… Photographies d’un week-end en Morvan quand il n’y a pas GOUR !
Samedi soir au coucher du soleil, ce n’était pas gagné : les esprits s’échauffaient sur la réalité d’un GOUR ou pas GOUR ! Cette histoire de “Gour” enseignée par les anciens permet de prévoir la météo du lendemain et donc les activités sérieusement envisageables. L’interprétation du “signe” était particulièrement délicate samedi.
Il y a GOUR quand le soleil se couche derrière un nuage aussi fin soit-il. L’observation demande attention et patience depuis la porte de la maison donnant sur St Aubin. Il y eu discussion tant il est vrai qu’une fine bande nuageuse barrait l’astre de lumière, mais sa circonférence n’était pas touchée à l’apex et à la base, ni à son entrée derrière la barre de l’horizon, ni lors de son “bonsoir” complet.
Les plus habitués décidèrent en conséquence qu’il ne pouvait s’agir d’un GOUR! Même “japonais” …
Quelques septiques s’en allèrent consulter Evelyne Dheliat ou autre Catherine Laborde par Internet interposé et revinrent pour déclarer que la pluie était au rendez-vous pour le lendemain sur toutes les météos consultables … Pourtant … il n’y avait pas Gour ! Décision fut prise de ne pas se morfondre en attendant l’hypothétique pluie des “modernes” et de valider un programme extérieur conséquent sans précautions vestimentaires particulières.
Notre dimanche, fut conforme aux enseignements des anciens et à l’observation du coucher de l’astre impérial au dessus de St Aubin : radieux. Ainsi était mis au rencard le sottisier météorologique officiel des Evelyne, Catherine et autres prédicateurs de “journée classée orange”.
La randonnée très matinale des vide-greniers du secteur, pas moins de quatre, sans être très fructueuse, n’en fut pas moins très ensoleillée permettant même aux braves dames d’Empury de nous refaire comme chaque année, en dépit des arthroses, une belle démonstration de souplesse harmonieuse.
Les vaches se trempaient les sabots dans le lac du Crescent , et le Cousin , souvent si sombre sous ses arbres, reluisait de ses couleurs granitiques. Une bien belle journée météorologique en vérité. Ne regardez-pas la télévision, observez simplement s’il y a GOUR ou pas GOUR sur St Aubin!
L’observation du GOUR est un moment privilégié de la soirée. Saint Aubin offre un paysage magnifique avec Saint Roch en dessous et légèrement à gauche. Ce cadran solaire vespéral permet de suivre l’avancement de la saison. Au 15 août le soleil disparaît juste sur la pointe de St Aubin. Ce sera ensuite la bascule vers la droite de l’église marquant la fin des moissons et l’abord de la fin d’été. Au temps du lait, c’était le retour vers le pré après la traite à l’étable et la progression de la petite fraîcheur des soirées morvandelles après une chaude journée.
Ainsi le Gour n’était pas seulement un signe météorologique comme tant d’autres ici ou là, mais le cadran solaire et “social” de tout un village. Il pouvait alimenter une discussion en appui sur son bâton de noisetier, permettre un échange, ouvrir une palabre (mot magnifique à la fois masculin et féminin !), refaire une fois de plus le Monde. C’était la marque de la fin d’une journée de labeur souvent dure et fatigante à la fois pour les hommes et les bêtes; un rythme, un “raccord” avec les ancêtres. C’était une poésie simple et magnifique, céleste. Le moment des contes; celui qui précede (pour le vacancier) la ballade sur les copries pour observer les étoiles filantes du mois d’août.
St Roch et St Aubin des Chaumes
Les citrouilles d’Empury, juste en face de la mairie, figurent ici pour la beauté du “fruit” mais aussi pour respecter le titre de la note !