A partir de samedi et jusqu’au 3 avril, Ion Bârladeanu expose à la galerie Anne de Villepoix (Paris 3e). Toute sa vie, Ion Bârladeanu a choisi la liberté, il méprisa tout type de d’autoritarisme. Dans ses collages, qui rappelle ceux de l’artiste berlinois Tim Roelofs, il construit ainsi une arène imaginaire où il est toujours victorieux, où l’hypocrisie est vaincue sous les acclamations du peuple, et où le scénario tragi-comique de l’humanité est joué encore et encore.
Ion Bârladeanu est né en 1946 à Zapodeni, petit village roumain situé près de la frontière de la Moldavie.
Sous le régime communiste, il pratiqua plusieurs métiers: dans sa jeunesse il est paysan puis docker, arrivé à Bucarest, il devient fossoyeur, agent de sécurité ou encore ouvrier non qualifié à la Maison du Peuple. Depuis 1989, sans domicile fixe, il vit dans la rue et pour subvenir à ses besoins, il trie les ordures et rend des menus services.
Pendant ces quarante années Bârladeanu travaillait en cachette à des collages qu’il ne présenta pas avant la chute du régime de Ceausescu. Ces travaux réalisés uniquement à partir d’images découpées dans des magazines tirent leur composition à la fois du dessin – première passion de Bârladeanu – mais aussi du cinéma européen (principalement français) qui a toujours été l’inspiration principale de l’artiste. Ses collages traitent de manière ironique et comique des thèmes politiques et culturels extraits de la réalité roumaine et internationale sous une forme stylistique hybride: mélange de dadaïsme, de surréalisme et de pop art. Un imaginaire pop qui a vingt ans d’avance sur le public roumain car au pays des Carpates l’esthétique pop est plus une réalité post-communiste et une conséquence directe de la société de consommation qu’une esthétique artistique.
Galerie Anne de Villepoix, rue de Montmorency, Paris 3e (à deux pas du centre Pompidou)
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