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Sauver les grands singes

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Grands singes

Pour un droit des hominoïdes… Ils sont menacés d’extinction, nos proches cousins… Sélection naturelle, dirait Darwin ! Quoi de plus naturel en effet que la diminution des Gibbons, Orangs-outans, Chimpanzés, Gorilles devant l’accroissement de la population humaine. La croissance démographique entraîne de nouveaux besoins d’espace pour l’agriculture, l’industrie, l’habitât etc., et l’écosystème des Grands Singes en est bouleversé, quand il n’est pas détruit. Ne pouvant s’adapter à de nouvelles conditions de vie et résister aux agressions directes d’une population dont la croissance – elle devrait doubler disent les démographes – entraînera une augmentation des comportements prédateurs (chasse, brigandage, autodéfense…), ils semblent condamner.

Dans quelques décennies nos cousins auront donc rejoint les autres espèces déjà disparues au cours des âges – ce qui en soi n’a rien d’exceptionnel puisque la disparition quasi-totale de la vie animale sur terre s’est déjà produite cinq fois, la dernière il y a seulement 65 millions d’années – c’était hier ! (l’homme n’était pas là pour voir ça). Aujourd’hui, il ne s’agit que de la disparition de quelques sous-espèces, les Grands Singes, ce qui constitue un petit évènement à l’échelle de la vie sur Terre, mais ce sont des hominoïdes ! Nous sommes, nous les homo sapiens, seuls responsables, soit directement, soit indirectement de cette situation catastrophique.
Notre ancêtre commun – dont nous devinons les traits grâce aux paléontologues qui les reconstituent à partir d’un dent ou d’un bout d’os -, qui est pour les uns plus singe qu’homme, et pour les autres plus homme que singe, et qui a vu s’éteindre beaucoup de branches dont les néanderthaliens avec lesquels nous avons vécus ensemble quelques millénaires, doit se retourner dans sa poussière : « tout ça pour en arriver là, medre alors ! Gibbons, Orangs-outans, Chimpanzés, Gorilles, méritent tout autant de vivre que ces homo sapiens, les descendants de cette Lucy qui a 4 millions d’années ; tous des hominoïdes, non ? ». Et s’il ne le pense pas parce qu’il ne sait pas penser, on peut le penser pour lui sans lui faire injure. Je l’aime bien moi cet ancêtre dont le nom et la date de naissance évoluent avec la recherche : aujourd’hui on l’appelle Toumaï, et il aurait 7 millions d’années (la marge d’erreur est importante, mais ce qui compte c’est de l’identifier et de le situer grosso modo sur la flèche du temps, manie de sapiens). Mais il faudrait remonter un peu plus haut, vers -15 millions selon les paléontologues, pour trouver cet ancêtre commun – qui n’est que l’un des produits de LUCA, cet être cellulaire apparu il y a 4 milliards d’années et dont descendraient tous les organismes vivants. Il nous est sympathique, cet ancêtre mystérieux commun aux hommes et aux singes ; la vie était rude en ces temps protohistoriques, et dans la forêt ou la savane il n’y a pas beaucoup de distractions mais beaucoup de dangers : on pense bien à lui, car s’il n’avait pas survécu, nous ne serions pas ici.
Homo sapiens deviendra-t-il homo demens ? Si nous ne faisons rien pour donner un avenir aux Grands Singes, si nous les laissons s’éteindre, on peut répondre par l’affirmative. Ce ne sont pas des insectes, des organismes vivants totalement étrangers à notre espèce, mais des membres de notre groupe, les hominoïdes. Ils nous sont proches ; ce n’est d’ailleurs pas une relation théorique, abstraite, mais aussi une affaire de sentiment. Il est vrai que nous sommes familiers des grands massacres entre nous, que les considérations sur les races humaines sont porteuses de haine et de conflits, et que nous avons bien des problèmes à régler entre nous avant de nous poser en défenseur des Grands Singes. C’est vrai, et les efforts que nous avons à faire pour arracher 1,5 milliards d’hommes à la faim devraient accaparer toutes nos forces et nos ressources. Mais ne font-ils pas partie de cette part secrète de l’humanité dans laquelle nous vivons… Prendre leurs défense, ce n’est pas mobiliser des moyens considérables pour concocter des programmes d’aide, mais seulement décider de ne plus détruire leur écosystème, de préserver leur environnement. Et préserver leur environnement, c’est aussi préserver le nôtre. Les forêts d’Indonésie par exemple, ne sont pas seulement nécessaires aux Chimpanzés mais aussi aux hommes pour capter le CO2, éviter l’érosion des terres, retenir l’eau, préserver la faune et la flore.
Nous avons donc des devoirs vis-à-vis de ces cousins, devoirs qui ne nous coûtent rien et qui s’inscrivent dans la préservation de la planète. Faut-il alors considérer que les droits de l’homme doivent être étendus aux hominoïdes…

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