Saint Jacques de Compostelle (Santiago de Compostela) est l’une des principales villes de la province espagnole de Galice, mais elle est surtout connue dans le monde chrétien comme l’un des centres majeurs du catholicisme et un lieu de pélerinage sans équivalent. Saint Jacques de Compostelle est en quelque sorte l’aboutissement de divers chemins suivis en France et en Espagne notamment par des millions de pélerins chaque année depuis le Moyen-Age…
« Puissent les envieux par-delà les montagnes rougir de honte, qui affirment posséder ses reliques ou une partie de ses dépouilles. Car la dépouille de l’apôtre se trouve bien ici, intacte. Magnifique, l’apôtre resplendit de l’éclat paradisiaque des escarboucles ; baigné d’effluves divins, il est paré de l’aura céleste des cierges, et les anges l’honorent de leurs marques de faveur ».
Le pélerin français Aimeric Picaud n’en doutait pas : c’est en Galice que LE « véritable Jacques » avait trouvé sa dernière demeure.
Vers 1140 Picaud décrivait dans un « Guide du Pélerin » le « Codex Calixtinus », l’histoire du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Selon la légende, au début du IXè siècle, un ermite, guidé par une étrange étoile, découvrait en Galice les ossements de l’apôtre Saint Jacques. Les lieux portèrent tout d’abord le nom de « Campus Stellae » ou Champ des Etoiles en raison de l’apparition céleste, puis celui de Santiago de Compostela (Sant’Jago signifiant Saint Jacques). Aux XIè et XIIe siècles, une immense cathédrale fut construite à l’emplacement de la sépulture.
Durant tout le Moyen Age, Saint-Jacques-de-Compostelle fut considérée comme la « Jérusalem de l’Ouest », l’un des plus hauts lieux de pélerinage de la chrétienté. Aujourd’hui encore, cette ville galicienne représente l’aboutissement d’un rève pour les pélerins du monde entier qui viennent dans la cathédrale pour saluer saint Jacques, solliciter son aide, ou le remercier d’avoir réalisé des voeux qui leur tenaient à coeur et parfois des … miracles !
De nombreux pélerins continuent à parcourir à pied la totalité du chemin de Saint-Jacques, ou du moins une grande partie de cette route historique. Mais ceux qui la font en vélo ou à cheval ne sont pas pour autant considérés comme des pélerins de second ordre et ils reçoivent eux aussi leur … certificat ! délivré par le « Bureau des Pélerins » de la Cathédrale. Toutefois, les hommes ont beau être égaux devant Dieu et devant Saint Jacques, ceux qui voyagent en car ou en voiture peuvent dire adieu au précieux document !
Lors des grandes fêtes religieuses, le « botafumeiro » fait son entrée dans la Cathédrale, en l’honneur de Saint Jacques. Cet imposant encensoir en argent, agité par … huit moines en robe rouge tirant sur de longues cordes, se balance à travers la nef, souis les yeux des fidèles : spectacle grandiose et inoubliable.
L’Hostal de los Reyes Catolicos se dresse sur la Place de la Cathédrale. Cet ancien hospice de pélerins a été fondé à la fin du XVè siècle par les Rois Catholiques, Ferdinand et Isabelle. C’est dans cet Hospice que l’on soignait les pélerins malades, infirmes ou affaiblis. De nos jours ce bâtiment aux pittoresques cours intérieures et à la somptueuse facade plateresque, restauré à grands frais, abrite un … hôtel de grand luxe.
Par ailleurs, sachez qu’aujourd’hui encore les dix premiers pélerins à atteindre chaque jour la ville sont hébergés gracieusement trois jours durant sans bourse délier à l’Hostal de los Reyos Catolicos en souvenir du temps jadis !