Chers amis, bonjour! Buna ziua ! Et merci – multumesc – d’être là, désireux, je suppose, de vous familiariser avec la langue roumaine – limba românã. Mais pour que votre accès à cette langue – pas du tout facile, d’ailleurs – soit possible, quelques données générales sont tout d’abord nécessaires. A quoi ressemble le roumain? Quels sont ses traits spécifiques?
Le roumain est une langue d’origine latine, tout comme l’italien, le français, l’espagnol, le portugais.
Sur le territoire roumain, ce fut la même histoire… linguistique. Les Romains ont conquis la Dacie. Le latin s’est greffé sur la langue que parlaient nos ancêtres les Daces. Très peu de mots, supposés d’origine dace se sont conservés – entre autres barza (cigogne), varza (choux) viezure (blaireau).
Le fond lexical roumain est donc pour la plupart d’origine latine. La structure grammaticale aussi, dans son ensemble.
Les deux mots du salut que je vous ai adressé au début – “bunã ziua” – sont, par exemple, d’origine latine: bun/ã, vient de bonus (bon), zi/ua vient de dies (jour).
Formée pourtant à l’extrémité de l’Empire Romain, la langue roumaine – tout comme la langue portugaise – a évolué d’une manière un peu différente par rapport aux autres langues romanes. D’une part, elle a mieux conservé certains éléments latins que l’on ne retrouve plus dans les autres langues romanes. D’autre part, étant situé plus loin du centre, cet espace linguistique a été soumis à de nombreuses autres influences. On dit souvent que la Roumanie est une île de latinité dans un océan slave. Ce pourquoi, parmi toutes les influences que le roumain a reçues le long des siècles, c’est l’influence slave qui a été la plus forte. D’autant plus que pendant plusieurs centaines d’années le slavon a été chez nous la langue de l’administration, de la diplomatie et surtout de la religion. On écrivait même en caractères cyrilliques. Voici quelques mots d’origine slave parmi les très nombreux que nous employons quotidiennement: bogat – riche, veselie – allégresse, izvor – source; a iubi – aimer.
Vous connaissiez peut-être déjà toutes ces choses-là, mais j’ai préféré commencer ab ovo. Je profite également de l’occasion pour répondre à une question que notre auditeur Jean Barbat nous a posée il y a un certain temps. A savoir si dans l’écriture et le langage courant, nous employons encore des mots purement latins – comme par exemple desideratum, in fine etc.?
Oui. Et puisque vous avez mentionné précisément ‘in fine’ et ‘desideratum’, disons que le roumain a assimilé ces deux-là et nous disons “în fine” et deziderat. Mais nous avons par exemple grosso modo, in memoriam, in situ, ad litteram, ad hoc, de facto, alter ego, sine qua non, volens nolens, ad libitum, sine die, post factum (je les lis “à la romaine”).
Le roumain étant donc une langue d’origine latine, nous pouvons espérer que les ressemblances plus ou moins évidentes avec le français vous aideront à assimiler plus facilement les quelques éléments que je vous proposerai durant nos rencontres.
Nous avons commencé aujourd’hui par “bunã ziua” (bonjour) et “multumesc” (merci). Nous finirons par “la revedere” (au revoir – en musique). “La licorne” du groupe Phoenix, écrite en roumain et en français ancien, va jeter aujourd’hui un premier pont entre nos deux langues sœurs.
PHOENIX – Norocul inorogului – (La chance de la licorne)
Deuxième caractéristique fondamentale:
Le roumain est une langue euphonique, ce qui veut dire qu’on prononce comme on écrit. Cela simplifie beaucoup les choses. Seulement, dans son évolution et sous la pression de l’environnement linguistique, le roumain a acquis des sons et des groupes de sons que le français ne connaît pas et que vous devez par conséquent apprendre à prononcer.
Les voyelles du roumain que vous connaissez déjà sont : a, e, i, o, u. Nous n’avons pas les voyelles nasales, ni les voyelles arrondies: ö et ü. En échange, deux autres voyelles viennent s’ajouter à celles que je viens de mentionner, à savoir: ã et î .
• le ã est écrit comme un A surmonté d’une sorte de virgule horizontale. Le son ressemble un peu au ë tel qu’il est prononcé dans le midi de la France, mais encore plus marqué. Essayer de répéter:
mamã (maman)
tatã (papa)
apã (eau).
• La voyelle î est écrite soit comme un “i”, soit comme un “a” portant un accent circonflexe, disons, qui en fait n’en est pas un. L’explication de cette double graphie est bien longue – nous ne nous y arrêterons pas aujourd’hui.
La voyelle î est présente, elle aussi, dans un très grand nombre de mots, dont
cât (combien),
încântat (enchanté),
pâine (pain)…
Nous allons laisser les consonnes pour notre prochaine rencontre et exercer un peu ces voyelles étranges (ã et î) en apprenant la question
Cât costã…? – Combien coûte…?
Rappelons-nous le mot pâine (pain).
Si nous voulons savoir combien coûte le pain, nous demanderons…
“Cât costã pâinea?”
Et pour l’eau – apa; apa mineralã – l’eau minérale.
Vous demanderez: “Cât costã apa mineralã ?” – en ajoutant gentiment: Vã rog – S’il vous plaît.
