Au temps de Brejnev, Andreï Filipov, surnommé « Le Maestro » était le plus grand chef d’orchestre de l’URSS et dirigeait le célèbre orchestre du Bolchoï. Pour avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, sa carrière a été brisée en plein milieu d’une représentation du Concerto pour violon de Tchaïkowski. Trente ans plus tard, devenu agent d’entretien au Bolchoï, Andreï tombe sur un fax conviant l’orchestre du Bolchoi à venir se produire à Paris, au théâtre du Chatelet.
Il décide de réunir la plupart de ses anciens copains humiliés (l’un est ambulancier, d’autres déménageurs, balayeurs ou gardiens de musées) et de les emmener à Paris en les faisant passer pour le célèbre orchestre. Sa soliste étant morte au Goulag, il décide de faire appel à une jeune violoniste française (Mélanie Laurent) qui n’a jamais connu ses parents…
Un film magnifique, émouvant, humain, souvent drôle qui va bien plus loin que toutes les condamnations du communisme, ce régime dont la monstruosité alla jusqu’à priver des musiciens de leur raison de vivre, les brisant physiquement et/ou moralement en les reléguant à des emplois sans rapport avec leurs compétences. Mais ce très beau conte, cette jolie fable est également une belle leçon d’humanité. Pour Radu Mihaileanu, qui, par petites touches douces amères nous montre combien l’homme est avili, rapetissé et même rendu mesquin par des décennies de totalitarisme, tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir et les rêves les plus fous sont toujours permis. Andreï reprendra sa baguette brisée et recollée, ses musiciens retrouveront leur fierté et leur virtuosité et une soliste talentueuse (un bravo tout particulier à Mélanie Laurent, jeune actrice lumineuse, mais trop rare sur nos écrans…) leur permettra de se dépasser et d’atteindre enfin « l’harmonie ultime ». Le « happy end » n’a bien entendu aucun caractère de vraisemblance, mais qu’importe, ce film a atteint son but : nous émouvoir, nous faire rire et nous faire croire en l’homme malgré tout. Un véritable chef d’oeuvre ! Ne le ratez pas !
httpv://www.youtube.com/watch?v=h0UUrar3uGg
Je viens de voir Le concert, encore un grand film. L’année 2009 m’a semblé une bonne cuvée question cinéma. Ce film se termine en apothéose avec ce concerto de Tchaïkovski alors que les conditions de réussite étaient si improbables. Un moment d’émotion inoubliable et qui de plus incite à écouter de la musique classique. Evidemment l’Humanité n’a pas apprécié ce film car on se moque des communistes qui ne font plus que 1 ou 2 % aux élections , on y évoque aussi le goulag un sujet à éviter en France. Télérama y voit un film trop populaire, mièvre, ridicule : Mihaileanu décide aussi de faire pleurer. Et tous les moyens sont bons, jusqu’au concerto de Tchaïkovski filmé comme un crescendo orgasmique. Pénible !
Je crois que ce qui m’a incité à aller le voir c’est un papier paru dans Ouest-France où on y trouve d’excellentes critiques cinéma, le magazine Flash en avait parlé en termes pas trop élogieux mais avait insisté sur l’aspect musical. Un film à aller voir absolument si on aime la musique classique.
Bravo et merci pour la bande-annonce. Celle-ci est encore mieux que celle que j’avais trouvée…
Je ne parlais pas du film qui serait simpliste mais du discours de roumain immigré qui a fui le communisme, que tient aujourd’hui dans les médias le réalisateur…
Je t’encourage à aller le voir. C’est absolument magnifique et pas du tout simpliste ! Humain, touchant, beau… Du grand cinéma comme on en voit rarement.
J’ai hâte de voir ce film, … J’ai vu tous ceux de Radu Mihaleanu et je n’ai jamais été déçue… J’étais enthousiasmée par Vas, vis et deviens et j’ai adoré Train de vie qui offre une excellente quintessence de ce que peut être l’humour juif… Je suppose que Mihaleanu s’est enrichi de son expérience d’expatrié pour apporter ce caractère si spécifique à ses films… Je suis assez impatiente de voir un peu la vision qu’il propose aussi de l’ancien bloc de l’est, même si dans son discours dans les médias, il me semble très (trop?) simpliste pour être tout à fait pertinent!