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La résistance héroïque des Québécois au français

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Vous êtes québécois ou vous souhaitez faire vos études dans une université québécoise pour devenir un jour enseignant, la moindre des choses serait d’avoir un niveau même modeste de maîtrise de la langue française. D’autant que le Québec se voit comme l’ultime village d’Astérix dans une Amérique massivement anglophone et hispanophone.

Et bien préparez-vous à subir un test si redoutable que Daphnée Dion-Viens, journaliste au Soleil, quotidien de la capitale provinciale, lui prête des vertus sudorifiques.
Notez bien que ce test intervient en 3e année, c’est-à-dire à un an de la fin des études.

En plus de la rédaction d’un texte de 350 mots (tant que ça ? Un sms, c’est 160 signes maximum!), les étudiants doivent répondre à une série de quatre questions à choix multiple. Quatre seulement? So what ? c’est pas la quantité qui compte ! Et pis ces quat’-là sont d’une rare perversion !

1. Cherchez la faute :

a. les élèves participant au concours sont très jeunes. b. Les moteurs fonctionnant à l’essence sont les meilleurs. c. Persistant dans leur erreur, ils ont tout perdu. d. Plusieurs soldats revenants de la guerre sont traumatisés.

2. Noircir la case correspondant à la phrase qui comporte une erreur de syntaxe. L’erreur peut porter entre autres (vous plaignez pas, on vous aide) sur l’emploi des pronoms, l’emploi de la préposition (euh c’est quoi la différence avec les précéd… eux …. ce qui précède ?), l’emploi des modes (perplexe… que vient faire la mode ici ?) et des temps, la négation (oh tabarnak… me vlà tout emmêlé ! c’est un bric-à-brac ct’ostie de question !) :

a) C’est le film que vous avez vu hier (euh y a un piège, vu, ce s’rait pas vus ?). b. Il y avait plusieurs points auxquels je n’avais pas pensé. (euh …. dont …. que …je n’avais… ???) c. L’ouvrage dont il est question est introuvable (ben moi je sais aut chose qu’est introuvable). d. Voici le livre que je te parlais depuis si longtemps. Forcément, c’est un livre qu’il doit interpeller !
3. Quelle est la bonne définition du mot « autodidacte » ?
a. qui se déplace par lui-même. b. qui s’instruit lui-même. c. qui se fait par soi-même. d. qui se sert de ses doigts.

4. La phrase ci-dessous ne contient pas d’erreur (ben oui, mieux vaut le préciser, c’est déjà assez difficile comme ça !). Choisir parmi les quatre explications proposées celle qui justifie correctement l’emploi ou l’accord de ce qui est souligné.

Les cadeaux qu’ils nous ont faits sont magnifiques.

a. Le complément direct qu’, qui remplace ils, est placé avant le verbe. b. le complément direct qu’, qui remplace les cadeaux, est placé avant le verbe. c. le complément indirect qu’, qui remplace ils, est placé avant le verbe. d. le complément indirect qu’, qui remplace les cadeaux, est placé avant le verbe.

Et ben, believe it or not, selon les résultats de l’Université Laval, 39 % des futurs profs d’éducation physique ont les scores les plus bas. Mais on s’en fiche, pas besoin de connaître la différence entre une locution prépositive et un adverbe pour patiner ! Alors les champions, c’est ceux qui travailleront dans l’enseignement préscolaire et primaire (60 %, mais pas à Rimouski où ils n’étaient que 25 %), et surtout dans l’enseignement secondaire (70 % de réussite !).

A l’Université de Montréal, le taux moyen de réussite était de 51 % en mai, mais cet automne il a chuté à 44 %.

Pas de panique ! Le doyen de la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, Marcel Monette, considère que les résultats «ne sont pas si catastrophiques que ça. On donne aux étudiants énormément de mesures de soutien pour qu’ils réussissent le test», dit-il. À Laval, tous les étudiants en enseignement doivent se plier à des cours de rattrapage en français.
Ouf, dans de si bonnes mains, l’avenir du français en Amérique du nord est assuré! Isn’t it?

4 commentaires sur “La résistance héroïque des Québécois au français”

  1. Oui Alfred, je suis totalement d’accord avec vous, mais il s’agit d’un tout autre débat. Mon sujet ici, était le Québec où le discours nationaliste de défense de la langue n’est absolument pas relayé sur le terrain.

    Je pense que de plus savants que moi ont expliqué, analysé pourquoi les Français défendent moins leur langue.
    Il y a peut-être le sentiment de ne pas être menacé de l’extérieur, mais il y a sûrement, si j’en juge par les multiples talk-shows télévisés que j’entraperçois, là où je suis, loin de France, le culte de la vulgarité, du débraillé, de l’outrance, de la simplification en quelques slogans hurlés des questions les plus complexes.

    La culture avec son exigence de rigueur, d’argumentation, de références, de longs développements, c’est ringard, franchouillard, élitiste, alors hop, décidons, tout est culturel, n’importe quel borborygme ou éructation est aussi subtil et respectable que la pensée la plus élaborée qui emmerde tout le monde.

    On en est aux bons mots aussi concis qu’un slogan publicitaire, aux petites phrases, détachées, triturées dans tous les sens pour leur faire dire tout et n’importe quoi.

  2. Monsieur Daniel, si le français est moins « en danger » en France, il est aussi beaucoup moins défendu et le niveau global des élèves n’est pas moins inquiétant.

  3. Monsieur Alfred, toute l’histoire du Québec depuis la conquête de 1760 est une bataille pour maintenir la langue française dans une partie du monde massivement anglophone.

    Et ce désir de résistance unit tous les francophones québécois qu’ils soient souverainistes ou fédéralistes.

    Or ce qu’on voit sur le terrain, c’est un anti-intellectualisme affligeant de bêtise, c’est le culte de l’ignorance et de l’inculture. Étudier trois ans à l’université pour devenir enseignant et avoir à répondre à des tests aussi débiles qui font, comme le dit la journaliste, suer les étudiants qui les trouvent trop durs a de quoi inquiéter.

    En France ou dans la partie francophone de la Belgique que je sache la langue n’est ni en danger de disparition ni de créolisation. Pour moi créolisation, signifie émergence d’une parlure québécoise vaguement joualisante qui isolera définitivement les québécois du reste du monde francophone qui préférera communiquer avec eux …. en anglais!

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