Les Pâques sanglantes de Plitvice font référence à une tentative d’insurrection menée par les serbes de Croatie contre des policiers Croates de la région de Lika et les gardiens du parc national. Les menaces de séparatisme habilement entretenues par les Croates à la faveur de la montée des idées nationalistes, ont convaincu les Serbes de la nécessité de réagir pour protéger leurs intérêts et le statu-quo de l’unité de la fédération yougoslave. S’en sont suivies des journées d’incidents et des morts symboliques qui ont enclenché un processus inévitable menant à la guerre entre Croatie et Serbie …
Évoquer Plitvice, c’est en général faire référence à l’un des sites naturels les plus touristiques et les plus impressionnants de Croatie. Pour les touristes, le parc national des lacs de Plitvice constituent un espace protégé, classé au patrimoine de l’Unesco depuis 1979 et incontournable lors de tout séjour en Croatie. Il laisse le souvenir d’une centaine de cascades et chutes, de 16 lacs aux eaux translucides d’un vert émeraude, entrelacés les uns avec les autres, au coeur des montagnes de la Lika-Senj. Pourtant, Plitvicka Jezera est aussi le point de départ de la désagrégation de l’Ex-Yougoslavie et de la guerre de Croatie entre Croates et Serbes. Officiellement, c’est à l’occasion des Pâques Sanglantes de Plitvice qu’est décédée la première victime de la guerre d’indépendance de Croatie, selon les croates. Bien que cet événement ne soit pas retenu comme la date du début du conflit, il a constitué le tournant capital.
Vers une irrésistible montée des tensions entre Croates et Serbes dès 1990
Quand la guerre de Croatie a-t-elle débuté en réalité? Difficile de répondre, car tous les historiens ne s’accordent pas sur la date. Certains choisissent le 17 août 1990, qui correspond à l’attaque des forces spéciales de polices croates sur le poste de police de Benkovac contrôlé par les Serbes et provoque le soulèvement de certains serbes de Croatie, inquiets pour leur sort.
La veille, déjà, la décision du Conseil national serbe de Croatie gérant les municipalités locales à majorité serbe d’organiser un referendum pour décider de l’autonomie des Serbes en Croatie avait suscité l’inquiétude des autorités croates prêtes à tout pour l’empêcher. D’autres optent pour le 13 juin 1991, date à laquelle les soldats de l’armée de Yougoslavie (JNA) ont débuté leurs attaques sur le sol croate ou encore à la suite des premiers affrontements armés pour la défense des frontières, le 27 juin 1991, soit deux jours après la déclaration d’indépendance de la Croatie.
Peut-être cette incapacité à fixer le début de la guerre est-elle aussi due à la complexité des tensions à l’intérieur de chaque république de la Yougoslavie et à la forte différence de perception de cette guerre par les parties concernées? Dans les deux pays qu’elle opposa, son nom varie et cela en dit déjà long sur les perceptions : elle est pour la majorité des Croates la « Guerre de la Patrie » (Domovinski rat) et l’« agression de la grande Serbie » en référence au projet nationaliste des socialistes menés par Milosevic. Mais pour les Serbes de Serbie ou de Croatie, elle est plutôt nommée « Guerre en Croatie » (Rat u Hrvatskoj) et a été déclenchée pour préserver l’unité de la Yougoslavie, menacée par le désir de souveraineté des républiques de Croatie et de Slovénie.
Tout d’abord, des petits rappels historiques s’imposent sur les préludes et la situation qui aboutirent à la guerre d’indépendance de Croatie.
Depuis 1946, la Deuxième Yougoslavie, communiste et non plus monarchique et libérale comme la première, était dirigée de main de fer par le maréchal Tito. Il faut attendre la constitution de 1963 pour que la Yougoslavie devienne un Etat fédéral. Elle était constituée de 6 républiques : la Bosnie Herzégovine, la Serbie, la Croatie, le Montenegro, la Slovénie et la Macédoine. Plus que de simples régions autonomes, chacune des républiques se voyait reconnaître des frontières, sa capitale, sa langue, son peuple, son histoire, sa religion, son système éducatif. En revanche, toutes étaient politiquement sous l’égide d’un parti unique, le parti communiste et cette gouvernance était centralisée à Belgrade en Serbie.
