En Roumanie, le 26 Octobre correspond dans la calendrier calendrier orthodoxe à la fête de la Saint Démètre ou Sanmedru. Une fête qui donne lieu à des traditions populaires et à des légendes.
Chaque année, les Chrétiens orthodoxes marquent, le 26 octobre, la Saint Démètre ou Sanmedru, selon le nom inscrit dans le calendrier des traditions populaires. Les légendes font de Saint Démètre, grand martyr et myroblite de Thessalonique, un véritable prince charmant qui cache son noble cœur derrière des habits simples de berger. Pourtant, ce ne sont pas que ses vertus qui renvoient aux princes des contes de fées, puisque Saint Démètre «plaît à Dieu pour la sagesse due à son âge». Patron des demeures, il protège les fidèles contre les animaux de la forêt.
La Saint Démètre se rattache dans le calendrier orthodoxe roumain à différentes traditions ancestrales dont nous parle l’ethnographe Vlad Manoliu : «La Saint Démètre est, selon la tradition roumaine, en rapport étroit avec la Saint Georges, célébrée le 23 avril. Tandis que la première marque le début de l’hiver, l’autre, disent les paysans, indique le commencement du printemps. Voici pourquoi, selon les coutumes populaires de chez nous, l’année ne se divise pas en 4 saisons, mais en deux parties : celle du grand soleil qui accompagne le labour et l’élevage des moutons et celle du froid hivernal qui rime au repos, aux provisions de bouche et aux préparatifs pour la prochaine saison chaude. C’est une période où l’on prend soin de nos affaires, de nos dettes, de nos demeures. Car, disent les vieillards, à la Saint Démètre un cycle prend fin et un autre commence. C’est, si vous voulez, comme un passage d’un extrême à l’autre : du froid à la chaleur, de l’obscurité à la lumière. Les feux que l’on allume dans les villages le jour de la saint Démètre renvoient à des rituels païens. C’est par ces feux, allumés soit au centre du village, soit devant les portes des maisons, que les gens marquent la joie du renouveau et de l’abondance de l’année. Parfois, les flammes, qui s’élèvent vers le ciel, dévorent un sapin placé juste au milieu. Au moment où l’on allume le feu, la tradition veut que les enfants du villages crient : «venez tous voir les feux de Sanmedrul !»
Pour allumer ce feu, l’on prend un sapin vert. Celui-ci sera choisi par des groupes d’enfants accompagnés de jeunes hommes. Et ce sont toujours les petits qui, à la tombée du soir, allument ce feu en présence de tous les habitants du village. La coutume veut que les jeunes s’évertuent à sauter par-dessus le feu. S’ils y parviennent, ils vont se marier la prochaine année et leurs enfants seront en bonne santé.
Les personnes plus âgées prennent, elles, un tison du feu en train de s’éteindre. En le jetant dans leur verger, ils s’assurent une abondance de fruits pendant l’été et l’automne à venir. Les femmes offrent aux villageois réunis autour du feu des fruits d’automne et des pains en forme d’anneau.
On dit que s’il fait mauvais le 26 octobre, l’automne sera beau et long et l’hiver très doux. Comment sera l’hiver, les bergers peuvent le dire en regardant leurs brebis, le jour de la Saint Démètre. Si c’est une brebis blanche qui sort la première de l’enclos, cela prédit un rude hiver, alors que si c’est une noire, l’hiver sera clément.
Le lendemain de la Saint Démètre, les villageois roumains fêtent le frère du martyr, Saint Démètre le Nouveau.
(Aut.: Claudia Mare ; trad.: Ioana Stăncescu, Dominique)