Klaus Johannis, le maire actuel de Sibiu, dit dans son mot de bienvenue adressé aux lecteurs du « Guide touristique Sibiu »: Sibiu va au devant de ses invités à bras ouverts, qu’ils soient touristes, hommes d’affaires ou visiteurs de circonstance. Ce n’est pas nous qui allons le démentir, car, dès nos premiers pas vers le centre ville de la cité médiévale, quelle ne fut pas notre surprise d’être immédiatement accueillis par deux personnages: l’un -illustre- et sorti tout droit du passé; l’autre, anonyme, bien ancré dans le présent et courbé sous le poids de ses problèmes journaliers.
Sibiu, incontournable de la Roumanie touristique
Sibiu 2007, Rencontre avec le passé et le présent
Klaus Johannis, le maire actuel de Sibiu, dit dans son mot de bienvenue adressé aux lecteurs du « Guide touristique Sibiu »: Sibiu va au devant de ses invités à bras ouverts, qu’ils soient touristes, hommes d’affaires ou visiteurs de circonstance. Ce n’est pas nous qui allons le démentir, car, dès nos premiers pas vers le centre ville de la cité médiévale, quelle ne fut pas notre surprise d’être immédiatement accueillis par deux personnages: l’un -illustre- et sorti tout droit du passé; l’autre, anonyme, bien ancré dans le présent et courbé sous le poids de ses problèmes journaliers.
Hermann (voir photos ci-dessous) est le fondateur mythique de Sibiu (Hermannstadt). Il a été représenté en dix endroits différents, par dix sculptures en grandeur nature, sous dix aspects historiques différents, chacune symbolisant un métier (cela va du maire au banquier, en passant par le cavalier médiéval, le patron de bistrot, le boucher ou même, le dandy) et retraçant ainsi l’histoire de la ville à travers les siècles . Nous l’avons rencontré ici, devant l’ancien Hôtel de Ville, la maison Altemberger-Pempfinger, actuellement musée d’histoire. Il est habillé dans son costume de maire d’époque (première moitié du XVIIème siècle).
Cette rencontre pacifique et originale fut toutefois troublée par une passante sibienne voulant à tout prix nous donner ses conseils: Faut-il tenir l’ex-maire par la main? Ou par l’épaule? En fin de comptes, le mieux est encore avec les humains, au moins, ils réagissent et… commencent à raconter leur vie. Nous apprenons ainsi que madame Ioana est pensionnée et reçoit… 200 lei par mois (62 euros!). Feu Mr le maire Hermann pourrait-il croire cela, 4 siècles plus tard? Cela n’empêche pas Ioana d’être d’un optimisme à toute épreuve et de faire son devoir de citoyenne en accueillant comme il se doit les touristes et visiteurs! Nous lui promettons quelques photos, en remerciement.
Le premier noyau d’agglomération autour duquel Sibiu s’est développé, est la place Huet, avec au milieu, l’imposante basilique Sainte Marie -temple aujourd’hui mais autrefois église catholique. On découvre une petite place discrète, dominée par la verticale des murs qui l’entourent, mais surtout par la présence accablante de la tour massive de la basilique. C’est la plus ancienne construction de style gothique tardif. Le chœur date de 1371 et jusqu’en 1796, l’espace intérieur a été utilisé comme nécropole pour les personnages importants de Sibiu. Toutefois, en 1803, le corps de Samuel Von Brukenthal -personnalité marquante dans l’histoire de la ville- fut déposé auprès de la chaire.
Dans la cour, devant l’église, s’élève le monument en bronze représentant l’évêque et historien Daniel Teutsch (1817-1893) debout, en habits ecclésiastiques, tenant la bible dans la main gauche et la main droite posée sur une colonnette sur laquelle se trouvent des documents symbolisant les libertés médiévales dont jouissaient les Allemands de Transylvanie.
La Petite Place -utilisée autrefois pour le stockage des provisions- a gardé son ambiance médiévale, grâce aux habitations conservées en forme originale. Au Moyen-âge, cette place était entourée par les maisons d’habitation et les ateliers des artisans. La place est reliée au reste de la ville par des tunnels étroits et des passages en escaliers d’un charme exceptionnel. Les objectifs touristiques de cet endroit sont: la Tour du Conseil, le Pont des Mensonges, le Musée d’Ethnographie, la Maison du Luxembourg et les nombreuses terrasses et cafés.
