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Forts autour de Kaunas : un complexe russe tsariste exceptionnel (Tourisme Lutuanie)

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La construction par les Russes, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, d’une ceinture de forts pour protéger la ville de Kaunas permet de rappeler quelques éléments historiques importants pour tout voyageur qui fait du tourisme autour de Kaunas pour découvrir ces fameux forts.
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Le Fort VII de nos jours
Suite au partage de la République des Deux Nations (polonaise et lituanienne) entre leurs prédateurs (Empire Russe, Royaume de Prusse et l’Empire des Habsbourg / Autriche-Hongrie), le Grand-duché de Lituanie fut principalement incorporé à l’Empire Russe à partir de 1795, perdant jusqu’à son nom.
 
A ce stade, il n’est sans doute pas inutile de rappeler que le Grand-duché de Lituanie est nolens volens, depuis le 3ème partage de 1795 de la Pologne – Lituanie, une partie de l’empire russe. Son nom va jusqu’à disparaître, puisque le Grand-duché est divisé en provinces (Gubernija) de Vilnius, Kaunas et Suvalkai, plus des parties des provinces de Gardinas (Grodno) et Minsk. Après l’insurrection de 1863, l’alphabet cyrillique remplace même l’alphabet latin pour écrire la langue lituanienne. Les précurseurs de la Lettonie et de la Lituanie, notamment la Livonie, était passés de la tutelle suédoise à la tutelle russe dès 1721 (Traité de Nystad), la Courlande n’étant annexée qu’en 1795. Au cours du XIXe siècle, les empires russes et allemands se font face, notamment en Lituanie, ce qui explique par exemple la construction par les Russes d’une ceinture de forts autour de Kaunas entre 1882 et 1915.
 
Au confluent du Niémen et de la Neris, la ville de Kaunas (Kovno) était déjà un centre commercial important depuis la fin du XVIe siècle, voire depuis que la ville était devenue un poste avancé de la Ligue Hanséatique depuis 1441. Au XIXe siècle, deux réalisations majeures contribuèrent à l’essor de la cité : la construction du Canal Augustów, achevé en 1832, permettant de relier Baltique et Mer Noire, et la ligne de chemin de fer Saint-Pétersbourg – Kaunas – Varsovie – Allemagne, terminée en 1862.   
 
La protection de Kaunas, aux marches de l’Empire Russe, devint un souci après que la Grande Armée de Napoléon ait franchi le Niémen sans difficulté à partir du 24 Juin 1812. L’unification progressive de l’Allemagne et la proclamation de l’Empire allemand le 18 Janvier 1871, convainquirent les autorités russes de faire de Kaunas une place forte qu’un ennemi devrait conquérir avant de s’engager vers Riga ou Vilnius. Il fallut toutefois attendre le 7 Juillet 1879 pour que le Tsar Alexandre II signe le décret ad hoc.
 
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Le système de fortifications de Kaunas
 
Les travaux commencèrent en 1882 et utilisèrent environ 4 000 ouvriers. Initialement, il était prévu la construction de 7 forts et de 9 batteries défensives, mais aussi de casernes, de nouvelles routes et d’un dépôt de munitions. Les forts avaient cinq faces et étaient construits en briques renforcées de terre, selon les standards russes de l’époque. La première phase de construction fut achevée en 1889.
 
En 1890 commença la construction du Fort VIII (Linkuva) qui utilisait de nouvelles techniques de construction, notamment le béton. Terminé vers 1907, il disposait de l’électricité et de l’évacuation des eaux usées, et pouvait accueillir un millier de soldats. La construction du Fort IX commença en 1903 et dura jusqu’en 1911. A partir de 1912, la modernisation des anciens forts fût entreprise, afin de satisfaire aux nouveaux critères techniques, et la construction de 12 nouveaux forts supplémentaires était prévue. Mais le début des opérations sur le front est en 1914 interrompit les travaux.  
  

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Le Fort IX en 1916
Les Allemands atteignirent Kaunas en Juillet 1915 et concentrèrent leurs attaques sur les forts les plus anciens, I, II et III. La garnison de 90 000 hommes, aux ordres du Général Vladimir Grigoriev, résista jusqu’au 15 Août, mais la chute des forts I et II entraîna alors la capitulation des autres. Les défenseurs perdirent 20 000 hommes et 1 300 armes dont des pièces d’artillerie. Le Général Grigoriev fut arrêté par les Russes et condamné à 15 ans de prison, à la perte de son grade et de ses prérogatives.
 
Après la Première Guerre mondiale et après que la Lituanie ait regagné son indépendance, une commission ad hoc conclut à l’inutilité des forts, en raison de l’évolution des techniques militaires. L’armée lituanienne occupa les casernes et les forts furent donnés à des institutions civiles : prisons, archives centrales, hébergement pour les pauvres, et même une station radio.
 
Centre d’interrogation du NKVD pendant la première occupation soviétique (1940 – 1941), plusieurs forts devinrent des prisons et des lieux d’exécution pour les Juifs après l’occupation allemande (24 Juin 1941). Selon les sources, entre 19 000 et 30 000 Juifs ont été assassinés au Fort IX. Parmi eux, environ 600 des 878 Français du Convoi 73, le seul convoi, parti de Drancy le 15 Mai 1944, qui ait eu pour destination les Pays baltes.
 
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Inscription « Nous sommes 900 Français » au Fort IX
 
Pendant la deuxième occupation soviétique, les forts servirent de casernes mais surtout de dépôts. Le Fort IX devint un musée en 1958 et un gigantesque monument (32 mètres de haut) de facture très soviétique y a été érigé en 1984. 
 
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Le Fort IX et, dans le fond, le monument soviétique
  
Aujourd’hui, l’ensemble des forts, malgré les dommages, constitue le complexe fortifié de l’époque russe tsariste le plus important.  

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