Ce 1er Décembre, la Roumanie célébrait les 92 ans de son unité, à l’issu d’un processus lancé dans les provinces historiques du pays. Après la Valachie et la Moldavie en 1859, la Transylvanie, à la faveur d’une assemblée dans la ville d’Alba Iulia, confirmait en 1918 la Ziua Unirii, à savoir la Grande Union. Retour sur la fête nationale de Roumanie, célébrée le 1er Décembre.
Le 1er décembre 1918, l’ancienne province de Transylvanie se joignait au Royaume de Roumanie, suite à la grande Assemblée d’Alba Iulia, ville du centre du pays. Ainsi s’achevait le processus d’union des provinces historiques à population majoritaire roumaine.
Depuis 1990, date de l’effondrement du régime communiste, le 1er décembre est la fête nationale de la Roumanie. L’acte politique d’il y a 92 ans était l’aboutissement de la politique extérieure du pays et de sa participation à la Première Guerre mondiale, de 1916 à 1918, aux côtés de pays tels la France, l’Angleterre, la Russie et les Etats-Unis.
Dans le contexte du démantèlement des empires multinationaux, ottoman et d’Autriche-Hongrie, de la révolution bolchevique de Russie et de la proclamation des droits des nations, lancée par le président américain Thomas Woodrow Wilson, on assistait à la naissance de nouveaux Etats nationaux.
Se référant à l’Union des provinces historiques roumaines, l’historien Neagu Djuvara affirmait, «Nous avions affaire, dès lors, à ce que l’on a appelé la Grande Roumanie. Un pays deux fois plus grand, du point de vue de l’étendue et de la population, qui rassemblait la majorité des locuteurs du roumain».
En effet, avec une superficie d’environ 300 mille km carrés et une population de plus de 14 millions de personnes, la Roumanie allait doubler de territoire et de nombre d’habitants. Les Roumains, majoritaires, représentaient 72% de la population. Pour ce qui est des communautés minoritaires, établies, au fil du temps, dans les provinces qui venaient de se joindre au Royaume de Roumanie, le poids le plus significatif était détenu par les Magyars, 8%, les Allemands, 4% et les Juifs, 4% également.
L’histoire d’avant 1918 mentionne les pas précédant l’acte de la Grande Union: l’union, en 1859, des formations étatiques féodales – la Moldavie et la Valachie – devenues, entre temps, principautés, la proclamation de l’indépendance du pays en 1877, à l’issue de la guerre roumano-russo-turque de 1877-1878, enfin la transformation de la Roumanie en royaume, en 1881.
Quant à l’histoire de l’Etat national unitaire, d’après 1918, elle est marquée par d’importantes amputations territoriales, sur la toile de fond de la Deuxième Guerre mondiale. En 1940, la deuxième conflagration mondiale en était à ses débuts et les alliances traditionnelles de la Roumanie avec les démocraties occidentales, la France et l’Angleterre, tombaient en désuétude.
Sous la pression simultanée de l’Allemagne nazie et de la Russie stalinienne, mais aussi en raison de ses propres faiblesses, la Roumanie s’est vue obligée de céder à ses voisins – dans certains cas définitivement – près d’un tiers de son territoire national. La suite de l’histoire est bien connue: quatre années de guerre et près d’un demi-siècle de dictature communiste dont les horreurs allaient jeter dans un cône d’ombre le moment de la Grande Union.
Aut. : Corina Cristea ; trad. Mariana Tudose