Vous cherchez un restaurant étoilé dans l’Aude? La Bergerie d’Aragon est l’un des quelques restaurants de l’Aude à arborer une étoile Michelin. On y déguste une cuisine de terroir assez simple tout en étant gastronomique.
Consécration pour tout restaurateur amoureux de son travail et soucieux du respect de la qualité des produits, de la cuisine, du cadre et du service. La Bergerie d’Aragon conjugue un cadre paisible et charmant, aux airs champêtres et une cuisine de terroir, gastronomique, traditionnelle et raffinée, malgré une volonté de simplicité. Le tout pour des prix très raisonnables à partir de 29€ en semaine et de 45 à 90€ le soir et le week-end.
Alors que les restaurants qui conquièrent leur première étoile ont tendance à élever rapidement les prix, au point de n’être accessibles qu’à une élite et à justifier leur renommée sur les prix des cartes (notamment de vins) de manière déraisonnable, La Bergerie d’Aragon offre un excellent rapport qualité prix, un savoir-faire digne de la gastronomie française traditionnelle et une cuisine de logis, inspirée et sensible, qui nous entraîne sur les chemins des saveurs audoises, à la rencontre de produits enthousiasmants et travaillés avec amour, humilité et justesse.
La Bergerie d’Aragon : un très bon rapport qualité / prix
Situé aux portes de Carcassonne (13 km) sur les hauteurs du typique et charmant village d’Aragon, La Bergerie d’Aragon, tenue par le couple Galibert, a bien des atouts pour convaincre les amateurs de bonne chaire. Tout d’abord, le cadre relativement spacieux, avec terrasse en été et une partie de la salle donnant sur les vignes environnante.
Dans ce qui fut jadis une bergerie comme en témoigne le nom, l’atmosphère et le cadre sont très soignés et harmonieux, jouant sur des couleurs fondues qui contrastent avec quelques pans de murs couleur terre dont les effets révèlent subtilement la lumière. Sans tomber dans la facilité de la standardisation, souvent associée aux restaurants gastronomiques, la décoration, rehaussée par quelques ornements et oeuvres d’art choisies avec goût, mêle un esprit design assez épuré et des impressions champêtres que l’on perçoit par légères touches notamment sur les tables et sur les assiettes.
En semaine, à midi, pour 29€, vous découvrirez trois plats accompagnés d’un verre de vin et du café, ce qui est l’idéal pour une initiation à la cuisine du chef Fabien Galibert. Bien sûr, ces plats sont moins sophistiqués que ceux de la carte, mais ils n’en restent pas moins travaillés avec plaisir et humilité.
Si la carte de la Bergerie d’Aragon vous semble un peu chère (de 11 à 12€ pour les desserts, 20 à 24€ pour les entrées, 22 à 25€ pour les plats principaux) et que vous voulez malgré tout vous offrir un repas complet et cohérent, vous pourrez toujours apprécier les menus aux tarifs attractifs (entre 45 et 110€). Dès 45€, une formule avec 4 plats pose les bases d’une cuisine raffinée et inventive, travaillée avec des mets frais et servie en quantité équilibrée. A 65€, vous accorderez même vos plats avec trois vins de pays sélectionnés par le maître d’hôtel et le chef ! Café et mignardises concluront votre repas, ce qui est appréciable, alors que des restaurants de même standing facturent les cafés ou les thés à 6€!
La Bergerie d’Aragon : une cuisine gastronomique de terroir
Les assiettes à la Bergerie d’Aragon sont joliment présentées, sans excès, même si les puristes pourront reprocher un léger manque de finition. Au-delà de l’effet visuel assez satisfaisant (note 3/5), les harmonies et les émotions gustatives opèrent aisément et éveillent les sens. D’emblée, le palais et les papilles apprécient les mélanges de textures (espumas, veloutés, purées etc) et de goûts, qui créent des contrastes et des reliefs intéressants. Cette cuisine qui revisite les fondamentaux de la cuisine traditionnelle transmet un peu du Sud dans l’assiette ; de la chaleur, des couleurs et une douceur de vivre. La recherche gastronomique et la maîtrise technique attendues chez un « Maître Restaurateur » sont palpables à chaque plat : Fabien Galibert défend un principe de simplicité et de respect des saveurs du terroir, les vraies saveurs qui traversent les siècles, se transmettent de génération en génération, tout en évoluant.
Contrairement à certaines cartes où les mots enchantent et affichent bien des prétentions, mais où les assiettes à la Bergerie d’Aragon ne tiennent pas leurs promesses, on sait très bien ce qu’on mange et comment le manger! La cuisine de Fabien Galibert reste accessible et généreuse, y compris si on n’est pas un critique ou un fin gourmet! Le chef revendique comme spécialité l’agneau cathare. Celui que j’ai pu goûter dans sa cassolette, déposé sur un lit de poireaux et d’oignons, arrosé d’une suave crème, à peine mousseuse aux champignons de saison, était d’une exquise tendreté et gouteux à souhait. Auparavant, j’ai dégusté des Saint-Jacques « juste snackées », relevées par une soupe de poissons présentée sous forme de pavés, ainsi que des dés de lotte à associer avec quelques grains de sel et de poivre, un espuma de tomate et un velouté de lentilles.