Compte tenu de vos connaissances de roumain en ce moment, en réponse à votre question la vendeuse écrira probablement le prix sur un petit bout de papier. Ou c’est vous qui choisirez plutôt d’aller dans un supermarché. A la caisse, vous serez pourtant bien fiers de pouvoir dire déjà en roumain:
Bunã ziua, Multumesc et La revedere.
Pour nous aussi d’ailleurs, le moment est venu de nous dire La revedere.
Le turc? Décidément! Pas simple non plus. Elle l’apprend par curiosité? Je publie une membre qui est passionnée par la Turquie et qui y vit. Elle s’appelle Marie Antide. Peut-être as-tu eu l’occasion de la lire?
buna ziua sunt marocan zo vasut asta (site) in 4 luni zo vorbest romana acom in putsin vreau sa spun mult mult mult multsumesc acom (grace a vous) yo inteleg limba romana la revederez
Je suis impressionnée. C’est si rare d’avoir une telle ouverture et envie d’échange a priori.
J’ai eu un peu le même réflexe pour le Serbe parce que j’ai beaucoup sillonné l’Ex-Yougoslavie pendant dix ans… J’ai eu envie d’apprendre les bases de chacune des langues, mais cela a vite viré à l’enfer, tant c’était complexe.
J’ai aperçu son nom sur un des articles en effet. Ma copine apprend le turc… parce que nous voulons aller en Turquie l’an prochain et pour nous faciliter les choses sur place… 😉
Le turc? Décidément!
Pas simple non plus.
Elle l’apprend par curiosité?
Je publie une membre qui est passionnée par la Turquie et qui y vit. Elle s’appelle Marie Antide. Peut-être as-tu eu l’occasion de la lire?
Je ne sais pas si Assimil est bien. Je trouve la méthode bien faite, après elle nécessite aussi pas mal de persévérance… Ma copine essaye d’apprendre le turc de cette façon, pour l’instant ça marche pas mal, mais elle n’en est qu’à la 13e leçon, et quand on a d’autres activités en plus à côté, c’est compliqué de s’y tenir.
Ce qui me freine le plus, en fait, c’est de ne pas pouvoir avoir d’interlocuteur pour échanger lors de cet apprentissage. J’ai l’impression que je pourrais vite apprendre étant donné que j’ai une bonne mémoire et que j’ai déjà fixé pas mal de mots lors de mon séjour, trop court hélas. Mais seule l’envie chez moi se dissipe vite… J’ai du mal à acheter mon assimil…
Crois-tu que ce soit une bonne méthode? Mon ami roumain m’a suggéré de commencer par des sites internet gratuits où il y aurait les bases?
C’est assez rare d’apprendre une langue comme le roumain, même s’il est vrai que l’université est un peu l’espace de tous les possibles. Personnellement, je manquais de temps pour pouvoir apprendre les langues que j’aurais aimées maîtriser. J’ai essayé le chinois, non par conviction mais pour meubler deux heures, en option facultative et non obligatoire. Je n’ai pas apprécié du tout.
Les déclinaisons rappellent un peu les cours de latin, mais de loin tout de même!
Sinon, oui on peut se tutoyer, et j’ai appris le roumain, fort succinctement, à la fac pendant 2 ans avec un professeur très sympathique qui parlait comme Dracula dans les films!
Ceci dit, il ne m’en reste – hélas – pratiquement rien!
Merci pour ces précisions.
Pour ce qui est des déclinaisons, j’évite de trop m’inquiéter… Entre le catalan, l’espagnol, j’ai une certaine maîtrise des langues latines. D’ailleurs, j’ai trouvé quasiment plus de correspondances avec le catalan, qu’avec l’italien, mais je ne connais pas cette langue, même si je la comprends un peu lorsque je vais en voyage en Italie. Pour une raison qui m’échappe, elle ne m’a jamais trop attirée. Sinon, les déclinaisons devraient me rappeler mes cours de latin, non?
Vous avez eu envie d’apprendre le roumain?
Et si on se tutoyait?
Le roumain est plus accessible en cela que c’est une langue latine. Si vous avez des bases d’italien, malgré l’orthographe exotique de la langue roumaine, sa prononciation n’est pas très complexe.
Après, pour les déclinaisons, je vous souhaite bien du plaisir! Moi je n’y suis jamais parvenu. Il faut dire que mon professeur était du genre grammairien assez compliqué…
Ca tombe bien… Depuis mon séjour en Roumanie, j’ai envie de me mettre à apprendre les bases de cette langue, au moins pour pouvoir communiquer l’essentiel dans la langue du pays, car j’ai un vif désir de découvrir au mieux ce pays, son peuple, son histoire et ça ne peut passer que par une communication directe, dans la langue roumaine! Dans l’ensemble, venant de Serbie, (je commence aussi à apprendre un peu le serbe), j’ai trouvé le roumain bien plus accessible, mais peut-être n’était-ce qu’une apparence?
un cite pour apprendre le roumain http://www.linguasnet.com
je viens de passer deux semaines en roumanie et molda
et moldavie un voyage humanitaire ,comme vous je suis touché par la gentillesse de nos freres et soeurs (chretien) et j’ai tres envis d’apprendre leur langue afin de mieux dialoguer avec eux
voilà juste un coucou