La Tour du Conseil doit son nom à sa situation, proche de la Mairie. C’était une porte d’entrée sur la ville.
Le Pont des Mensonges est le plus vieux pont en fer forgé de Roumanie. Il a été construit en 1859, à la fabrique Fredericus Hutte de Sibiu. Il relie deux secteurs de la Petite Place et fait la liaison entre la Ville Basse et la Ville Haute. C’est un lieu romantique où les amoureux se donnent des rendez-vous, parce que son nom provient d’une légende: si on ment lorsqu’on est sur le pont, celui-ci va s’écrouler!
La Maison du Luxembourg, construite sur la première ceinture fortifiée, se compose d’un ancien corps gothique (XVème s) et d’un nouveau corps baroque (XIXème s). L’édifice est surtout mis en évidence par la superbe menuiserie baroque et la décoration des étages. Il y a peu de temps, le Grand Duché de Luxembourg -dont Luxembourg est également Capitale Européenne de la Culture en 2007- a aidé à la restauration du bâtiment qui abrite le Centre de Renseignements Touristiques et un hôtel.
La Grand Place était autrefois destinée aux foires, aux réunions publiques, aux festivités, aux démonstrations militaires et, jusqu’à une certaine époque, aux exécutions publiques. Toute une série de galeries souterraines assuraient la liaison avec l’extérieur et l’eau était amenée par un aqueduc, depuis le ruisseau Dumbrava. C’est une des plus grandes places de Transylvanie (142m sur 93m), dans le style typique de la Renaissance. Des maisons bourgeoises médiévales s’y trouvent encore -comme la maison Lutsch (XVème s) ou la maison Weidner-Reussner-Czekelius (XVème s) , mais aussi, le symbole de la ville, le Palais Brukenthal qui est le foyer de la promotion de l’art de ce petit coin d’Europe. En dehors de ces maisons et du Palais Brukenthal, la Grand Place possède encore d’autres curiosités comme l’Eglise Catholique des Jésuites ou la Mairie actuelle.
Le Palais Brukenthal héberge actuellement les collections d’art du Musée Brukenthal. C’est l’un des édifices civils les plus importants en style baroque exécuté au XVIIIème siècle en Transylvanie. Il a été conçu comme résidence par le baron Samuel Von Brukenthal. Les collections d’art regroupent une pléiade de peintres renommés, hollandais, italiens, autrichiens, allemands…, comme Pieter Bruegel dont on voit ci-dessous une photographie de l’oeuvre célèbre Le massacre des Innocents (1566), oeuvre prêtée actuellement par le musée de Vienne.
Ceux qui possèdent Quick Time peuvent faire une visite virtuelle des 13 salles du Palais. (NB: cliquer sur les vignettes de droite pour changer de salle – appuyer sur le bouton droit de la souris et garder la position en déplaçant la souris pour vous déplacer dans la salle) sur ce site: www.sibiul.ro
L’Eglise Catholique fut construite par les Jésuites entre 1726 et 1733. L’extérieur en est assez sobre et les éléments de décoration (clochettes, triglyphes, volutes, coquillages) sont spécifiques à d’autres monuments baroques de Sibiu, car l’église jésuite leur a servi de modèle. Les décorations de grande valeur se trouvent à l’intérieur: la fresque décorant l’autel principal qui représente la Vierge à l’Enfant (oeuvre du peintre Anton Steinwald – 1774) et le monument funéraire du général Otto Ferdinand Traun von Abensberg, commandant militaire de la Transylvanie de 1744 à 1747.
C’est au XIIIème siècle que les premières fortifications sont apparues autour de la Basilique (Temple Sainte-Marie) ainsi que l’élargissement du périmètre de la localité. Suite à l’essor incontestable de la ville au siècle suivant, une seconde enceinte fortifiée est apparue, englobant la Petite Place et dont deux tours de défense ont été conservées: la Tour du Conseil et la Tour des Orfèvres. Après la première invasion des Tatars (XVème siècle), la ville sera entourée d’une troisième ceinture de défense. Les 12 tours, placées le long des murs, avaient des ouvertures permettant la défense avec des arcs et des armes à feu, mais aussi, de lancer des pierres ou de l’eau bouillante sur les ennemis. D’autres améliorations sont encore intervenues par la suite, tant et si bien que la cité de Sibiu fut considérée comme la plus puissante de Transylvanie et surnommée « le bastion de la chrétienté » par le Pape Eugène IV (mort en 1447).