Tito résumait parfaitement son objectif idéal en une phrase :
« La Yougoslavie a six républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti ». Toutes les différences étaient donc (relativement) respectées et tolérées à l’exception des différences (et partis) politiques.
De l’ascension des nationalismes en Yougoslavie à la proclamation de l’indépendance de la Croatie
La mort de Tito en 1980 entama une lente décomposition de cette Yougoslavie qui s’était séparée du stalinisme dès 1948 et avait opté pour une voie alternative des Non-Alignés. En mai 1990, les premières élections multipartistes sont organisées dans une Yougoslavie, où le parti communiste, jusqu’alors parti Unique, était en déliquescence, comme partout dans le Bloc de l’Est, depuis la chute du Mur de Berlin. L’arrivée au pouvoir en Croatie du très nationaliste Franjo Tudjman, à la faveur de la victoire de son parti l’Union démocratique croate (HDZ) donne l’occasion de déclencher un processus de séparation de la Croatie.
Faute de pouvoir mettre en place les réformes qu’elle soutenait comme sa voisine slovène, depuis le Congrès extraordinaire de la Ligue Communiste de Yougoslavie du 25 Janvier 1990, durant lequel les socialistes (ex communistes) serbes, menés par Slobodan Milošević avaient adressé une fin de non recevoir, la Croatie avait intégré l’impossibilité d’accroître son autonomie dans la Fédération. Après son accession à la présidence, Franjo Tudjman forma donc un gouvernement, chargé de modifier la Constitution de la Croatie pour que celle-ci puisse quitter l’Etat fédéral de Yougoslavie et devenir une république indépendante.
Les ambitions du Tudjman et du HDZ génèrent angoisses et fantasmes chez les Serbes de Croatie, qui n’avaient pas tous la même analyse de la situation ; certains préférant privilégier le dialogue avec les croates, tandis que d’autres voulaient préserver ou renforcer leurs intérêts. De toutes parts, des nationalismes antinomiques n’ont cessé de prospérer et avec eux, l’aggravation en Croatie d’un antiserbisme déjà ancien.
En mai 1989, Milosevic avait fondé le Parti socialiste de Serbie ou du moins, avait-il transformé le parti communiste serbe pour le nourrir d’aspirations plus nationalistes. Dès lors, il avait multiplié les provocations en Yougoslavie, à l’instar d’un discours énoncé sur le site de la bataille de Polje au Kosovo (« Champ des Merles » en français), où ses propos nationalistes faisant l’éloge de la Grande Serbie, avaient été perçus par les Albanais kosovars comme un grand danger. Milosevic s’est appuyé sur des hommes de l’ombre pour provoquer des incidents et des tentatives d’insurrections, qui obligeraient la Serbie à rétablir l’ordre et renforcer son autorité sur la Yougoslavie. Aussi avait-il entamé une restriction des droits dans certaines régions comme le Kosovo, mais il ne s’était pas encore attaqué à la Croatie, dont il avait compris que les velléités séparatistes grandissaient.
Etoile Rouge de Belgrade versus Dinamo Zagreb ; le football avait déjà mis le feu aux poudres
On ne sait jamais quelle étincelle allumera les flammes d’une guerre. Les historiens considèrent que la Première guerre mondiale a été déclenchée dans les Balkans par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois et de son épouse, à Sarajevo le 28 juin 1914, par le nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip, membre du groupe « Jeune Bosnie » (Mlada Bosna). La guerre de Croatie trouverait son détonateur dans les Pâques sanglantes de Plitvice, lors de l’attaque du parc. Pourtant, de précédents incidents auraient pu mettre le feu aux poudres. A commencer par un match de football dès le 13 Mai 1990.
