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2012 et les anciens Mayas

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Certains mythes contemporains connaissent un curieux destin. C’est le cas de celui qui, prétendant se baser sur le calendrier des anciens Mayas, prévoit la fin du monde pour l’année 2012, donnant lieu à une avalanche de funestes prédictions (et à un phénomène cinématographique).

Tribune publiée le 7 février 2010  dans le quotidien Prensa Libre (Guatemala). Texte traduit de l’espagnol par l’auteur.

Le 29 janvier dernier, j’ai eu le plaisir d’assister, à la Casa Herrera (Antigua Guatemala), à une conférence du Dr. David Stuart (Université du Texas) sur la « véritable structure du calendrier maya ». D’emblée, l’éminent spécialiste de l’épigraphie maya a prévenu : «  L’idée selon laquelle la fin du monde se produirait en 2012 n’est pas des anciens Mayas ». Son brillant exposé rappela les données scientifiques, en prenant en compte les recherches les plus récentes.

Les Mayas éprouvaient une passion exceptionnelle pour l’observation des astres et la mesure du temps. Leur calendrier, dont nous trouvons les prémices chez Olmèques et dans d’autres cultures préclassiques du sud du Mexique, devint le plus précis du monde. Il comprenait en fait trois calendriers, parfois combinés : le Tzolk’in, un cycle sacré de 260 jours ; le Haab, qui représente le calendrier solaire de 365 jours (associés, le Tzolk’in et le Haab –à la manière de deux roues disposées en engrenage- donnent des dates qui se répètent tous les 52 ans) ; et le Compte Long, un calendrier linéaire qui situe les événements par rapport à une date de référence et en utilisant des unités de temps qui obéissent à un système essentiellement vigésimal : le uinal est composé de 20 jours (kinob) ; le tun est formé de 18 uinalob ; le katun, de 20 tunob ; le baktun, de 20 katunob (équivalant à un total d’approximativement 394 années), etc.

Stèle Seibal - Détail de la représentation d’un souverain maya sur une stèle de Seibal (Guatemala).

Le point qui servit de référence au Compte Long, la date maya du 4 Ajau 8 Kum’ku, correspond, dans le calendrier grégorien (et d’après la corrélation la plus largement admise par les mayanistes), au 11 août 3114 avant J.-C. Que se passa-t-il alors, d’après les anciens Mayas ? La réponse demeure problématique : les rares inscriptions connues qui se réfèrent au 4 Ajau 8 Kum’ku ont une signification ésotérique. Mais nous savons, pour le moins, que cette date ne marquait pas la création de l’Univers : les Mayas consignèrent sur des stèles de la période classique (200-900 après J.-C.) des faits mythologiques très antérieurs au 11 août 3114 avant J.-C. -et parfois, d’un passé si reculé qu’il échappe à notre entendement.

Tikal - Le Temple I de Tikal (Guatemala).

Le point de référence du Compte Long constitue le début d’un cycle de 13 baktunob qui arrivera à son terme… le 21 décembre 2012. On ne connaît à ce jour qu’un seul texte maya mentionnant cette date ; il apparaît sur le monument 6 du site de Tortuguero, dans l’Etat mexicain du Tabasco. L’inscription est très endommagée, mais ce que l’on peut y déchiffrer ne prédit aucun désastre pour l’humanité, et dans la conception des anciens Mayas, bien entendu, l’histoire se poursuivra après 2012.

En réalité, comme le souligne David Stuart, les théories apocalyptiques concernant le 21 décembre 2012 relèvent d’une « mythologie de notre culture » et doivent beaucoup à un livre de l’écrivain Frank Waters (Mexico Mystique, 1975).