Suite au perfectionnement des armes à feu, les fortifications ont encore été complétées par des rondelles d’artillerie (la Grosse Tour), auxquelles on ajouta 4 bastions sur le modèle italien. De ces bastions, il ne reste aujourd’hui que Haller et Soldisch.
La Tour la plus ancienne, appartenant à la première enceinte fortifiée, est la Tour des Marchés. C’est aussi la seule qui soit maintenue en bon état. Elle s’élève sur les fondations du plus vieil élément de l’enceinte fortifiée autour de l’Eglise, fin du XIIème – début du XIIIème siècle. La construction n’a qu’un seul étage et au niveau du rez-de-chaussée s’ouvre un passage vouté avec des escaliers reliant le haut et le bas de la ville.
La Grosse Tour est une construction massive en briques avec une plateforme sur laquelle étaient placés les canons autrefois et datant du XVIème siècle. En 1787, alors que les fortifications n’ont plus beaucoup d’utilité et commencent à être démolies, le typographe Martin Hochmeister organise le premier théâtre de la ville (et aussi le premier de Roumanie et l’un des plus beau d’Europe), théâtre qui a fonctionné jusqu’au premier incendie de 1826 auquel Hochmeister lui-même remédia et permit de le relancer jusqu’en 1949, date à laquelle il fut complètement détruit. Ce n’est qu’en 1990 que la ville de Sibiu a entamé les travaux de rénovation pour en faire la nouvelle salle Thalia, résidence officielle du Philarmonique d’Etat Sibiu. C’est là que se déroulent, du 9 au 21 septembre, le réputé Festival et Concours International « George Enescu » 2007.
Loin de nous l’idée d’avoir voulu mettre tout Sibiu dans une seule page web. Il nous reste beaucoup à voir, beaucoup à découvrir dans cette ville dont la devise est « Ville de culture, ville des cultures » et où se mêlent les périodes et les styles, du gothique à la Renaissance, du baroque au Jugendstil. Ainsi que le souligne Sergiu Nistor, Commissaire du Gouvernement pour le programme « Sibiu, Capitale Européenne de la Culture 2007 » : « Je crois que l’objectif et la mesure de notre succès, de la ville et de ses habitants, est, en fin de comptes, de savoir si en 2008, Sibiu sera encore animée, hospitalière, propre et belle, afin d’accueillir ceux qui reviendront à la suite de leur bonne impression » Sans aucun doute, Mr Nistor, nous ferons partie de ceux-là!
Et à l’instar du maire, Klaus Johannis, nous vous disons le mot de la fin: « Nous vous invitons à découvrir Sibiu, ville recommandée par l’Europe, ville qu’on ne peut absolument pas manquer de visiter ».
Sources
Guide Touristique Sibiu, Ed. House of Guides
Carte de la région de Sibiu
Sibiu est une tres belle ville, un grand centre historique avec de nombreux batiments magnifiques. On pensait arriver dans une ville tres touristique mais en fait c`est assez calme, on peut se balader tranquillement dans les ruelles du centre.
Bonjour
Merci beaucoup pour la publication de ce texte.
Amitiés
M.Guillaume
Une très jolie ville que j’ai eu le plaisir de découvrir lors de mon récent voyage en Roumanie. C’est aussi un point stratégique évident pour tout touriste. Il y a « à portée » diverses visites très intéressantes et variées comme Medias, les citadelles saxonnes, Sebes (pour son église luthérienne), la route « touristique » du pastoralisme ; éventuellement Brasov à moins de 200 km par une bonne route et Sighisoara à 95km, sans parler de la magnifique vallée de l’Olténie vers Ramnicu Valcea, les monastères de Cotmeana, Cornet, Cozia, le couvent d’Ostrov pour ne citer que les principaux que j’ai pu visiter…