Dans le championnat de Yougoslavie, l’affrontement entre Etoile rouge dans la capitale de Serbie et le Dinamo représentant la capitale de Croatie faisait office de Clasico. L’Etoile Rouge de Belgrade était une équipe supportée par les Ultra de Zvezda, les Delije, dont la dangerosité n’avait pas échappé à un certain Slobodan Milosevic. Ce dernier, comme Tudjman en Croatie, ambitionnait de profiter des élections en Yougoslavie pour faire triompher sa vision nationaliste à dominante ethnique. Cependant, le mythe de la « Grande Serbie » ne pouvait être menacé de l’intérieur, alors que la crise sociale, politique et économique générait des tensions en Serbie. Milosevic craignait en particulier des groupes de jeunes agitateurs, fans de football très violents, qu’il trouvait incontrôlables, d’autant qu’ils s’opposaient en premier lieu entre Serbes à la faveur des rencontres face à l’autre club de Belgrade : le Partisan.
C’est en 1990 que Milosevic se tourna vers un homme à la réputation sulfureuse, baignant dans la criminalité, Željko Ražnatović dit « Arkan », pour prendre la tête des Delije de l’Etoile Rouge et les canaliser, afin de diriger leur violence à l’encontre d’autres ennemis extérieurs à la Serbie. Fort de son influence, Arkan devint le « gourou » de ces milliers de supporters, à qui il inculqua des méthodes militaires et toutes les règles de comportements à adopter à l’égard des non-serbes et surtout des Croates contre lesquels il put rapidement retourner haine et rancoeurs, en les assimilant aux Oustachi. Cette référence rappelait combien les Oustachi avaient liquidé des civils, hommes, femmes et enfants Serbes et pas seulement les résistants Tchétniks royalistes, fidèles au roi de Serbie Pierre II pendant son exil lors de la Seconde guerre mondiale et qui combattirent les fascistes. Toutes les anciennes tensions entre Croates et Serbes furent ravivées en quelques semaines.
Lors du déplacement des joueurs serbes sur la pelouse du stade Maksimir, quelques 3000 Delije provoquèrent dans les tribunes une violente bagarre avant et pendant le match. L’événement aurait été planifié par la Serbie pour pousser les Croates à réagir à la provocation ; le pouvoir central en Serbie pourrait justifier et mieux réprimer toute tentative de rébellion. La force brutale de toutes les parties, digne du hooliganisme y compris chez les responsables de la sécurité, ne fit aucun mort, mais les Croates conservèrent à l’esprit deux images. La première concerna les policiers et militaires qui s’en prirent aux supporters du Dinamo Zagreb sans ménagement, tout en fermant les yeux sur les défoulements de ceux de l’Etoile Rouge. Ils en retinrent surtout l’acte héroïque du capitaine du Dinamo, Zvonimir Boban, venu s’interposer par un coup de pied pour arrêter un policier en train de s’en prendre violemment à un Croate. Le mal était fait. Irrémédiable.
Oustacha ou oustachisme ( en serbo-croate Ustaša) : mouvement révolutionnaire d’insurgés croates, nationalistes, fascistes, séparatistes et antisémites, fondé à Zagreb en 1929 par Ante Pavelić. Les Oustachis proclamèrent l’Etat indépendant de Croatie en 1941 grâce à l’appui de l’Allemagne nazie et l’Italie de Mussolini. Ils mirent en place une dictature à l’origine de nombreuses exactions, des emprisonnements arbitraires dans le camp de concentration et d’extermination de Jasenovac en Croatie centrale et des dizaines de milliers de meurtres de civils principalement serbes, juifs et tziganes, même si la population croate, résistant à ce régime, ne fut pas épargnée.
A l’origine, Milosevic désirait juste empêcher toute tentative de sécession de la Croatie. A coup de discours provocateurs personnels ou émis par les plus nationalistes de ses soutiens, il poussa les Serbes établis en Croatie à se défendre et même anticiper toute possible menace exercée par les Croates à l’égard de leurs droits en tant que minorité. Ainsi, pensait-il mater les indépendantistes, quitte à provoquer des insurrections dangereuses, alimentées par des milices à sa solde, que le gouvernement central de Serbie réprimerait, afin d’adresser un avertissement aux populations locales. C’est d’ailleurs en modifiant les frontières de la Croatie fixées en 1945 pour légitimer la protection des populations serbes présentes sur le territoire croate depuis le XVème siècle que Milosovic enclencha la guerre contre l’Etat de Croatie, puis en mars 1992 contre la Bosnie-Herzégovine, au prétexte d’insurrections à l’encontre des serbes par les gouvernements légaux de chaque république.
