Les cafés à Budapest sont plus que de simples lieux où l’on s’attable pour consommer… Ils sont l’une des meilleures représentations d’un art de vivre caractéristique de l’Europe centrale. A Budapest comme à Vienne et à Prague, les cafés sont une occasion de remonter le temps pour admirer des décors splendides, déguster de délicieux gâteaux ou savourer des boissons variées.
Budapest et les cafés, entre art de vivre et héritage culturel en Mitteleuropa
« Mon café, c’est mon château! »
Avec les bains, le café est une autre dimension orientale de l’art de vivre hongrois. De Vienne à Budapest en passant par Belgrade et Zagreb, la culture du café a été très florissante dans toute l’Europe centrale et les Balkans dès le 16ème siècle, lors de l’occupation ottomane.
A la fin du 19ème siècle, lors du renouveau national hongrois, les cafés ont permis l’éclosion d’une vie culturelle et intellectuelle trépidante. Des générations d’écrivains et d’artistes se retrouvaient tous les jours dans ces cafés littéraires dont le nombre dépassait 600 en 1896, année de l’exposition du millénaire en Hongrie. Cet âge d’or a duré jusqu’à la dictature communiste lorsque la plupart de ces établissements ont dû fermer ou changer de fonction.
On en retrouve quelques-uns aujourd’hui, miraculeusement conservés – ou restaurés – qui ont gardé leur atmosphère belle époque et nous plongent dans un doux sentiment de rêve et nostalgie mêlés . Même si les écrivains ont depuis longtemps déserté les tables des cafés et que l’esprit de la Mitteleuropa a disparu, les cafés et salons de thé de Budapest sont restés des lieux sociaux où se retrouvent régulièrement les habitants pour discuter, lire le journal ou faire une pause gourmande. Car le plaisir de manger une pâtisserie ne s’est jamais perdu ici, alors un conseil, ne résistez pas aux tentations lorsque vous serez sur place!
Dans cette trilogie hédoniste « cafés-bains-musique » qui résume l’art de vivre à Budapest, le beau café historique représente une lieu hors du temps qui agit comme une thérapie en me rappelant l’essentiel qui est de prendre son temps et profiter de l’instant présent….devant un bon gâteau!
Le salon de thé Gerbeaud: une institution à Budapest
La célèbre pâtisserie Gerbeaud a ouvert ses portes en 1858 sur la place Vörösmarty et s’est d’abord appelée Kugler (nom du fondateur et pâtissier). C’est Kugler qui rencontra le chocolatier suisse Emile Gerbeaud.Celui-ci travaillait déjà dans son premier magasin ouvert en 1879 à Saint-Etienne en France. Il s’établit en Hongrie en 1884 et c’est grâce au savoir-faire de Gerbeaud que l ‘établissement devint rapidement une des plus fameuses pâtisseries d’Europe, devenant fournisseur de la cour. Aujourd’hui, sa clientèle est plutôt composée de touristes car les prix sont plus élevés que dans la plupart des autres salons de thés de la capitale. Cela dit, une visite s’impose, aussi bien pour les délicieux gâteaux que pour le décor qui nous fait remonter le temps.
Gerbeaud est à Budapest ce que Sacher ou Demel sont à Vienne. La Sachertorte de Budapest s’appelle le gâteau Gerbeaud ou zserbó… Un gâteau à base de chocolat, à la confiture d’abricot et à la poudre de noix dont les amateurs de pâtisserie reproduiront peut-être la recette chez eux après avoir goûté forcément à l’original lors de leur passage dans la capitale hongroise…
Le New-York: le plus beau café du monde!
Bien plus qu’un prestigieux café, le Café New York à Budapest a été pendant longtemps un centre névralgique de la vie culturelle, artistique et intellectuelle de la capitale hongroise. On est vraiment transporté dans une autre époque avec cette architecture typique fin de siècle : magnifiques décorations, lustres et fresques grandioses
Installé dans le somptueux bâtiment commandité par la société d’assurances américaine New York, ce café littéraire a été pendant des décennies le foyer d’écrivains, artistes et journalistes célèbres qui pouvaient y travailler jour et nuit. Son faste évoque toujours l’esprit de la Mitteleuropa qui nous manque tant et le New York est même classé aujourd’hui comme le plus beau café du monde.
LE CENTRAL: un café littéraire de la Belle Epoque
Autre grand café littéraire de la belle époque ouvert en 1887, il est lié, comme le New-York, à la revue « Nyugat » (Occident) créée en 1908 et qui était un forum de la modernité littéraire hongroise où s’épanouirent de nombreux écrivains, mais aussi des scientifiques et journalistes dont les portraits sont toujours accrochés au mur. Il a d’ailleurs réussi à garder une certaine authenticité et j’avoue qu’il fait partie de mes cafés préférés.
LE MÜVESZ: le café des artistes
Près de l’opéra, dans le palais Szenes construit en 1884 en style néo-renaissance, on trouve encore un café Belle Époque: le Müvész (« artiste » ) ouvert en 1898.
Dans le tournant du siècle, il est très vite devenu le lieu de prédilection du public du Broadway et des artistes travaillant à l’opéra et dans les théâtres tout proches.
Une petite société littéraire s’y était aussi installée et le Müvész est resté indissociable de la carrière de deux artistes: l’écrivain Iván Mándy et le caricaturiste Gatto Nero qui y passaient le plus clair de leur temps.
C’est aujourd’hui un salon de thé très recommandable et j’ai une préférence pour l’arrière-salle qui a gardé son charme suranné.
LE CAFE ASTORIA: EFFET RETRO
Ce café ouvert en 1914 dans l’hôtel du même nom a remplacé le café Zrínyi (1824) où le poète révolutionnaire Sándor Petőfi écrivit son chef-d’œuvre de poésie narrative Jean le Preux.
Certes, on est très loin de l’exubérance du café New-York et du faste de Gerbeaud, mais il ne reste plus beaucoup d’adresses comme le café Astoria et son charme délicieusement rétro nous plonge dans un état de douce rêverie mélancolique. Mais pour combien de temps encore ?
D’aucuns le trouveront vieillot, mais j’y vois l’atmosphère surannée du Budapest d’avant guerre.
Il est donc plutôt destiné aux âmes nostalgiques qui prendront un grand plaisir à retrouver l’ambiance des cafés historiques, spacieux et meublés avec luxe, et dont les immenses fenêtres permettent aussi de regarder la vive animation de la rue.
Vous pouvez aussi découvrir le salon de thé Auguszt à Pest ou à Buda, le Ruszwurm dans le quartier du Château, le café Parisi, Szamos ou Zsolnay, sans compter toutes les pâtisseries de quartier que vous trouverez en chemin. Il n’y a que l’embarras du choix alors bonnes dégustations!
Je m’appelle Jean Christophe et je suis guide privé à Budapest, n’hésitez pas à me contacter pour obtenir des renseignements supplémentaires sur cet article ou sur mes visites autour du thème des cafés ou des secrets du centre ville.
Apres une première visite générale deBudapest, Jean-Christophe nous a proposé une visite guidée sur le thème 1900, l’âge d’or incluant l’art nouveau et l’art de vivre dans les cafés historiques. Je la recommande, on en a pris plein les yeux!
Un magnifique article de Jean Christophe le guide a contacter pour découvrir Budapest .
Pour être allé déjà 3 fois à Budapest, je peux affirmer que les magnifiques photos du reportages sont la réalité des lieux . Venez découvrir cette ville magique et pleine de petites pépites que seul un guide comme Jean Christophe peut vous aider à découvrir.