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« Enrichissons-nous de nos différences » (ou la meilleure façon de marcher)

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Si je cite cette phrase de Paul Valéry – « Enrichissons-nous de nos différences mutuelles » – c’est qu’elle était un des aphorismes préférés de Marcel Jullian  et il l’avait démontré,à sa
façon, lorsque, nommé par Valery Giscard d’Estaing à  la présidence d’A.2. en 1975-77,  il avait su s’entourer de réalisateurs de
tous bords (alors que l’ex ORTF était plutôt un fief communiste), de Stellio
Lorenzi, Marcel Bluwal, Roger Kahane à Claude Barma… ce qui, plus tard, avait
fait dire à ses détracteurs : « Jullian bouffe à tous les
râteliers »… Plutôt charmant, mais plus explicite que l’ironique :
« Marcel Jullian, l’ami du genre humain » ! de Pierre
Bouteiller. Je ne le connaissais pas encore à cette époque mais j’aurais aimé
assister à cette brèche dans l’esprit conservateur de ces années 70, lorsqu’il
ouvrait les « dossiers de l’écran » où l’on osait discuter de
sujets tabous comme l’homosexualité ou la prostitution, où il confiait un magazine
littéraire à un journaliste sportif, Bernard Pivot, où il invitait la sulfureuse Brigitte
Bardot et demandait à Françoise Sagan d’écrire quelques scenarios. C’était un
poète et un touche à tout dont le bureau présidentiel restait en permanence
ouvert… essayez aujourd’hui de passer votre nez dans le bureau de ?.…. (je
ne sais pas et je m’en fous). Ceux qui en parlaient le mieux ont disparu, et je
pense à l’érudit Jacques Martin à qui il avait confié
« L’Empire »,  à Guy Lux,  Lorenzi, Barma et quelques autres.

Bref… nos « différences »…. Comment
peut-on s’enrichir des différences de l’autre ? Notre culture, c’est notre
jardin, on nous a appris, par l’éducation, par le modèle des aînés, par la
tradition et surtout par habitude, à le cultiver d’une certaine façon. Alors
comment y faire pousser d’autres plantes et d’autres fruits que ceux que l’on a
l’habitude de manger ?


En Thaïlande, les couples mixtes sont légion.
Pour que ces couples « hors normes » fonctionnent, il faut un minimum
d’échanges, donc d’efforts pour approcher et accepter la culture de l’autre, car
je le répète, tout est culturel : manger, dormir, marcher…


Pour ce qui touche à la nourriture, on peut, sans
problème, préférer la cuisine thaïe à la nôtre. C’est souvent le cas. Pour
dormir ? Demandez à un Isan ou un Karen de dormir sur un matelas, il le
trouvera forcement trop mou… Mon « chéri », lui,  partage ses nuits entre matelas et plancher.
Parfois, c’est moi. Pour marcher ? Et là, vous vous dites, elle plaisante.
Ben non… En Thaïlande tout est codifié, même la façon de marcher (Je caricature
à peine)* Parce que mon « chéri » représente un certain statut dans
la société thaïe, il se doit de marcher d’une certaine façon, et surtout pas la
mienne : qui est plutôt rapide, voire, pressée, et faites d’enjambées assez
amples, après tout pour nous, farangs, la marche s’apparente un peu au sport. Eh bien ce que vous ne verrez jamais c’est la démonstration personnelle
que me fait mon « chéri » sur les différentes façons de
marcher : du militaire, de l’enseignant et du kathoey.


Du militaire (il en sait quelque chose, il a été
et reste toujours soldat du roi, lieutenant-colonel dans l’infanterie) : marche digne, menton relevé, corps droit, rigide même, air suffisant, pas mesurés,
le regard sur la ligne d’horizon.


De l’enseignant (il a également « donné » dans ce domaine) :  marche  souple mais digne, presque légère, avec  air condescendant, 
tête souple, ébauche de sourire sur les lèvres pour la politesse à fleur de
peau, allure réservée, « retenue »;


Du « kathoey » (là, c’est de l’impro pure,
même s’il est très bon danseur) :  démarche plus ou moins maniérée, 
sourire charmeur, voire racoleur,  déhanchement lascif, et  pas rapprochés et prudents  (ben oui,  à cause des talons) !


Bon tout est culturel, partout et particulièrement
en Thaïlande. Alors jusqu’où peut on aller dans l’acceptation de la culture
de l’autre ?


J’aurai l’occasion d’en reparler car c’est l’un des
thèmes du roman que je prépare en ce moment, « Borderline, états limites ».


*Dans les supermarchés ou les malls, la jeune femme
thaïlandaise marche très doucement (lèche vitrine oblige), tandis que son mari,
retraité farang bien souvent, lui tire le bras et marche beaucoup plus vite pour
l’éloigner des vitrines…. Je n’invente rien bien sûr. Je suis juste une observatrice
incorrigible.

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