Les civilisations sont mortelles, comme le rappela le poète Paul Valéry, mais en général, leurs dirigeants n’annoncent ni n’attendent le moment fatidique. Bien que le temps entraîne d’inexorables destructions, la persévérance et l’espérance guident habituellement les sociétés humaines. De même que dans La Jeune Parque, de Valéry (1917), la nuit finit par céder la place à l’aurore et au retour du « délice de naître »…

Photos (Sébastien Perrot-Minnot) :

  1. Détail de la représentation d’un souverain maya sur une stèle de Seibal (Guatemala).
  2. Le Temple I de Tikal (Guatemala).


Version espagnole

Ciertos mitos contemporáneos tienen un curioso destino. Este es el caso del que, pretendiendo basarse en el calendario de los antiguos mayas, prevé el fin del mundo para el año 2012, dando lugar a una avalancha de funestas predicciones (y a un fenómeno cinematográfico).

El pasado 29 de enero tuve el gusto de asistir, en la Casa Herrera (en Antigua Guatemala), a una conferencia del Dr. David Stuart (de la Universidad de Texas) sobre la verdadera estructura del calendario maya. Desde un principio, el destacado especialista de la epigrafía maya advirtió: “La idea del fin del mundo en 2012 no es de los antiguos mayas”. Su brillante exposición recordó los datos científicos, tomando en cuenta los estudios más recientes.

Los mayas sentían una excepcional pasión por la observación de los astros y la medición del tiempo. Su calendario, del cual reconocemos las premisas entre los olmecas y otras culturas preclásicas del sur de México, llegó a ser el más preciso del planeta. Comprendía, de hecho, tres calendarios a veces combinados: el tzolk’in, un ciclo sagrado de 260 días; el haab, que representa el calendario solar de 365 días (asociados el tzolk’in y el haab —a la manera de dos ruedas dispuestas en engranaje— dan fechas que se repiten cada 52 años), y la cuenta larga, un calendario linear que data los eventos con respecto a una fecha de referencia y usando unidades de tiempo que siguen un sistema esencialmente vigesimal: el uinal es compuesto por 20 días (kinob); el tun es formado por 18 uinalob; el katun, por 20 tunob; el baktun, por 20 katunob (equivalente a un total de aproximadamente 394 años), etcétera.

El punto que sirve de referencia a la cuenta larga, la fecha maya 4 Ajau 8 Kum’ku, corresponde, en el calendario gregoriano (según la correlación más ampliamente aceptada entre los mayistas), al 11 de agosto de 3114 a. C. ¿Qué ocurrió en ese entonces, según los antiguos mayas? La respuesta permanece problemática: las pocas inscripciones conocidas que se refieren al 4 Ajau 8 Kum’ku tienen un significado esotérico. Pero sabemos, al menos, que dicha fecha no marcaba la creación del universo: los mayas consignaron en estelas del período Clásico sucesos mitológicos muy anteriores al 11 de agosto de 3114, y a veces, de un pasado tan remoto que escapa a nuestro entendimiento.

El punto de referencia de la cuenta larga constituye el inicio de un ciclo de 13 baktunob, el cual llegará a su fin… el 21 de diciembre de 2012. Solo se conoce un texto maya que hace mención de esta última fecha: se grabó en el monumento 6 de Tortuguero, en el estado mexicano de Tabasco. Esta inscripción ha sido muy dañada, pero lo que se puede descifrar no predice ningún desastre para la humanidad, y en la concepción de los antiguos mayas, por supuesto, la historia seguirá después de 2012.

En realidad, como lo subraya David Stuart, las teorías apocalípticas acerca del 21 de diciembre de 2012 pertenecen a “una mitología de nuestra cultura” y deben mucho a un libro del escritor Frank Waters (Mexico Mystique, 1975).

Las civilizaciones son mortales, como lo recordó el poeta Paul Valéry, pero en general, sus dirigentes no anuncian ni esperan el fatídico momento. Aunque el tiempo cause inexorables destrucciones, la perseverancia y la esperanza suelen guiar a las sociedades humanas. Al igual que en La Joven Parca (1917), de Valéry, la noche termina cediendo su lugar a la aurora y al regreso de la “delicia de nacer”…

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