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Les Remèdes (étranges) du docteur Irabu…

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Si l’humour reste très lié à la culture, certains textes, peut-être parce qu’ils traitent de sujets de la vie contemporaine, susciteront le rire sous de nombreuses latitudes. Tel est le cas du curieux roman de l’auteur japonais Hideo Okuda, Les Remèdes du docteur Irabu (Wombat, 288 pages, 20 €). Il se passe en effet d’étranges choses dans le sous-sol de la clinique privée Irabu, où ce psychiatre atypique a installé son cabinet. L’improbable médecin, obèse, fantasque au point de mettre de la mayonnaise sur son riz et de rouler dans une Porsche de couleur caca d’oie, n’ayant pas vraiment résolu son complexe d’Œdipe, propose à ses patients des thérapies résolument loufoques, mais toujours préalablement assorties d’injections. On ignore quel produit finit ainsi dans les veines de malades fort étonnés, mais on découvre vite la raison pour laquelle Ichirô Irabu leur inflige ce traitement : il est fétichiste des piqûres, une paraphilie rare qui lui procure un orgasme à chaque fois que l’aiguille pénètre la peau, et pour laquelle il met à contribution Mayumi, son infirmière attitrée, sexy, exhibitionniste, mais peu amène.

Un tel univers pourrait à bon droit inquiéter les patients. Cependant, le facétieux Irabu parvient toujours à les mettre en confiance, même s’il doit, pour ce faire, payer de sa personne dans des scènes absolument hilarantes. Le roman se concentre sur cinq sujets présentant chacun une pathologie surprenante, quoiqu’intimement liée à la vie urbaine dans laquelle nous évoluons. Au premier, souffrant de stress, le psychiatre conseille de « tendre une embuscade à des yakuzas » ou de « voyager en zone de guerre » pour chasser ses préoccupations habituelles avant d’encourager sa passion pour la natation, laquelle tournera rapidement à l’obsession. Il s’intéressera ensuite à un employé de bureau présentant un rare cas de priapisme en lui proposant, notamment, de draguer son ex-femme. Puis il s’occupera d’une jeune fille narcissique et en mal de célébrité qui s’imagine être constamment suivie dans la rue. On le verra encore traiter un lycéen voulant devenir si populaire auprès de ses camarades qu’il leur adresse des centaines de texto quotidiens, parce que « les relations amicales [sont pour lui] comme des certificats d’existence ». Enfin, il soignera un angoissé chronique dont le TOC porte sur l’incendie de son appartement.

Au-delà des pathologies, le roman offre à son auteur l’occasion de brosser des portraits insolites et décalés – le plus excentrique de tous étant celui du médecin lui-même et de ses conseils fantaisistes. On sourit, on rit parfois franchement devant les situations abracadabrantesques qui nous sont offertes et décrites par l’auteur de façon très visuelle. Sans doute s’agit-il d’une présentation assez féroce et ubuesque des travers de la société nipponne contemporaine mais, à y mieux regarder, le lecteur s’apercevra vite que, par bien des aspects, nous pourrions probablement tous nous sentir concernés.

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