Voyage au Japon à la découverte de Tokyo ; premiers pas de gaijin, premiers contacts dans la capitale nippone, une ville grouillante de vie, de jour comme de nuit…
Envoyée dans le cadre d’un déplacement professionnel pour 3 semaines à Tokyo. Day 0: just landed … et la première chose à faire est de se caler à l’heure locale. Oubliés les 13 heures de vol, oubliés les 7 heures de décalage, il est 15h à l’arrivée et Tokyo nous attend! Autour de l’hôtel, les avenues sont larges, vertes, étincelantes de propreté, bordées de hauts gratte-ciel, de galeries commerciales souterraines et d’intéressantes sculptures contemporaines.
Découvrir Tokyo, à la conquête de la capitale du Japon
Premiers pas dans le quartier de Shinjuku, celui du business, du shopping et … de plaisirs nocturnes, un peu plus loin. Au centre, l’énorme gare qui “connecte” les principales lignes de métro et des trains de banlieue. Il faut parait-il s’y trouver aux heures de sortie de bureau …
La foule est grouillante, jeune et complètement extravagante: cheveux crépus, décolorés roux, blonds, rouges … ou multicolores (j’ai compté jusqu’à 4 couleurs sur la même mèche … promis, c’est du vécu !) , les jeunes japonais sont des “fashion victims”, usent et abusent des codes vestimentaires les plus voyants: bas noirs avec porte-jarretelles bien visibles sous mini-jupe ou mini-short beiges et bouffants avec chaussures blanches vernies talon haut, tutu en crépon rouge sur mis-bas violets, robe vaporeuse blanche sur mis bas verts et sac Vuitton dans le creux du bras, Panama noir et cravate dénouée sur pantalon taille basse de la même couleur … sans oublier les indispensables lunettes, immenses pour les femmes, rouges, carrés et épaisses pour les autres … ! Parfois, les hommes portent les cheveux longs, relevés en un chignon serré sur le haut de la tête qui les fait étonnamment ressembler à un samouraï d’une estampe moderne. Beaux incontestablement.
La préparation du notre séjour s’était faite sur le leitmotiv “respect des codes, société conservatrice, forte pression sociale … “ rien qui ne nous prépare à cette stupéfiante extravagance. Drôle de goût parfois, mais toujours beaucoup de recherche, avec une envie évidente de se faire remarquer.
“On” raconte qu’à Paris, on peut s’assoir aux terrasses des cafés mais qu’il n’y a rien à voir des la rue, qu’à New York, le spectacle est dans la rue mais qu’il n’y a pas de terrasses pour en profiter, et bien Shinjuku sait allier terrasses et spectacle.
Surprenante et grisante entrée en matière pour la néophyte que je suis!
D 1 : Ce matin a eu lieu notre première réunion avec nos collègues japonais. Nous sommes accueillis par Yoshida-san, petit homme au visage avenant. Ses yeux, tout ronds sous leurs paupières bridées, respirent la gentillesse et nous mettent en confiance. Il nous distribue des badges sur lesquels nos noms sont écrits en alphabet romain ET en katakana, un des 4 alphabets utilisés au Japon (le troisième étant le kanji, à caractère chinois; le quatrième est un autre alphabet syllabaire, le hiragana).
La salle de réunion est située au 48ème étage d’une tour, avec vue sur Tokyo et ses immenses parcs arborés. Ce jour là, le mont Fuji se cache dans les nuages mais Yoshida-san nous assure qu’on peut distinguer sa majestueuse silhouette par temps clair … Impatiente de voir cela ! La réunion devait commencer à 9h30. Mais les participants arrivèrent dès 9h20, et parce que tous étaient présents à 9h25, la réunion débuta avec 5 minutes … d’avance ! Tout simplement. Chacun se présente en quelques mots. Sans nous interrompre, nos interlocuteurs écoutent avec une grande attention et regardent devant eux ou juste à côté de la personne qui s’exprime, sans la fixer. Quant arrive mon tour, je ponctue ma présentation par un « and this is my first stay in Japan » qui amène un large sourire de bienvenu sur leurs visages concentrés. Je commence à penser que mon expérience des relations professionnelles avec les turcs va probablement m’être très utile ….
Les présentations suscitent un intérêt et des questions réciproques. Une fois achevées, nous échangeons nos cartes de visite. Je sors la mienne de son porte carte, la fait glisser dans l’autre main et la présente à plat à mon interlocuteur en la tenant par les deux coins. Je prends soin de recevoir la sienne de la même façon … ce qui nécessite une certaine organisation entre la gestion du porte carte, coincée dans une paume, et la réception de la carte de visite que je me dois de lire, avant de remercier en me courbant légèrement et que je dois ostensiblement faire glisser dans le porte carte. Pas question de la garder dans une main pour la faire glisser dans la poche ensuite ! Simple organisation … mais organisation quand même.
Invités dans un restaurant de sushi et sashimi, nous montons au 55ème étage de la même tour. Pas de vue cette fois, mais de panneaux coulissants de papier épais au centre duquel est aménagée une longue table. Une légère odeur de soja flotte dans l’air. Hôtes et invités se mélangent et la conversation nait très vite. Yoshida-san est ravi d’apprendre que nous aimons le poisson et les crustacés crus. Le soin apporté à la présentation des mets est fascinant de détails : une coupelle de grès contient des copeaux de radis blancs semés de minuscules mais succulentes crevettes, un bol de la taille d’un dé à coudre, contenait un demi centimètre de tentacule de poulpe posé sur 2 fines tranches de concombre, un copeau de gingembre ciselé, … et tout cela répliqué exactement au nombre de convives. Absorbée par cette composition, j’en oubliais presque la fadeur des ingrédients et du thé vert avec ses impuretés en suspension ….
La conversation roula sur un petit restaurant où nous avions dîné la veille : brochettes de viandes et de légumes cuits au feu de bois … « Oui, un yakitori » enchaîne mon voisin … « un yakitori … mais quel est donc le sens de ce mot ? ». Il me dévisagea un peu surpris : « et bien, cela désigne un lieu où l’on cuit le poulet, les oiseaux par extension » … « yak … » comme yakmak, brûler un turc … ?
Istanbul n’est jamais loin. Mais en doutiez-vous?
Après une bonne journée de travail, nous voilà à errer dans Shinjuku à la recherche d’un restaurant. Quand la question survient :
– au fait, vous avez du cash?
– non, quelle question, on paiera avec la carte …
– ha mais non, le guide dit que la plus part des restaurants ne prennent que des règlements en espèce …
Consternation chez les néophytes, qui en mettant leurs ressources en commun ne dépassent pas les 30 euros …
Nous avisons un distributeur. Nos cartes internationales sont refusées. Le même scénario se répète auprès de plusieurs banques. Agacés, nous ne pouvons nous empêcher de rire à la vue du pictogramme suivant, qui accompagne un nième refus !
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