Les quotidiens parus ce lundi à Bucarest ne respirent pas l’air printanier comme on se serait attendus au premier jour de cette saison du renouveau. Seuls quelques articles que l’on trouve épars dans les colonnes de certains journaux font la part belle à cette coutume roumaine qui se perd dans les siècles et qui consiste à honorer le sexe faible en lui offrant une amulette ornée du traditionnel fil entrelacé rouge et blanc.
Selon la coutume, le fil entrelacé du Màrtisor symboliserait entre autres la cohésion inséparable de deux principes : vitalité féminine et sagesse masculine. Jadis, explique Jurnalul National, dans certaines provinces de Roumanie, les parents nouaient au poignet des enfants une pièce en or ou en argent. 12 journées après, les enfants faisaient pendre la pièce à un rameau d’un jeune arbre. Si l’arbre est vigoureux, l’enfant le sera aussi.
De nos jours, la tradition a tendance à se diluer, une véritable industrie se développant autour de ces porte-bonheur, écrit le quotidien Adevarul. Aux yeux des marchands, qui en sont souvent les créateurs, la symbolique de cette coutume a été reléguée au second plan, au bénéfice du profit, poursuit Adevàrul. Comme chaque année, les vendeurs rivalisent de créativité, bien que parfois le kitsch soit au rendez-vous. Cette année, ce sont les porte-bonheur futuristes qui l’emportent sur le classique. Les étudiants en Beaux-Arts, eux, ne sauraient rater l’occasion de se faire un peu d’argent de poche.
Démodée d’après certains, la fête du 1er mars relève de la sensibilité de chacun d’entre nous, conclut l’anthropologue Gheorghe Sechesan, cité par Adevărul.