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Jacques Perrin ou un parcours d’excellence (Cinema francais)

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cinema francais

Jacques Perrin ou un parcours d’excellence pour cet acteur qui fait la fierté du cinema francais ; homme discret et talentueux, qui après avoir joué devant les caméras comme en témoigne sa filmographie dense a choisi la réalisation pour révéler la beauté de la nature, des mondes végétaux, animaux et marins.

Avec son film Océans, Jacques Perrin nous familiarise avec un univers que nous ne faisions que pressentir. Une magistrale leçon de beauté. Il a conservé ce regard bleu qui faisait de lui un jeune premier romantique du temps des Demoiselles de Rochefort, de Peau d’âne ou de La fille à la valise, ou encore l’officier troublant et troublé du Crabe-Tambour. Aujourd’hui l’acteur est devenu producteur et réalisateur pour offrir à nos regards éblouis les spectacles grandioses des mondes de la mer ou de l’air et en élaborant des projets d’une audace et d’une envergure qui méritent tous les éloges, le dernier en date étant Océans, cette fresque magnifique sur la faune marine.

Fils d’un régisseur de la Comédie française et d’une comédienne, Jacques André Simonet, né le 13 juillet 1941 à Paris, prit pour pseudonyme Perrin lorsqu’à 19 ans, après avoir été un moment l’élève de Jean Yonnel au Conservatoire d’art dramatique, il est remarqué par le metteur en scène Valerio Zurlini pour être le partenaire de Claudia Cardinale dans  La fille à la valise.   » Cinq ans après avoir quitté l’école, j’ai décroché mon premier grand rôle. Dans ce film j’interprétais Lorenzo, un jeune aristocrate épris d’une danseuse paumée » – dit-il. Et il poursuit :  » Valerio Zurlini m’a appris que le cinéma se comprend de l’intérieur, qu’il est une peinture de l’âme.

Ce film mis en boite, il poursuit avec un autre qui fera beaucoup parle de lui  La Vérité où Brigitte Bardot va vivre un drame passionnel avec Sami Frey.  » Pendant le tournage, Clouzot éructait, incendiait ses acteurs – confie-t-il. Il était irascible, terriblement dur avec ses équipes. J’étais consterné ! Je me suis juré alors que si un jour Monsieur Clouzot me proposait un grand rôle, je refuserais. Quel que soit le talent du metteur en scène, je ne partage pas cette conception du cinéma : pour moi, c’est un lieu de compréhension. Pas un théâtre pour des dictateurs d’un moment « .

C’est alors que Jacques Demy le choisit pour donner la réplique à deux charmantes actrices quasi débutantes, les soeurs Dorléac, Françoise et Catherine dans   Les demoiselles de Rochefort. L’acteur se demande d’ailleurs pourquoi Demy jeta sur lui son dévolu, étant donné qu’il ne savait ni chanter, ni danser, mais il avait la jolie gueule du prince charmant et c’est encore à lui qu’il fera appel, trois ans plus tard, pour séduire la délicieuse Catherine Deneuve dans Peau d’âne. Deux tournages dont l’acteur se souvient avec bonheur.  » Lors du tournage dans la forêt de Chambord – raconte-t-il – Demy m’a pris par le bras et nous sommes allés admirer les biches traversant une clairière. Le cinéma, c’est ça, a-t-il murmuré. Des instants magiques, en suspens, qui peuvent durer ou pas, qu’il faut attendre patiemment « .

C’est avec Z de Costa-Gavras que Perrin découvre l’engagement. Le metteur en scène peinait à trouver  le financement de son projet. C’est alors que l’acteur, âgé de 28 ans, fonde sa maison de production avec, dit-il, une sacrée inconscience. Mais cela m’a donné une grande force de conviction. Yves Montand et Jean-Louis Trintignant acceptèrent de ne percevoir qu’un faible cachet. Ainsi le film fut réalisé et la société Reggane-Films créée. Elle deviendra ensuite Galatée-Films et produira de nombreux longs métrages, comme  Le désert des Tartares en 1976 de Valerio Zurlini, d’après le roman de Dino Buzzati, où le producteur endossera le rôle d’un lieutenant affecté à une forteresse dans le désert iranien, et  Le crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer en 1977, où il joue le rôle-titre auprès de Claude Rich, Jean Rochefort et Jacques Dufilho. Avec Schoendoerffer, il tournera également la 317e Section et avouera qu’il a appris le métier à ses côtés, c’est-à-dire l’exigence. Mieux que des preuves à apporter, ce sont plutôt des traces qu’il faut laisser. Les traces d’une quête, mieux que les preuves d’un combat.

Vint le temps où Perrin s’investit autrement, en produisant et en réalisant lui-même ses films, passant derrière la caméra. Le peuple migrateur ( 2001 ) était un rêve d’enfant : voler en compagnie des oiseaux. Avec  Jacques Cluzaud, son complice, ils vont suivre en ULM le vol d’une trentaine d’espèces d’oiseaux migrateurs – grues, oies, cygnes, cigognes, canards – et découvrir leurs escales en même temps que montrer la précarité de leur vie.  » J’ai voulu sensibiliser le public à la beauté et à la fragilité de la biodiversité  » – reconnait-il. Et ce film fut une réussite extraordinaire, un événement dans le monde du 7e Art. De même que l’avait été en 1996  Microcosmos qui toucha 3 millions de spectateurs et obtint un César. En 2004  Les Choristes charmeront pour la jolie musique et feront verser quelques larmes aux âmes sensibles, mais c’est Océans, aujourd’hui, qui couronne une carrière déjà riche d’événements majeurs.

« Durant ces quatre années de tournage, j’ai filmé les poissons comme des héros de fiction : la bataille homérique des crabes araignées, le ballet amoureux des seiches géantes, la tragédie d’un requin qu’on assassine. Il y a trente-cinq ans sortaient « Les dents de la mer ». Une bombe explosait dans la gueule d’un requin et on applaudissait. Océans montre un requin, à qui des pêcheurs coupent l’aileron et la queue, et on pleure devant ces images« .

Voilà le message discret que Perrin adresse aux hommes et spectateurs que nous sommes : que le monde végétal, animal, que l’infiniment petit, comme l’infiniment grand, méritent notre attention et notre respect. Il avait également produit le très beau film sur Eric Tabarly, afin de faire connaître plus intimement ce seigneur de la mer. Tous les amoureux de la beauté et des éléments ne peuvent qu’applaudir à ce parcours sans faute.

 

Armelle Barguillet Hauteloire
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1 commentaire pour “Jacques Perrin ou un parcours d’excellence (Cinema francais)”

  1. au-delà de l’acteur et de l’homme de cinéma en général, le personnage apparait, lui aussi, très intéressant. On a vraiment envie de le découvrir pour de bon !

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