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Les Etats-Unis à travers leurs écrivains : une littérature de la négritude

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Découvrir la lecture américaine, c’est explorer une littérature de la douleur, de la négritude et de l’esclavage, qui renvoie à la pénible période de la Guerre de Sécession, puis aux décennies souvent aussi difficiles, qui suivirent la fin de l’esclavage. Rencontre avec quelques auteurs majeurs : Harriet Beecher-Stowe, Ernest J Gaines ou encore Robert Penn-Warren et Valerie Martin.

La littérature américaine : de la négritude et de l’esclavage

louisiane houma plantation

Depuis le Mexique, glissons entre Cuitad Juarez et El Paso, par la porte étroite comme aurait pu dire André Gide, pour pénétrer chez le grand voisin américain où nous ferons une première escale consacrée à la littérature noire. Notre guide sera l’incontournable Harriet Beecher-Stowe qui, bien qu’entrée désormais dans l’histoire, reste toujours une référence pour aborder ce sujet qui demeure  immuablement dans d’actualité depuis plus de deux siècles. Pour avoir un aperçu de cette littérature tout au long de ces deux siècles, nous compléterons ce tour d’horizon littéraire en évoquant des lectures d’Ernest J Gaines, Valerie Martin et Robert Penn-Warren. Tous les trois se sont penchés sur la condition des Noirs dans le vieux Sud, le Coton Belt, en traitant aussi bien de l’esclavagisme que du racisme ambiant qui ne disparaît pas aussi vite qu’on pourrait le penser.

La case de l’oncle Tom d’Harriet Beecher-Stowe

Pour réparer un oubli de jeunesse, je me suis lancé dans « La case de l’oncle Tom » ! Une certaine amie m’avait averti : « tu verras c’est un peu niais !» C’est vrai cette littérature est pathétique comme un livret d’opéra italien dont elle a la finesse et la subtilité. C’est « bouldume » comme on disait dans ma jeunesse ! Mais une lecture plus attentive permet de constater qu’Harriet Beecher-Stowe  (1811 – 1896) soulève aussi des problèmes plus profonds, autant de prétextes à de nombreux débats ultérieurs.

Ainsi, elle évoque le problème de l’âme des Noirs qui nous ramène à la célèbre « Dispute de Valladolid » et pose la question de leur éducation civile et religieuse qui est la clé de leur émancipation et de leur intégration. Ce thème nous renvoie évidemment à toutes les lectures sur la décolonisation. En corollaire à cette dispute, elle nous adresse aussi un message sur la culpabilité des Blancs et sur
la justification qu’ils donnent à leur attitude. « Tant que vos illustres parents en achèteront,…, je pourrai bien en vendre ! » Qui créé le marché ? Celui qui achète ou celui qui vend ? Mais les Blancs ne sont pas tous coupables, il y a, comme chez Marek Halter, des « justes ». Ce problème traité avec un réel manichéisme met déjà en évidence les oppositions très tranchées qui portent les ferments de la Guerre de Sécession.

Ce roman soulève aussi la question du rapport de l’esclave au maître et du maître à l’esclave qui se manifeste sous différentes formes. L’attachement au maître qui peut aller jusqu’à la dévotion quand celui-ci est bon. Mais quand il est mauvais, qu’il ne sait pas user de la carotte et qu’il utilise le bâton sans considération, la soumission, l’acceptation de la douleur, la fatalité peuvent conduire la brutalité à l’impuissance et même remettre en cause les fondements même des principes du « dressage ». Et, l’auteur n’hésite pas à mener son héros sur le sentier de la sainteté pour sauver tous les Noirs mais surtout les Blancs qui ont péché en infligeant le martyr.

La Case de l’oncle Tom montre aussi que comme les empereurs romains et les sultans ottomans, les Blancs ont bien su utiliser les esclaves pour leurs qualités dans la gestion des plantations mais n’ont jamais accepté de reconnaître leur talent pour ne pas les considérer comme des égaux. Même une certaine forme de reconnaissance a été plus souvent le fait d’un paternalisme condescendant tout aussi dégradant que certains traitements plus virils.

Harriet Beecher-Stowe a ouvert des portes pour ceux qui voulaient en finir avec ce problème déshonorant et ceux qui voulaient témoigner à travers la littérature comme Ernest J Gaines, Edwidge Danticat, Caryl Philip et d’autres ou se lamenter sur la misère des Noirs dans les vieux blues. Et on croirait, en lisant ce livre, entendre Ray Charles chanter « Old man River » à la mémoire du vieux Tom décédé sur les bords de la Red River Valley.

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Catherine Carmier d’Ernest J Gaines

Pour  notre première lecture, j’ai choisi Gaines (1933 – ….) car il est, à mon avis, l’un des grands écrivains américains dont le talent dépasse la cadre de la littérature noire pour en faire tout simplement un grand de la littérature. J’aurais pu vous présenter « Par la porte étroite » mais j’ai préféré vous parler de Catherine Carmier qui est le premier de Gaines, car il comporte déjà toutes les tensions qu’il met si bien en scène dans ses ouvrages. Dans celui-ci, il nous parle d’un jeune étudiant qui revient au pays où Catherine, une belle métisse, affole tous les jeunes mâles du secteur. La concurrence est rude surtout quand on est Noir face à la meute des Blancs excités. L’affrontement sera inévitable …

La maîtresse de Valerie Martin

Valerie Martin (1948 – ….) reprend l’éternel thème du rapport entre le maître et l’esclave en nous entraînant dans le Sud des Etats-Unis au début du XIX° siècle où une belle et riche propriétaire délaissée voit son esclave préférée prendre peu à peu son rôle et sa place jusqu’à intervertir leur statut respectif. Alors, qui est la victime et qui est le bourreau ?

L’esclave libre de Robert Penn-Warren

Robert Penne-Warren (1905 – 1989) considéré longtemps comme un grand écrivain de la lignée des Faulkner et autres, avec qui il rivalisa, est un peu oublié aujourd’hui et je voudrais lui rendre hommage à travers la lecture de L’esclave libre qui raconte l’histoire d’une belle et riche sudiste qui découvre à la mort de son père qu’elle est métisse et qu’elle ne peut donc pas hériter des biens de celui-ci. Un long chemin de croix commencera alors pour elle…

Denis BILLAMBOZ

Denis Billamboz

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