Les Pâques sanglantes de Plitvice, l’épisode prémonitoire de la guerre de Croatie?
Il est difficile d’imaginer qu’en quelques jours, l’histoire de la Yougoslavie a pu basculer lors des fêtes de Pâques à l’occasion des incidents des lacs de Plitvicka Jezera, dans les forêts et sur la route même menant au parc. Les événements lors du match entre Etoile Rouge et Dinamo auraient pu être fatals. Ils n’ont fait que repousser l’échéance. Les Serbes de Croatie très présents dans la région de Krajina, dont la capitale était Knin en Dalmatie du nord, près de la frontière bosnienne, ont été les premiers à relancer les hostilités en mars 1991, après avoir cru les propagandes venues de Belgrade qui tentaient de les persuader que leur sécurité était menacée en Croatie. Convaincus que les croates, tentés par les idées nationalistes de Franjo Tudjman et sa conception de néocroatisme post-titiste, menaient une politique anti serbe, des paramilitaires Serbes décidèrent de prendre la maîtrise du parc national. Pourquoi les Pâques sanglantes du parc de Plitvice ont-elles déclenché les prémisses de la guerre d’indépendance de Croatie?
Certes, cette région de Lika assez peu peuplée et façonnée par les massifs du Velebit ne constituait aucun danger spécifique pour les Serbes et ne représentait qu’un intérêt relatif si ce n’est sur le plan touristique, mais les rebelles et paramilitaires serbes accompagnés par la police serbe de Krajina notamment en provenance de Bihac et de Knin, après l’éviction des autorités croates gestionnaires du parc de Plitvice en firent un symbole. Ils prirent le contrôle dès le 29 mars 1991.
Dans la foulée, il s’assurèrent la maîtrise d’une route qui faisait la jonction entre les régions de Lika (où se trouve Plitvice) et de Banija ; d’où la position stratégique du parc de Plitvice au carrefour de cette voie. Ce dimanche de funeste mémoire fut surnommé les « Pâques sanglantes de Plitvice » Krvavi Uskrs na Plitvicama ou Plitvički Krvavi Uskrs.
Comment une provocation habile des nationalistes a rendu la guerre entre Croatie et Serbie inévitable…
En réaction à cette attaque des Pâques sanglantes de Plitvice, les croates répliquèrent à peine deux jours plus tard, durant une journée de combats intensifs dans la plaine croate et le parc de Plitvice qui tomba à nouveau sous contrôle croate. Les tensions entre croates et serbes de Croatie inquiétèrent tellement la fédération yougoslave qu’une réunion fut organisée le 31 mars en pleine nuit pour tenter de trouver une solution à l’apaisement des deux communautés. Les serbes qui avaient la main mise sur l’armée Yougoslavie décidèrent contre l’avis des croates et des slovènes qu’une zone tampon serait créée par l’armée populaire yougoslave (JNA) autour du parc national de Plitvice pour le protéger de toutes velléités.
Comme c’était prévisible, l’action de la JNA supposément neutre fut perçue comme une intervention de force et envenima les relations entre croates et serbes au point que les spécialistes estiment que les deux morts (l’un serbe, l’autre croate) durant la journée du 31 mars ont été reconnus dans leurs camps respectifs comme martyrs. La guerre entre Croatie et Serbie devenait inévitable. Elle avait fait sa première victime dans chaque camp : Jovic Josip, 22 ans, policier croate et Rajko Vukadinovic, policier serbe de Krajina. La propagande menée par les médias pour consacrer chacun comme héros, activa surtout la radicalisation des positions y compris dans la population et la fragilisation des politiciens modérés qui prônaient négociations et solutions non-violentes pour faire face aux troubles et soulèvements. Cela se traduirait d’ailleurs dans les urnes quelques semaines plus tard avec la victoire des nationalistes de Franjo Tudjman.
La répression des forces croates à l’égard des serbes aboutit à l’arrestation de 29 paramilitaires et convainquit les Croates qu’ils avaient agi au mieux de leurs intérêts, même si en réalité, cela signa une radicalisation des positions des deux partis et les prémisses de la guerre d’indépendance de Croatie.