Les pré-desserts, desserts et mignardises sont légers et délicieux (on en voudrait bien une double ration!) qu’il s’agisse de la coque exotique avec son mariage de vanille, coco et piñacolada ou de la sphère menthe chocolat accompagnée d’une boule de glace à la menthe. Ce qui est également appréciable dans la carte des vins, c’est ce souci constant de mettre en lumière les productions régionales, longtemps méjugées voire décriées. Si ces vins commencent aujourd’hui à retrouver quelques lettres de noblesse, ils sont à La Bergerie d’Aragon les références, puisque l’on trouvera plusieurs pages dédiées à des vins du Languedoc et du Roussillon à des prix très raisonnables (à partir de 16€, jusqu’à 35€), alors qu’ils seront proposés dans des restaurants similaires à des tarifs bien plus élevés…
Un service discret et respectueux
Discrète, la maîtresse de maison assure l’accueil avec tact et sourire. Le « maître d’hôtel » de la Bergerie d’Aragon sait mettre l’eau à la bouche et donner des conseils, sans s’imposer. Les serveurs savent ne pas se montrer envahissants et s’avèrent respectueux du rythme des clients, d’autant qu’en cuisine, tout est maîtrisé et que les temps de transmission des plats sont parfaits pour tout apprécier à bonne température. Ils sont assez vigilants dès qu’il manque du pain, par exemple. La jeune et dynamique serveuse, qui a pris en charge l’essentiel de la distribution et de la présentation des plats est très agréable, souriante jusque dans le ton de sa voix, attentionnée, spontanée et professionnelle. En revanche, on peut regretter que le service pour le vin (demandé en supplément) ne soit pas plus attentif quand un verre est vide. Il faut solliciter.
Dans l’ensemble au vu du personnel (4 personnes, un responsable?, la maîtresse de maison et deux serveurs dont un en apprentissage), le service est correct et sans grosse fausse note, bien que j’aie été étonnée qu’un serveur dans un tel restaurant puisse ignorer les thés disponibles et les confondre avec des infusions. A sa décharge, il apprend le métier et s’est excusé de son ignorance, préférant aller s’assurer de ses réponses, ce qui n’a pas suffi à obtenir une réponse claire.
A ce propos, le thé pourrait figurer parmi les petits bémols : étant amateur de thé depuis longtemps, cette boisson est pour moi un élément qui sert à vérifier des détails d’importance comme l’offre en boissons chaudes. Je recherche au moins les quelques grandes références (Earl Grey, Ceylan, Darjeling, Assan…) ou des thés un peu originaux aromatisés et des marques de qualité, de la même manière que je m’attendrais à des crus de café réputés pour accompagner les gourmandises proposées en conclusion du repas. Aussi, quand j’interroge sur les thés de la carte (5€50, même s’il était facturé dans la formule), que les serveurs ne connaissent pas vraiment les noms de base, que je sélectionne enfin un thé Earl Grey et que je me retrouve avec un simple sachet Lipton classique, disponible dans n’importe quel café ou grande surface, je suis agacée pour ne pas dire pire! Pourquoi ne pas investir dans des thés Mariage, Damman, Fauchon, Théôdor, Compagnie coloniale ou autres marques qui correspondraient mieux à l’image du restaurant et de la cuisine gastronomique?
La Bergerie d’Aragon m’a convaincue lors de mes diverses visites dont celle du 11 Novembre 2009 et comme en témoignent les photos ci-jointes, la journée fut une réussite. J’y étais allée en 2006, peu après l’ouverture du restaurant et à l’époque, j’avais été très déçue par le manque d’inventivité, la qualité de certains morceaux de viande où il y avait plus de gras que de maigre et le peu de quantité dans les assiettes. Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi La Bergerie d’Aragon a gagné du galon et acquiert une renommée croissante depuis 2008 que le chef a décroché le fameux macaron et le titre de meilleur ouvrier de France. Fabien Galibert, qui vient à la fin du repas s’enquérir de la satisfaction de la table est modeste et attentif, soucieux de s’améliorer constamment en restant conscient de tous les progrès qu’il doit réaliser, afin de combler toutes les papilles. Ces dispositions témoignent d’une belle mentalité dans un monde où la compétition est sans pitié!
Au-delà des consécrations des guides et des médailles, Fabien Galibert et son équipe servent des valeurs d’authenticité et de simplicité, tout autant que des plats de haute qualité culinaire. Un symbole qui se fait de plus en plus rare dans les restaurants aujourd’hui. C’est aussi ce qui touche et donne l’impression de ne pas être simplement considéré comme un client, un consommateur.
La Bergerie d’Aragon est à recommander chaleureusement ! Nul doute que la réputation déjà bien installée dans l’Aude dépasse désormais les frontières du département … A essayer même si vos moyens ne vous le permettent pas : offrez vous ce plaisir pour une grande occasion, vous ne devriez pas le regretter!
Note globale: 3,7/5
Fermeture hebdomadaire : mardi et mercredi
Fermeture annuelle : du 01/01/ au 22/01/ inclus et du 4/10/ au soir au 21/10/ inclus.
Le restaurant est complété par un hôtel 3* disposant de 8 chambres dont 2 avec terrasses, inscrit aux logis de France (chambres de 80 à 120€ ; 90 à 140€ en été)
Côte Pech Marie
11600 Aragon
04 68 26 10 65
Site du restaurant La Bergerie d’Aragon
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Nous y avons mangé avec des amis et nous avons été enthousiasmés par cette cuisine du terroir, vraiment très bonne. Un excellent rapport qualité prix. Nous recommandons ce restaurant.