J’ai terminé ma visite de Nankin par le Mémorial du Massacre de Nankin… Mon avis est partagé sur ce site. Avant tout, revenons sur cette douloureuse page d’histoire sino-japonaise. Le Massacre de Nankin est un événement de la guerre sino-japonaise (de 1937 à 1945) durant lequel l’Armée impériale japonaise se livra à des atrocités contre la population de Nankin. Ce massacre débuta le 13 décembre 1937 et dura 6 semaines, il fit entre 100 000 et 300 000 victimes, selon les sources, parmi lesquelles de très nombreux civils.
Le Mémorial du Massacre de Nankin s’inscrit donc dans cette volonté de reconnaissance de la Chine. Je dois dire que le musée est très bien fait: avec une muséologie moderne, beaucoup de documents et d’objets d’archives, on apprend beaucoup sur le massacre et ses innombrables horreurs – meurtres sauvages, viols de 20 000 femmes, massacre de tous les prisonniers, tortures…- et toutes les légendes sont traduites en japonais et en anglais.
Mais, à mon avis, plutôt qu’un mémorial, c’est un ensemble de preuves à l’encontre du Japon fait pour servir cette volonté chinoise de reconnaissance. Le nombre des victimes 300 000 revient en très grande écriture à de nombreux endroits du Mémorial.
Le ton de l’ensemble est très engagé, trop à mon goût: je me suis souvent sentie mal à l’aise devant des photos de personnes torturées ou massacrées. Les uniques couleurs utilisées dans ce lieu sont grise ou noire… Le site du mémorial est construit sur une fosse commune. Les squelettes restant sont donnés à voir. Ce sont vraiment toutes les atrocités commises qui veulent être montrées, symbolisées et dénoncées.
Vous l’aurez compris, très éloigné d’un mémorial à l’européenne, dont le but sera le souvenir et le message de paix pour le futur, le but du Mémorial de Nankin est le souvenir et la reconnaissance.
D’ailleurs, l’entrée est gratuite et le musée était vraiment bondé… de Chinois de toutes catégories sociales, ce qu’on voit rarement dans les musées. Ce mémorial n’est donc pas fait pour apaiser les relations sino-japonaises.
Espérons que le nouveau gouvernement japonais continuera sa politique de rapprochement avec la Chine et présentera ses excuses pour ce massacre. Les Chinois pourront peut-être alors se tourner un peu plus vers l’avenir.
Pour en savoir plus, je vous conseille d’écouter la très bonne émission 2000 ans d’Histoire de France Inter consacrée au Massacre de Nankin.
Ce n’est pas un livre incontournable, je l’ai commenté sur Esprits Libres, mais il apporte des informations intéressantes au non spécialiste sur l’ambiance à Nankin avant le conflit et sur la vie en Chine à cette époque. Ca reste tout de même un roman qu’il ne faut donc pas prendre comme parole d’évangile.
Je ne connais pas cet auteur, il faudrait peut-etre que je l’ajoute a ma (longue) liste de livres a decouvrir…
Le roman de Ye Zhaoyan « Nankin 1937, une histoire d’amour » s’achève dans ce massacre !