Jovic Josip, première victime de la guerre d’indépendance de Croatie
Pour les croates, l’officier de police Jovic Josip, originaire d’Aržano est considéré comme un martyr. Il est reconnu comme la première victime officielle de la guerre d’indépendance de Croatie (avant son déclenchement, donc), tandis qu’un Rajko Vukadinovic, le martyr de la « cause » pour les Serbes était défenseur de la « Grande Serbie » et du maintien de l’unité des républiques autonomes.
Les funérailles de Jovic Josip furent célébrées avec tous les honneurs militaires, en présence d’autorités, qui ne tardèrent pas – non sans récupération politicienne – à ériger le jeune policier en héros de la Patrie reconnaissante. Il fut élevé au titre posthume de Major et sa mère, Marija Jovic, fut promue officiellement « mère de héros », ce qui révèle la force de la dimension patriotique dans l’esprit des Croates.
Le jour de Pâques 1994, un monument fut érigé dans le cimetière d’Aržano, qui n’est certes pas devenu un lieu de pèlerinage, contrairement au mémorial dressé dans le parc national de Plitvice en l’honneur de Jovic Josip.
Ce site reste confidentiel pour les touristes étrangers qui préfèrent plutôt se laisser éblouir par les cascades et les chutes ou les balades sur les lacs ou tout autour des lacs de Plitvice. Rarement ils font attention à ce morceau d’histoire de la future république indépendante de Croatie. Seules les gerbes et les bougies, plus nombreuses lors des commémorations à Pâques, attirent davantage l’attention… Mais pour les croates, c’est un passage obligé pour se souvenir que la Patrie croate existe grâce à ce type de sacrifice.
En 2007 une plaque commémorative dédiée à Josip Jovic a également été inaugurée à Aržano en présence de sa mère.
Divers incidents (ou selon le point de vue parfois des attentats et des soulèvements) ont donc opposé des croates à des membres de la minorité serbe de Croatie (évaluée à environ 17%), avant que les Croates votent à 94% pour l’indépendance lors d’un référendum organisé le 19 mai 1991. La proclamation d’indépendance de la Croatie le 25 juin 1991 se heurta au gouvernement serbe qui décida en août 1991 l’envoi de troupes de soldats de l’armée yougoslave (JNA) à majorité serbe, pour empêcher la séparation, au point de déclencher un conflit militaire. Ces combattants bien mieux armés étaient censés dominer sur le terrain la force de défense de Croatie, ce qu’ils firent en semant la terreur pendant des semaines. Des groupes paramilitaires « Neo Tchétniks » venus de Serbie pour les soutenir sur le front de l’Est en Slavonie Baranja dans les environs de Vukovar, ont plongé la Croatie et la Serbie dans une guerre d’indépendance inévitable.
- Incidents des lacs de Plitvice sur Wikipedia
- A propos de la guerre de Croatie entre 1990 et 1995
- Proclamation de l’indépendance en Croatie
J’ai eu l’occasion de découvrir Plitvice un an après la fin de la guerre de Croatie, avec beaucoup d’émotions, car les paysages environnants le parc étaient parsemés de maisons détruites. Tout sentait la guerre et on devinait malgré le silence des populations locales, les stigmates et les traumatismes, subis dans la région de Lika Senj où les affrontements entre Serbes et Croates ont été très intenses. A cette époque, les lacs de Plitvice si placides et déserts apparaissaient comme un repère intangible, où la nature garde ses droits et seules les saisons ont une prise.
Merci pour cet article que je prendrai le temps de lire. C’est vrai, cette finale avec la Croatie incite à se pencher sur son histoire, la montée des nationalismes au XIXème siècle, la fin de l’empire austro-hongrois, l’indépendance revendiquée par la Croatie, la seconde guerre mondiale qui a vu une lutte fratricide avec les sinistres oustachis pro-nazi, les résistants communistes, ceux qui n’étaient ni oustachis ni communistes et ceux qui ne savaient pas où se situer mais qui essaient de survivre, la vie sous la fédération de la Yougoslavie et le mouvement autogestionnaire, et enfin, cette terrible guerre civile à la chute de la Yougoslavie. Il y a beaucoup à voir pour les 150 dernières années pour chercher à comprendre ce pays aujourd’hui.
Quand je vois un panneau pareil, « Je fait une drôle de mine ! »