Comment est né l’opéra roumain? C’est à la fin du XVIII ème siècle que serait apparue la première troupe d’opéra de Bucarest. Petit rappel historique.
C’est en 1772 que, pour la première fois, la présence d’une troupe d’opéra est signalée à Bucarest. Très vite après, la beauté de la musique d’opéra attire un public de plus en plus nombreux; de jeunes talents commencent à s’affirmer. En 1836 déjà, au concert de fin d’année, les élèves de « L’ Ecôle de Musique et de Déclamation » interprétaient en roumain « Sémiramide » de Rossini. Parmi eux s’était fait remarquer la soprano Eufrosina Vlasto qui, quelques années plus tard, sous le pseudonyme de Marcolini allait obtenir un grand succès sur les scènes d’Italie.
Le Conservatoire une fois fondé, le nombre d’artistes d’opéra augmente. La basse Gheorghe Brateanu, les sopranos Margareta Iamandi-Nuovina, Hariclea Darclée, Zina de Nori, les ténors Grigore Gabrielesco, Giovanni Dumitresco, le baryton Dimitrie Popovici-Bayreuth – gloires de l’art interprétatif roumain triomphèrent sur toutes les grandes scènes du monde: Scala de Milan, l’Opéra de St. Pétersbourg, Opéra Garnier de Paris. Une nouvelle étape dans l’histoire de l’opéra roumain commença au moment où le compositeur George Stephanescu fut nommé professeur de chant au Conservatoire, puis chef d’orchestre au Théâtre National. Il fonda la première compagnie roumaine d’opéra qui, à partir de 1885, devint une section du Théâtre National. Privée de l’aide du gouvernement, l’entreprise de George Stephanescu eut une vie assez courte; elle ne dura que jusqu’en 1902. Fondée en 1919, la « Société Lyrique » prit, deux ans après, sous les auspices de l’Etat, le nom d’Opéra roumain. La nouvelle institution inaugura son activité (le 20 décembre 1921) avec « Lohengrin » sous la baguette de Georges Enesco. Le répertoire de l’opéra comprend plus de 150 titres d’opéras et de ballets d’une grande variété. Continuateurs des traditions de l’art lyrique roumain, les artistes roumains jouissent d’une excellente réputation, en Roumanie aussi bien qu’à l’étranger.
Ioana Stancescu