et ses tenues chatoyantes, créer ce trait d’union entre traditions et modernité. Une conjugaison unique entre les chansons macédoniennes typiques et les sonorités plus modernes, worldbeat et pop pour traverser les décennies sans renoncer à ce en quoi elle croyait profondément …
Au-delà de ses chansons qui lui ont souvent valu le qualificatif de « Reine des Gitans », reconnaissant sa contribution artistique à la musique Tzigane, Esma Redzepova était une belle personne, généreuse, œcuménique, passionnée et libre dont l’engagement humanitaire pour l’émancipation du peuple Rrom et la libération des femmes et la vision humaniste du monde ont été des marqueurs essentiels de son existence. Dans son pays, elle n’a eu de cesse d’aider les hôpitaux, les orphelinats, certains enfants qu’elle adopta même pour les sauver de leur vie de misère, les plus démunis.. Merci Esma d’avoir eu la gentillesse d’échanger avec moi grâce à Facebook. Quel regret de n’avoir jamais pu répondre à cette invitation pour que nous nous rencontrions lorsque j’aurais l’occasion de revenir dans ton pays…
Je m’appelle Sandrine Monllor. Historienne et anthropologue de formation, j’ai créé IDEOZ, guide de voyage, culturel et culinaire dédié àl’Europe et à vocation communautaire. Curieuse de tout, voyageuse routarde et gourmande, qui fonctionne uniquement à l'instinct sans jamais préparer mes voyages, j'accompagne paradoxalement les voyageurs dans leurs préparatifs de séjours en Europe centrale, orientale et balkanique. Depuis plus de 10 ans, j’essaie aussi de faire de ce projet mon métier en partageant conseils et expériences et de préserver un espace éclectique et tourné vers les échanges et la rencontre avec les différences.