Hier soir, fête des lanternes – des « Yi peng » – à Mae Jo, l’University de Sansaï… à 20 kms de Chiang Mai. Les grands départs en vacances à Paris sont de la foutaise comparés aux centaines de milliers de motos et voitures qui convergent vers ce point de lancer des lanternes de papier. Il y avait encore du monde dans les bars de la ville ?
On avait loué un « songthaeaw » avec Hitomi une jeune touriste japonaise. A l’entrée de l’université, on est largués dans une foule compacte qui, elle, marche depuis des kilomètres. On s’incruste dans la masse, mais pas question de se perdre, notre chauffeur a prévu de nous attendre vers 9 h, trois heures plus tard, au même endroit. Mon « chéri » empoigne sa « farang » d’une main et la petite japonaise de l’autre. Cent mètres ou un kilomètre plus loin, comment savoir, on piétine dans le noir en frôlant dangereusement les bougies allumées le long du chemin… et pourtant personne ne se bouscule, on se frôle avec volupté car on est tous là pour la magie des Yi Peng, pour obtenir des mérites (tham boon), pour envoyer le plus loin possible tous nos soucis, nos problèmes, dans l’insouciance et le rire. Le seul incident est provoqué par une « grosse farang » qui vient en sens inverse et nous bouscule brutalement en cassant le lien qui me relie à mon ami. « Connasse » ! je crie presque malgré moi. Bien la peine d’avoir été éduquée chez les bonnes sœurs ! Ca sort du cœur. Mais la grosse farang ne comprend pas le français et continue de fendre la foule en sens inverse, comme si, par ce geste débile elle rompait une sorte d’harmonie générale. (Eh oui elle arrivait quand tout etait fini)
A la vue d’un restau en plein air, à l’effigie de Carabao, mon « chéri » dépose les armes et décide de se commander une bière. « Pas la peine d’aller plus loin. C’est pareil vu d’ici » me jure-t-il. Sauf que non…En fait c’est plutôt son syndrome : « je suis d’ici, une lanterne c’est une lanterne quelle que soit la distance ». Pour une fois, je ne me rebiffe pas et laisse filer Hitomi. Je reste près de lui et tout à coup je me remémore son premier voyage à Paris…
jeux d’ombres et de lumieres
Le souhait de tout asiatique à Paris, c’est de grimper à la tour Eiffel. Mon ami n’y échappe pas. Sauf
qu’il fait chaud et qu’il faut faire la queue pendant 2 heures minimum… Alors je lui dis : « on laisse tomber, la tour Eiffel, tu la vois, elle est là, tu peux la toucher, pas la peine d’y grimper »… Alors à un kilomètre du cœur des Yi peng, là où les photos sont les plus géniales… je n’y suis pas allée… Un « yi peng » ce n’est jamais qu’ un yi peng, non ?…. comme une tour Eiffel ce n’est jamais qu’ une tour Eiffel ?
Carabao bar-restaurant
Ah au fait, « yi » ça veut dire 2 en langage Lanna (on dit plutôt « kham meuang » ici) et « peng » ça veut dire « mois ». Donc la nuit des yi peng c’est la nuit du deuxième mois du calendrier Lanna, un peu different du calendrier thaïlandais.
Légers, ces « yi peng » flottent dans le ciel comme d’énormes méduses lumineuses et… paresseuses. Comme ? Non je n’ai rien dit !
Retour chaotique… surtout pour les pietons et motocyclistes
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